Le Franco-Ontarien Érik Bédard s'acheminait vers sa première victoire dans l'uniforme des Red Sox au mythique Fenway Park quand l'ouragan Irene s'en est mêlé, samedi soir.

Non, Irene ne joue pas au baseball. Mais la pluie torrentielle annonçant sa venue en Nouvelle-Angleterre a forcé la suspension du match des Red Sox durant une heure samedi. Quand les deux équipes sont revenues sur le terrain, la soirée de travail des lanceurs partants était terminée. Bédard n'a pas accordé de point aux frappeurs des A's d'Oakland en quatre manches de travail, mais il n'a pu inscrire une première victoire à sa fiche de 0-2 avec les Red Sox puisqu'il n'a pas complété cinq manches, une règle du baseball majeur. Les Bostoniens l'ont finalement emporté 4-0. «En autant qu'on gagne, ce n'est pas grave, surtout avec la journée qu'on a eue», dit le lanceur de Navan, une ville de l'Est ontarien.

La Série mondiale, le but de tout le monde

Si Bédard ne s'en fait pas avec ses statistiques personnelles, c'est qu'il pourrait bien atteindre les séries éliminatoires pour la première fois après huit saisons dans les majeures. «La Série mondiale, c'est le but de tout le monde dans cette équipe», a dit Bédard. Avant les matchs d'hier soir, les Red Sox détenaient deux matchs d'avance sur les Yankees, au sommet de leur division.

Ayant raté la saison 2010 pour guérir son épaule gauche à ls suite d'une opération, le Franco-Ontarien de 32 ans a signé en début de saison un contrat d'un an lui garantissant 1 million de dollars avec les Mariners de Seattle. Après avoir vécu la série de 17 défaites consécutives des Mariners - un record d'équipe -, le lanceur gaucher est passé aux Red Sox, la meilleure équipe de la Ligue américaine, à la date limite des transactions, à la fin juillet. La plus grande différence entre Boston et Seattle? «Tu gagnes, a-t-il dit. À Boston, je veux juste aider l'équipe à gagner.»

Bédard a d'autres raisons de savourer sa fin de saison à Boston. «Fenway était mon stade favori avant de jouer pour les Red Sox, à cause de la tradition. Il y a une bonne gang chez les Red Sox. Les gars m'ont accepté facilement. Dans certaines équipes, ça prend du temps, mais pas ici. Il faut dire que j'aime la chasse et qu'il y a quelques chasseurs dans l'équipe, alors ça nous a vite donné des sujets de conversation», a dit le lanceur canadien, qui a une fiche de quatre victoires et neuf défaites avec une moyenne de 3,45 points mérités en 21 départs à Seattle et Boston cette saison.

En relève dans les séries?

Avec Clay Buchholz et Daisuke Matsuzaka blessés pour le reste de la saison, les Red Sox se sont tournés vers Bédard pour compléter leur rotation de lanceurs partants. En séries, Bédard pourrait jouer un rôle dans l'enclos de relève, alors que le gérant Terry Francona s'en remettrait à Josh Beckett, Jon Lester, John Lackey et Tim Wakefield pour commencer les matchs.

Ne comptez toutefois pas sur Francone, un ancien joueur des Expos, pour dévoiler sa stratégie à cinq semaines des séries. «Il est trop tôt pour parler des séries», a tranché le gérant des Red Sox.

Samedi soir, Bédard a donné la frousse aux Red Sox en première manche avec trois buts sur balles. «Il a éprouvé des difficultés en début de match, mais il s'en est tiré», a dit Terry Francona.

Si l'ouragan Irene a privé Bédard de sa première victoire avec les Red Sox, la tempête lui a toutefois permis de passer en coup de vent chez les siens dans l'Est ontarien.

Les Red Sox ayant devancé leur match de dimanche au samedi soir, les joueurs ont profité d'un congé avant leur série contre les Yankees qui s'amorce aujourd'hui.

Après avoir affronté les frappeurs des A's puis les caméras de télé, Bédard a pris la route du Canada dans son auto en fin de soirée samedi. «J'ai le temps d'éviter la tempête», avait-il commenté.