Il y environ deux mois, alors qu'il connaissait possiblement la meilleure séquence de sa carrière, Justin Verlander a mis de côté son brio au monticule pour discuter de quelque chose bien plus important.

Un séjour interligues dans les stades de la Nationale approchait, ce qui voulait dire que l'as des Tigers aurait la chance de se présenter au bâton.

«C'est sûr que j'ai très hâte (d'aller frapper), a dit Verlander à l'époque. Ça fait un bon bout de temps que j'attends ça, surtout que je peux très bien me débrouiller.»

Voilà bien Verlander. Le droitier de six pieds cinq connaît la meilleure saison de sa carrière, ce qui n'est pas peu dire. Il est parmi les favoris pour le Cy Young, et on dirait qu'un match sans point ni coup sûr est toujours une possibilité avec lui. Mais il a toujours ce désir de montrer ses habiletés - au monticule, au marbre, sur un terrain de golf ou simplement dans le vestiaire.

«Il est très compétitif en dehors du terrain, incluant dans notre «pool de football, et on m'a raconté comment il est sur un terrain de golf. Ça le nourrit, a dit le receveur Alex Avila. Son intensité au baseball, on la retrouve partout. Il veut être le meilleur possible. Il est vraiment comme ça.»

Verlander était déjà l'un des meilleurs artilleurs de la ligue au début du camp de cette année. Il compte déjà quatre saisons de 17 gains ou plus et a montré l'an dernier sa meilleure moyenne en carrière jusqu'ici, soit, 3,37. Il semble que ce n'était qu'un aperçu de la saison en cours, où il domine encore plus.

En mai, il a réussi le deuxième match sans point ni coup sûr de sa carrière. Le week-end dernier, il n'a pas donné de coup sûr aux Angels avant la huitième manche, guidant les siens vers un gain de 3-2 . Cette victoire lui a donné une fiche de 15-5 et une moyenne de 2,24 à l'approche de son prochain départ, samedi soir à Kansas City.

«Il a progressé énormément depuis son arrivée ici, a dit le gérant Jim Leyland. Il comprend un peu plus à chaque fois l'art de lancer, pour mettre à profit son arsenal qui est déjà excellent.»

Depuis son match sans point ni coup sûr à Toronto, le 7 mai, Verlander a un superbe dossier de 13-2 et une moyenne de 1,69. Il a retiré 127 frappeurs sur des prises et n'a donné que 19 buts sur balles.

Leyland dit que Verlander a appris à garder le contrôle de ses émotions, notamment en conservant la plus mordante de ses rapides pour les moments cruciaux. Verlander, 28 ans, ajoute qu'il a davantage confiance en ses habiletés et en son répertoire.

Les Tigers sont actuellement premiers de leur section, et ils ont l'allure d'un club qui pourrait aller loin en séries. Depuis 1984, l'équipe s'est retrouvée une seule fois en Série mondiale - en 2006, alors que les Tigers ont été vaincus par les Cards en cinq matchs.

Verlander a été la recrue de l'année dans l'Américaine, en 2006, mais les Tigers n'ont pas atteint les séries depuis ce temps. Un Verlander plus aguerri tentera maintenant de ramener les Tigers vers les plus hauts sommets. Ses coéquipiers réalisent qu'il est un atout exceptionnel au monticule.

«Quand le match commence, il faut vraiment être concentré au plus haut niveau, a dit le droitier Max Scherzer. Il se présente et pendant huit ou neuf manches, il affronte toutes les situations en restant très alerte. Ça mérite d'être souligné à quel point il est fort mentalement.»