De la cave au grenier! Voilà comment on pourrait résumer la saison des Rays de Tampa Bay qui, à la surprise générale, se présentent à la Série mondiale à titre de champions de la Ligue américaine grâce à une victoire en sept matchs contre les Red Sox de Boston en série de championnat.

Si vous aviez prédit, au mois de mars, un tel sort à la troupe de Joe Maddon, vous êtes soit devin, soit menteur. Car, soyons honnêtes, personne ne prévoyait une telle saison pour les Rays, qui accumulent les premières en 2008: première fiche gagnante de leur histoire, premier titre de division, première présence en séries éliminatoires, première présence en séries de championnat, premier titre de champions de la Ligue américaine et première présence en Série mondiale.

 

Comme tout le monde, nous avons cru durant toute la saison que les Rays allaient «casser», que ce n'était qu'une question de temps. Et pourtant, le rêve se poursuit.

La saison tout à fait exceptionnelle des Rays est certes la plus belle histoire, cette année, dans le baseball majeur. Et pourtant, le scénario actuel pour la Série mondiale n'est assurément pas celui qu'espérait le commissaire Bud Selig.

En effet, une finale Phillies-Rays n'est pas très «sexy». Les Phillies attireront certainement leur part d'intérêt sur la côte Est, mais sans équipe de New York, Boston ou de la Californie, les rêves de records d'auditoires s'envolent pour le baseball majeur.

Peu de spectateurs, peu de téléspectateurs

Malgré leurs exploits, les Rays peinent encore à remplir leur édifice. En fait, lors de la finale de division, il y avait à peine 35 000 spectateurs au Tropicana Field. Même chose lors des deux premiers matchs de la série de championnat, en dépit du fait que les partisans nombreux des Red Sox se soient joints à la foule. Il a fallu attendre les deux dernières rencontre de la série pour atteindre les 40 000 spectateurs à Tampa.

Bien sûr, l'élément curiosité pour le phénomène des Rays attirera incontestablement son lot de spectateurs. Mais mis à part les inconditionnels de balle, il y aura peu de téléspectateurs assidus pour cette Série mondiale. Soyez francs: n'auriez-vous pas préféré une finale Red-Sox-Dodgers? Cubs-White Sox? Cubs-Red Sox? Angels-Dodgers? Bud aussi!

Pourtant, les Rays n'ont certes pas volé leur place en Série mondiale. Ce groupe de jeunes a joué du baseball incroyable durant toute l'année et n'a jamais flanché. L'équipe a prouvé que les plus hauts sommets leur étaient accessibles, malgré une petite masse salariale - 43 820 598 millions, la 29e du baseball majeur - et ce en l'absence de grandes vedettes établies. L'effort de groupe et les performances époustouflantes de vedettes en devenir a propulsé les Rays à la grande classique d'automne.

Un défi pour les Phillies

La tâche s'annonce ardue pour les Phillies de Philadelphie, qui affronteront à compter de demain l'une des quatre meilleures équipes du baseball majeur cette année - avec les Angels de Los Angeles, les Red Sox et les Cubs de Chicago. Les Rays sont solides en défense et leur attaque est polyvalente. Ils peuvent patiemment «construire» des points, comme exploser dans un festival de circuits, comme on a pu le voir dans la série contre les Red Sox, alors qu'ils ont claqué 16 longues balles.

Au monticule, les partants des Rays ont connu quelques ratés contre les Red Sox. Mais Scott Kazmir s'est repris lors du sixième match et Matt Garza a été tout simplement spectaculaire à ses deux départs avec deux victoires, 13 manches lancées, 14 retraits sur des prises et une moyenne de 1,38. Lors du septième match, il a muselé l'attaque des Red Sox, ne concédant qu'un point - un circuit en solo de Dustin Pedroia en première manche - en sept manches de travail. Dan Wheeler, J.P. Howell et Chad Bradford ont donné des sueurs froides à leurs partisans en huitième manche, mais sont néanmoins parvenus à se sortir d'embarras après avoir rempli les buts. David Price a finalement protégé la victoire en neuvième, retirant trois frappeurs sur des prises pour conserver sa moyenne intacte à 0,00.

Les Phillies ont un bon personnel de lanceurs et une attaque qui peut être dévastatrice avec des gros canons comme Ryan Howard, Chase Utley et Pat Burrel, notamment. Ils ont rapidement expédié les Dodgers de Los Angeles en vacances en cinq petits matchs et se présentent donc à Tampa bien reposés. Leurs lanceurs peuvent faire le travail, mais ils devront obtenir davantage l'appui de leur attaque, qui peine à se mettre véritablement en marche depuis le début des séries. Les Phillies ont inscrit 22 points contre les Dodgers et 15 contre les Brewers de Milwaukee. Avec seulement 10 circuits au total depuis le début des séries, on ne peut pas dire que les Phillies défoncent les clôtures cet automne. L'attaque doit absoluement produire, sinon ce sera une bien courte série.

Malgré les apparences, la Série mondiale s'annonce bien et devrait donner lieu à du baseball intéressant. Ceux qui croient qu'un duel Phillies-Rays est bien terne pourraient manquer un bon spectacle. Allons-y d'une prédiction: les Rays en six matchs. On ne se fera certainement pas reprendre à penser que Tampa Bay va «casser» ...