Devon Kershaw sait à quel point quelques secondes peuvent tout changer.

Le fondeur de Sudbury, en Ontario, a terminé cinquième du 50 kilomètres masculin à l'occasion de la dernière journée de compétitions aux Jeux de Vancouver en 2010, ratant le podium par moins de deux secondes.

Son coéquipier Alex Harvey, de St-Ferréol-les-Neiges, et lui ont aussi obtenu une quatrième place au sprint par équipes à ces jeux.

«J'étais très près et nous avons terminé au quatrième rang en sprint par équipes. Il n'y a jamais eu un homme dans l'histoire du ski de fond dans ce pays qui a décroché une médaille dans cette discipline, donc nous n'avions pas de plan précis», a expliqué Kershaw.

Une nouvelle initiative de À nous le podium (ANP) pourrait permettre à Kershaw et aux autres athlètes canadiens spécialisés en sports nordiques de retrancher ces quelques secondes superflues qui sont nécessaires pour atteindre le podium aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014.

«Bien que nous ayons célébré les performances extraordinaires de nos nombreux athlètes nordiques en 2010, le Canada n'a pas atteint le podium dans ces disciplines», a dit Ken Read, le directeur des sports d'hiver pour ANP, lors d'une conférence de presse tenue au Centre nordique de Canmore mercredi.

Read a indiqué que 30 pour cent des 228 médailles olympiques et plus de 50 pour cent des 186 médailles paralympiques sont allouées aux sites dédiés au ski de fond et au biathlon.

Le premier des deux principaux projets visant à augmenter les chances du Canada en 2014 a été dévoilé lors d'une conférence de presse - un tapis roulant intérieur spécifique à ces sports ainsi qu'un laboratoire de tir.

Le tapis roulant géant d'une valeur de 200 000 $ peut être utilisé par deux skieurs en même temps et atteindre la vitesse de 35 kilomètres/heure. Il peut recueillir les données acquises sur différents parcours et reproduire les sites de compétitions à travers le monde.

«Ça imite très fidèlement le ski en patins à roues alignées que nous pratiquons sur les routes. Certes, la technique nous aide à travailler avec les entraîneurs, parce qu'ils peuvent être à côté de nous en tout temps», a expliqué Kershaw.

«On peut réaliser de très bons gains en exploitant un outil comme celui-ci.»

Pour sa part, le laboratoire de tir, d'une valeur de 50 000 $, n'existait jusqu'ici qu'en Europe. Il est équipé d'un système à lumières infrarouges, d'un système de son, d'un système de caméras et d'un champ de tir allant jusqu'à 15 mètres.

«Le laser peut retracer le mouvement de l'arme avant, pendant et après le tir, et aussi indiquer clairement où il a frappé la cible. C'est quelque chose qu'on ne peut faire avec une véritable balle», a dit le biathlète Nathan Smith.

«Au biathlon, un tir raté sur 20 peut te faire passer du premier au 20e rang. Si on peut réussir un tir de plus, alors ça peut faire une grande différence.»