Le coureur cycliste australien Stuart O'Grady, qui a annoncé lundi sa retraite à l'âge de 39 ans, a confessé avoir pris de l'EPO avant le Tour de France 1998.

Dans un entretien au journal The Advertiser, O'Grady a précisé n'avoir plus eu recours à l'EPO durant sa carrière par la suite.

Il avait gagné une étape et porté le maillot jaune pendant trois jours sur le Tour de France 1998. O'Grady a ajouté avoir fait le choix de se doper de façon personnelle et a dédouané l'équipe française, GAN, dont il portait à l'époque les couleurs: «Aucune autre personne n'était impliquée.»

«J'ai eu juste à franchir la frontière et à l'acheter dans une pharmacie», a affirmé O'Grady en ajoutant avoir acheté l'EPO deux semaines avant le départ du Tour. «J'ai été extrêmement prudent sur les quantités car j'avais entendu beaucoup d'histoires horribles. (...) Quand l'affaire Festina a éclaté, je me suis débarrassé de tout ça et je n'y ai jamais plus touché».

L'ex-vainqueur de Paris-Roubaix (2007) a déclaré que le plus difficile avait été de le dire à ses parents lundi. «Le pire moment de ma vie», a-t-il dit. «Je leur ai demandé d'écouter pour que je puisse leur dresser un tableau complet. J'ai toujours cherché durant ma carrière à ce que mon père et ma mère soient fiers de moi».

«Une très petite partie de ma vie»

«Je veux faire comprendre combien les choses étaient différentes et combien je me sentais isolé», a-t-il poursuivi. «Je ne voulais pas tromper les gens. J'ai essayé de survivre dans ce qui était une zone très grise».

«Nous sommes des êtres humains qui commettons des erreurs. C'était une décision prise à une époque où je pensais à travers le prisme du Tour», a-t-il estimé. «C'est une très petite partie de ma vie. J'ai vu des coureurs se faire arrêter, se retrouver en prison, c'est ce dont j'avais besoin pour me faire peur».

«J'ai eu la chance de gagner des tas de choses. On peut tester mes échantillons de Paris-Roubaix, de mes médailles olympiques, dans les mille prochaines années, on ne trouvera rien», a-t-il insisté.

«Je veux clore ce chapitre de ma vie et prendre un nouveau départ. Je sais qu'il y aura des conséquences, mais je ne veux pas me tenir devant les gens et mentir», a conclu O'Grady en évoquant deux de ses amis proches, son compatriote Matt White et l'Écossais David Millar, devenus des repentis.

Mercredi soir, son équipe Orica a déclaré soutenir O'Grady: «Comme la plupart des coureurs de sa génération, il a été exposé aux méfaits du sport et a fait quelques mauvais choix dans cet environnement.»

«Nous pensons que certaines erreurs dans le passé ne doivent pas ternir l'ensemble de sa carrière et son intégrité en tant que personne», a estimé la formation australienne.

O'Grady, qui a décroché quatre médailles olympiques sur piste aux JO entre 1992 et 2004, a participé à 17 reprises au Tour de France, record égalé.

Son nom n'est pas revenu dans la catégorie des coureurs ayant utilisé l'EPO, recensés mercredi à partir des bordereaux des contrôles rétroactifs publiés par la commission d'enquête sénatoriale française.