Le Canada a une belle tradition en sprint et nos athlètes ont encore enlevé une médaille de bronze, lors des derniers mondiaux l'été dernier à Moscou, au relais masculin 4 x 100 mètres. L'ombre du scandale Ben Johnson s'efface lentement et on apprécie encore plus les exploits de Donovan Bailey, double médaillé d'or des Jeux de 1996, dont le record olympique au 100 mètres (9,84 s) a tenu jusqu'en 2008.

Bailey était au complexe sportif Claude-Robillard, hier, pour le lancement de l'Ouvert en salle d'Athlétisme Canada. Il a donné le départ d'un sprint de célébrités, rencontré les médias et le public. Reconverti dans les affaires, l'homme de 46 ans est encore dans une belle forme.

«Je viens régulièrement à Montréal pour le Grand Prix et je suis heureux d'y venir pour un événement d'athlétisme, a souligné Bailey. Ce sont les premiers championnats canadiens jeunesse et juniors en salle et j'espère que cela va aider à promouvoir notre sport.

«Nous avons d'excellents athlètes au pays, plusieurs sont ici cette semaine, mais c'est aussi très important d'amener un maximum de jeunes à pratiquer l'athlétisme, a insisté celui qui a aussi remporté trois titres aux mondiaux d'athlétisme. C'est de cette façon que nous pourrons trouver de nouveaux champions.»

Bailey a rappelé qu'il était lui-même arrivé à l'athlétisme un peu par hasard et que le Canada avait été chanceux, à l'époque, de pouvoir compter aussi sur Bruny Surin, Glenroy Gilbert et Robert Esmie, vainqueurs avec lui d'un titre olympique et de deux titres mondiaux au relais 4 x 100 mètres.

«Il faut raviver l'intérêt du public pour l'athlétisme, et des événements comme celui-ci - bien organisés dans des installations hors pair - peuvent certainement aider à y parvenir. Chose certaine, je serai toujours prêt à faire ma part!»

Zelinka, Montréalaise d'adoption

Si vous demandez aux spécialistes quelle est la meilleure spécialiste canadienne de l'athlétisme des dernières années, ils vous répondront probablement: Jessica Zelinka.

L'athlète de 32 ans a pris part aux Jeux olympiques de Pékin et de Londres. En 2012, elle a terminé septième dans la discipline reine de l'heptathlon et aussi dans le 100 mètres haies. Son ancien entraîneur Les Gramantik disait d'elle qu'elle était l'athlète la plus en forme qu'il avait jamais vue, et c'est vrai que la grande Jessica a un physique impressionnant.

Cette sportive d'exception est établie à Montréal depuis quelques mois et elle s'y entraîne chaque jour dans un anonymat auquel elle est habituée. Ses priorités sont ailleurs. Elle est mariée à Nathaniel Miller, un ancien joueur de water-polo (il était aussi à Pékin); le couple et leur fille Anika ont passé la dernière année au Connecticut, où Miller était entraîneur.

«Ce n'était pas l'idéal pour l'entraînement et quand Nathaniel a eu la possibilité de revenir travailler à Montréal, où il est né, nous n'avons pas hésité. Anika aura 5 ans bientôt et elle s'est vite habituée à la langue. C'est un rythme de vie qui nous convient mieux, avec les garderies notamment.»

Jessica travaille maintenant avec Chris Rovelto, de l'Université Kansas State, qui l'aide à préparer son programme d'entraînement et communique régulièrement avec elle.

Après avoir fait une pause de l'heptathlon pendant une saison, l'athlète s'est remise au boulot plus sérieusement récemment et espère bien faire cet été aux Jeux du Commonwealth de Glasgow. Si tout se passe bien, elle sera sur la ligne de départ de l'heptathlon et du 100 mètres haies.

Zelinka courra d'ailleurs le 60 mètres haies, ce soir, à l'Ouvert en salle d'Athlétisme Canada. Elle s'envolera pour l'Europe dans quelques semaines pour disputer un premier heptathlon en plus d'un an. Et ce serait étonnant qu'une telle athlète ne dispute pas ses troisièmes Jeux olympiques, dans deux ans, à Rio...