Chaque année, le sport universitaire canadien souligne l’excellence des étudiants-athlètes qui ont maintenu une moyenne générale supérieure à 80 % pendant l’année. À McGill, Montréal ou Laval, près de 40 % des membres des équipes sportives font partie de la fameuse liste. Plusieurs étudient en médecine.

Andréanne Tremblay a été l’une d’elles. Ex-joueuse de volleyball des Martlets de l’Université McGill, la jeune femme effectue présentement sa résidence en médecine familiale. « J’avais joué au secondaire, puis au cégep André-Laurendeau, rappelle-t-elle. J’ai ensuite choisi McGill parce c’est une excellente université, avec un bon programme de volleyball, mais la première année a été un gros défi avec les cours en anglais.

« Heureusement, Rachèle [Béliveau, l’entraîneure des Martlets] m’a beaucoup aidée. Elle dit toujours que nous sommes d’abord des étudiantes et s’assure que les études aient la priorité. C’est sûr que la combinaison sport-médecine représente beaucoup d’heures, cela exige une bonne structure de travail, de la rigueur et de la discipline.

« Mais on s’aide beaucoup entre nous. Toutes les filles sont dans la même situation, on a le même style de vie, on passe beaucoup de temps ensemble et, comme dans les gymnases, on essaie de s’entraider afin que toutes réussissent aussi leurs études. C’est une façon d’être qui va nous suivre pour toute la vie, je pense. »

PHOTO TIRÉE DU SITE INTERNET DE L’UNIVERSITÉ MCGILL

Ex-joueuse de volleyball des Martlets de l’Université McGill, Andréanne Tremblay effectue présentement sa résidence en médecine familiale.

L’importance de l'équipe

Rose-Marie Julien, ex-joueuse de soccer avec les Carabins de l’Université de Montréal, note aussi l’importance de l’équipe. « J’ai eu la chance d’être entourée de gens qui croyaient en moi : ma famille, mon chum, mon coach, mon superviseur d’études et toutes mes coéquipières.

« Je retrouve d’ailleurs ça présentement, en Gaspésie, où j’effectue un stage de deux mois. C’est plus petit qu’en ville, beaucoup moins hiérarchisé aussi, et on a vraiment l’impression de faire partie d’une équipe. Tout le monde est tellement fin avec moi ! »

Comme beaucoup d’autres, Rose-Marie a vu son parcours universitaire perturbé par la pandémie. La saison 2020 des Carabins a été annulée, ses études en médecine sont devenues plus compliquées.

La discipline n’est pas ma force et il a fallu que je m’organise. Je me suis mis des alarmes pour chaque chose.

Rose-Marie Julien

Et quand le sport universitaire est reparti, elle s’est donné les outils pour terminer sa carrière en beauté. En 2022, en route vers le titre canadien avec les Carabins, la future médecin s’entraînait parfois avec une pagette. « Elle a sonné une fois pendant un match présaison ! J’ai pu régler ça au téléphone, mais les filles trouvaient quand même que ça ressemblait à Grey’s Anatomy. »

Entraîneure des Martlets de McGill depuis plus de 30 ans, Rachèle Béliveau a accompagné plusieurs futures médecins dans leur formation. L’une des premières, Monica Lovesky, travaille aujourd’hui à la clinique de médecine du sport de l’université.

« Tout le mérite revient à ces femmes qui excellent dans tous les domaines, insiste Béliveau. Le sport leur apporte sûrement un ensemble de valeurs – l’importance du travail, la discipline, le travail d’équipe…–, mais c’est aussi un merveilleux exutoire.

« Quand les étudiantes en médecine commencent à travailler avec des patients, qu’elles sont témoins de situations plus tragiques, le sport leur apporte un peu d’équilibre. Et les liens qu’elles tissent pendant quatre ou cinq ans avec leurs coéquipières, des étudiantes de tous les domaines, vont ensuite leur procurer cet équilibre pour toute la vie. »