Paul Houde Profession : morning man

Paul Houde passe de l’aile au centre. Il devient le Connor McDavid de BPM Sports. Ou le Connor Bedard, dirait plutôt ce grand amateur des Blackhawks de Chicago.

L’homme de 68 ans – bientôt 69 – animera l’émission matinale quotidienne à l’antenne de BPM Sports à compter du 28 août. Il remplace Jean-Charles Lajoie, dont le départ a été annoncé au début du mois. Le nouveau nom de l’émission n’a cependant pas encore été choisi.

Ce n’est pas la première fois que Paul Houde porte le titre de morning man. La dernière fois qu’il avait mis à rude épreuve son réveille-matin, c’était en 2006, à Rythme FM.

« Quand j’avais terminé – ça fait quand même 17 ans –, je m’étais dit : plus jamais », nous raconte l’érudit animateur au bout du fil.

Et puis pourtant, le revoici.

Le 1^er août, on apprenait le départ de Jean-Charles Lajoie de BPM Sports après une année à la tête de l’émission matinale. « Après discussions, nous avons mutuellement conclu qu’il était mieux pour lui de laisser son poste », expliquait le nouveau directeur général de la station, Alexandre Panneton.

M. Houde animait l’émission matinale du week-end depuis l’année dernière. Quand ses patrons lui ont offert le poste, il a hésité. Longtemps.

« J’ai mis trois semaines à peser le pour et le contre », confie-t-il.

Pourquoi ?

« C’est dur. C’est très dur. En particulier l’hiver, répond-il. Quand vous revenez de vos vacances des Fêtes et que le réveille-matin sonne à 3 h 45, qu’il fait noir, noir, noir. Et qu’il fait - 40 dehors avec le refroidissement éolien… Ce sont toutes ces petites choses-là qui ajoutent à l’heure de diffusion. »

M. Houde a finalement décidé d’accepter. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. La situation chez BPM Sports, qui a connu, il faut l’admettre, un été mouvementé, a fait pencher la balance. « Je voulais leur donner un coup de main », concède-t-il.

« Une grande pression »

Le retour de Jean-Charles Lajoie chez BPM Sports la saison dernière n’a pas eu l’effet espéré sur les cotes d’écoute. Au printemps 2023, la station a obtenu 0,5 part de marché dans la case horaire du matin dans les sondages Numeris. Chez les hommes de 25 à 54 ans, cible de prédilection pour les contenus sportifs, les parts sont passées de 1,8 au printemps 2022 à 0,9 au printemps 2023.

L’aîné des frères Houde aura donc comme défi de rehausser ces chiffres.

« Personnellement, je m’impose une grande pression, admet-il humblement. Je veux, comme on dit, ouvrir cette émission-là pour qu’on puisse aller chercher des auditeurs à BPM Sports. »

Des auditeurs, mais aussi des auditrices, précise-t-il. « Il y a encore une certaine réticence, je crois, pour les femmes à venir écouter BPM Sports. On va faire un gros effort pour tenter d’aller chercher de l’auditoire féminin. »

M. Houde, grand amateur des Blackhawks et des 49ers de San Francisco, maniaque de statistiques et de chiffres, aime sa nouvelle station. Il apprécie l’« ambiance vraiment agréable ».

Parmi les collaborateurs, les auditeurs peuvent s’attendre à entendre, entre autres, sa complice des 17 dernières années Kathrine Huet. Il y aura aussi Gilbert Delorme, « l’incontournable ». Ray Lalonde, qu’il considère « comme un frère ». Et Réjean Tremblay, « un autre increvable ».

« On va le faire travailler ! », s’exclame-t-il au sujet du Bleuet, qui a récemment annoncé son départ du Journal de Montréal.

Et puis, qui sait, peut-être que Pierre Houde s’ajoutera à cette liste. « Je l’ai mentionné à la direction, mais je veux qu’ils l’approchent officiellement en tant que direction », explique-t-il.

Un diagnostic qui aide à comprendre

Dans une entrevue accordée à l’émission Sucré Salé diffusée à TVA au courant de l’été, Paul Houde confiait avoir reçu un diagnostic du trouble du spectre de l’autisme. Il en ignore cependant la forme précise.

« Tout le monde autour de moi, mes proches, ma femme Francine, mes amis, ils sont partis à rire en disant : on le savait depuis longtemps ! », lance-t-il en riant.

Le diagnostic a permis à cet amoureux des chiffres de mieux comprendre ses « poussées de concentration extrême sur de très petites choses ». Et à mieux saisir sa difficulté avec le changement. Dans la nuit du 27 au 28 août, Paul Houde ne dormira pas. C’est comme ça, et il le sait.

« Je ne serai pas capable de trouver le sommeil. En vieillissant, ce trait-là du spectre de l’autisme vient me chercher encore plus. […] En général, ça prend une semaine pour commencer à se placer, à se mouler dans le nouveau format. »

Dans un « monde idéal », Paul Houde sera à l’animation de l’émission matinale pendant deux ans, nous dit-il.

« À ce moment-là, en 2025, j’aurai complété 50 années de radio ! »