Chaque semaine, les journalistes de l’équipe des Sports répondent à vos questions.

Analyser les blessures

Y a-t-il des équipes professionnelles qui ont un poste d’analyste des blessures ? Je ne parle pas du traitement ni du protocole de remise en forme, mais de déterminer tous les facteurs ayant contribué à la blessure, incluant l’équipement et les erreurs techniques.

Yvon Veilleux

Réponse de Guillaume Lefrançois

Ce titre ne semble pas exister dans ces termes à proprement parler, mais la prévention des blessures aboutit généralement dans le champ de compétences de la « science du sport », terme parapluie que les organisations utilisent de plus en plus. Chez le Canadien, Adam Douglas porte le titre de « directeur – science du sport et performances ». Selon l’équipe, il est détenteur d’un baccalauréat en éducation physique et santé, d’une maîtrise en kinésiologie et en science de l’exercice ainsi que d’un doctorat en philosophie, kinésiologie et en science de l’exercice. Cela dit, comme tout ce qui touche au domaine médical et à la science, les équipes sont généralement avares de détails sur leurs initiatives et elles ne crieront pas leurs idées sur tous les toits !

La mise en échec tardive

PHOTO ADAM HUNGER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La mise en échec de Jacob Trouba à l’endroit de Timo Meier pendant la série Devils-Rangers

La mise en échec vise à enlever la rondelle à un joueur. Quand celui-ci ne l’a plus en sa possession, il ne devrait plus être frappé. On assiste souvent à des mises en échec tardives pour « punir » un adversaire Ne pourrions-nous pas appliquer une règle plus stricte ?

Jean-François L’Heureux

Réponse de Guillaume Lefrançois

L’article 56,1 du livre des règlements de la LNH établit que « le dernier joueur à toucher la rondelle, autre que le gardien, est considéré comme étant en possession de la rondelle. Ce joueur peut donc être plaqué de façon légale, pourvu que la mise en échec soit appliquée immédiatement après la perte de possession ». Vous aurez compris que le mot « immédiatement » est à la discrétion des arbitres. Le changement que vous proposez n’empêcherait toutefois pas les mises en échec percutantes comme celle de Jacob Trouba à l’endroit de Timo Meier pendant la série Devils-Rangers. Cette mise en échec a été jugée légale, Trouba n’a pas visé la tête ni sorti le coude et Meier était en possession de la rondelle. Mais Meier a néanmoins été blessé. Si le but est de protéger les joueurs, il y a effectivement une réflexion à mener.

Le petit montant des amendes

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Mattias Ekholm

Quand le département de la sécurité des joueurs de la LNH impose des amendes de 3000 $ à 5000 $ (double-échec, coup de bâton, etc.) à des joueurs gagnant plusieurs millions, la ligue se couvre de ridicule. Serait-il pertinent d’ajouter un 0 au montant des amendes ?

Rui-José Serrat

Réponse de Guillaume Lefrançois

La ligue peut imposer des amendes allant jusqu’à 50 % du salaire quotidien d’un joueur (1/195 de son salaire annuel), jusqu’à concurrence de 10 000 $ pour une première infraction. Par contre, pour toute amende de plus de 5000 $, un joueur a droit à une audience téléphonique. Il est donc plus simple pour toutes les parties impliquées de s’en tenir à l’amende de 5000 $. Ces montants sont prévus dans la convention collective qui lie les joueurs aux propriétaires. Pour des amendes plus salées, la ligue devra s’y attaquer quand la présente convention expirera (en 2026). Or, comme dans toute négociation, il faut se demander si la ligue y tient assez pour effectuer un compromis sur un autre point. Poser la question, c’est y répondre, d’autant plus que l’argent des amendes va au fond d’urgence des joueurs et non pas à la ligue.

La Coupe Stanley au Canada

PHOTO GEOFF BURKE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Gabriel Landeskog soulève la coupe Stanley le 26 juin 2022 à la suite de la victoire de l’Avalanche du Colorado en grande finale.

Depuis l’instauration du plafond salarial dans la LNH, en 2005-2006, aucune des sept équipes canadiennes n’a remporté la Coupe Stanley, soit 0 en 17 saisons. Est-ce que c’est une anomalie statistique, ou simplement la loi du sport ?

Marco De Rosa

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Je pense que ce que vous nommez la « loi du sport » est la meilleure réponse. En réalité, quatre équipes (Chicago, Pittsburgh, Tampa et Los Angeles) se sont partagé 10 des 17 dernières Coupes Stanley. Et six équipes (ajoutez Boston et Detroit à la liste) se sont partagé 17 des 34 places en finale. On peut donc dire que, statistiquement, les équipes canadiennes ont été sous-représentées, mais il y a néanmoins plus d’équipes américaines (14) que d’équipes canadiennes (7) qui n’ont pas soulevé le trophée. Rappelons par ailleurs que les Oilers d’Edmonton, en 2006, ont poussé les Hurricanes de la Caroline au septième match en finale. Les Sénateurs d’Ottawa ont aussi perdu en finale la saison suivante.

Le contrat de Carey Price, la suite

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Carey Price

Pourquoi entend-on souvent dire que le Canadien doit se débarrasser du contrat de Carey Price ? Selon ma compréhension, celui-ci ne compte pas sur la masse salariale. Il n’est donc pas un boulet que le club doit absorber et qui nuit à la signature de joueurs.

Jean-Pier Dutil

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Le contrat de tous les joueurs compte dans la masse salariale d’un club. Or, lorsque le nom d’un joueur est placé sur la liste des blessés à long terme, le plafond de cette équipe s’élève d’une certaine valeur, calculée d’après la valeur du contrat soustrait et l’espace disponible sous le plafond – oui, c’est compliqué. C’est pourquoi il est souvent question d’optimisation : pour obtenir le plus d’espace disponible, il faut dépenser le plus possible, sans quoi on perdra de l’espace supplémentaire. De retour à Price : comme il gagne très cher (10,5 millions), il faut dépenser beaucoup d’argent pour égaler son salaire et obtenir le maximum d’espace salarial. C’est ce qui a incité le Canadien à acquérir Sean Monahan l’an dernier. Cette façon de faire comporte aussi des désavantages, notamment le report de bonis de performance à la saison suivante.

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