La vie est parfois drôlement faite.

Le directeur général des Panthers de la Floride, Bill Zito, a joué gros l’an dernier à la date limite des échanges afin de permettre à son équipe de percer en séries éliminatoires.

Zito a d’abord échangé son choix de premier tour en 2023, un choix de quatrième tour en 2022 et l’espoir Ty Smilanic pour obtenir le défenseur du Canadien Ben Chiarot, une acquisition à court terme puisque celui-ci allait jouir de l’autonomie complète quelques mois plus tard.

Trois jours plus tard, il cédait son jeune ailier Owen Tippett, un choix de premier tour en 2024 et un choix de troisième tour en 2023 pour l’attaquant Claude Giroux, un joueur au statut semblable à celui de Chiarot.

Malgré leur saison de 122 points et le premier rang au classement général, les Panthers ont été balayés au deuxième tour par le Lightning de Tampa Bay après avoir battu les Capitals de Washington au premier tour.

Les Panthers n’avaient plus de choix de premier ou deuxième tour à sacrifier cette année. Celui de 2025 n’était pas disponible non plus, cédé aux Flames de Calgary l’été précédent pour obtenir Matthew Tkachuk contre Jonathan Huberdeau et MacKenzie Weegar. La Floride devait en principe faire un pas de recul à court terme puisqu’elle cédait deux pièces importantes pour en obtenir une seule.

Les Panthers ont reculé au classement en saison régulière par rapport à l’année précédente, certes. Ils constituaient la pire équipe à se qualifier en séries éliminatoires avec 92 points et le 17rang au classement général, avec moins de points que les Flames, exclus des séries dans l’Ouest.

Mais en vertu d’une autre victoire aux dépens des Hurricanes de la Caroline, lundi soir, avec un Sergei Bobrovsky encore impérial devant le filet, les voilà à une petite victoire d’atteindre la finale de la Coupe Stanley pour la deuxième fois de leur histoire, après leur printemps mémorable de 1996, à leur troisième année d’existence…

La situation des Panthers rappelle à certains égards celle des Capitals de Washington de 2018. À la date limite des échanges la saison précédente, le DG Brian MacLellan a cédé ses choix de premier tour en 2017 et de second tour en 2019 pour une acquisition à court terme, le défenseur Kevin Shattenkirk.

Celui-ci a déçu, n’étant même pas utilisé 19 minutes par rencontre, et Washington a été éliminé au deuxième tour pour une troisième saison consécutive.

La saison 2017-2018 s’annonçait difficile. L’équipe était coincée par le plafond salarial et le DG a eu à sacrifier des éléments importants pour se conformer aux règles. Malgré une saison de 58 points, Marcus Johansson a été échangé aux Devils du New Jersey pour des choix de deuxième et troisième rondes. Justin Williams, Karl Alzner et Kevin Shattenkirk n’ont pas été retenus et ils ont profité de leur statut de joueur autonome.

Dans une déclaration désormais célèbre, Alzner a déclaré avoir choisi le Canadien parce que ses chances de remporter la Coupe Stanley étaient meilleures à Montréal…

Malgré tout, les Capitals ont cartonné en saison régulière. Mais MacLellan est resté sage à la date limite des échanges. Il s’est contenté de donner des choix de troisième et cinquième tours pour des défenseurs de soutien.

On lui a même reproché son inactivité. Les journalistes de Washington lui ont rappelé que le Lightning, les Penguins, les Devils, les Bruins et les Blue Jackets avaient tous payé le gros prix pour obtenir du renfort. Quelques mois plus tard, les Capitals soulevaient la Coupe Stanley pour la première fois de leur histoire…

Onze choix de premier tour ont changé de mains à la date limite des transactions ou dans les semaines qui l’ont précédée. Mais aucun choix des équipes demi-finalistes n’était du lot.

Il ne s’agit évidemment pas ici de proscrire de telles tentatives. Les Maple Leafs de Toronto n’auraient peut-être pas éliminé le Lightning au premier tour sans l’arrivée de Ryan O’Reilly, Noel Acciari et Jake McCabe.

L’Avalanche du Colorado a remporté la Coupe Stanley en 2022 après avoir cédé deux espoirs, Justin Barron et Drew Helleson, et deux choix de deuxième tour, pour obtenir Artturi Lehkonen et Josh Manson.

Le Lightning n’a jamais hésité à sacrifier des choix de premier tour, en s’assurant néanmoins au préalable de conserver les joueurs obtenus pour au moins une année supplémentaire.

Les séries éliminatoires sont un monde où les recettes ne tiennent plus et où le hasard joue un rôle déterminant.

Anthony Mantha quittera-t-il Washington ?

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Anthony Mantha

Le nom du Québécois Anthony Mantha a surgi dans des discussions d’échange, affirme Frank Seravalli, de TSN. Souvent blessé, Mantha, 28 ans, a déçu depuis son acquisition des Red Wings en 2021 pour Jakub Vrana et des choix de premier tour en 2021 (Sebastian Cossa) et deuxième tour en 2022 (Dmitri Buchelnikov).

Mantha, un ailier de 6 pieds 5 pouces et 225 livres, a obtenu seulement 27 points, dont 11 buts, en 67 matchs l’an dernier. Il a même été rayé de la formation à quelques reprises cet hiver. Mais il a connu deux saisons de 24 buts ou plus à Detroit.

Il lui reste encore un an de contrat à un salaire de 5,7 millions. Si les Capitals veulent vraiment libérer de la masse salariale, ils pourraient même avoir à offrir un choix au repêchage pour s’en départir plus facilement. Visiblement, le congédiement de l’entraîneur Pete Laviolette ne changerait rien à son sort, si l’on se fie à Seravalli.

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3- Katherine Harvey-Pinard analyse la victoire des Panthers de la Floride aux dépens des Hurricanes de la Caroline.