(Washington) Un projet de loi visant à écarter les personnes transgenres des sports féminins a franchi jeudi une première étape au Congrès américain, où les conservateurs mènent une offensive selon eux au nom de l’équité sportive.

« Je trouve cela odieux que des personnes nées de sexe masculin participent de plus en plus souvent à des compétitions sportives féminines », a déclaré l’élue républicaine Virginia Foxx.

Cela « prive les femmes de l’égalité des chances », a-t-elle assuré devant une commission mercredi, journée internationale des droits des femmes.

Le texte, adopté en commission dans la nuit de mercredi à jeudi, s’inscrit dans une bataille plus large contre les personnes transgenres aux États-Unis : plusieurs États républicains ont récemment adopté des lois interdisant les soins et traitements de transition pour les adolescents.

Une position vivement critiquée par le camp démocrate, estimant qu’il est discriminatoire et très blessant de priver les athlètes transgenres d’épreuves sportives, et de s’ingérer dans leur parcours médical.

Le projet de loi poussé par les républicains au Congrès « me couperait de ma communauté » a fustigé mercredi Rebekah Bruesehoff, une adolescente transgenre jouant au hockey sur gazon.

« Les enfants comme moi devraient pouvoir faire du sport avec leurs amis », a plaidé l’étudiante de 16 ans lors d’une conférence de presse organisée devant le Congrès.

« Il existe de vrais problèmes urgents qui affectent le sport féminin », comme le harcèlement, les agressions sexuelles, le manque de ressources, et l’inégalité salariale, a renchéri l’élu Mark Pocan, lui aussi présent.  

Le démocrate du Wisconsin a accusé les conservateurs « de mettre en danger la vie des enfants transgenres à des fins politiques ».

Un argument qui a le soutien de nombreuses associations féministes, mais aussi de vedettes du sport, comme la footballeuse Megan Rapinoe.

Le texte a très peu de chances d’aboutir : si la Chambre est désormais contrôlée par les républicains, le Sénat est toujours aux mains des démocrates, opposés au texte.

Le président américain Joe Biden s’est positionné sur le sujet, promulguant au premier jour de son mandat un décret visant à « prévenir et combattre les discriminations sur la base de l’identité de genre ou l’orientation sexuelle ».