Connaissez-vous le kin-ball ? Ce sport mettant en vedette un gros ballon de 1,22 m de diamètre, que les 12 participants des trois équipes font virevolter au-dessus de leurs têtes après avoir crié « Omnikin », fascine petits et grands. Inventé au Québec par le professeur d’éducation physique Mario Demers, il célèbre cette année ses 30 ans et souhaite regagner le cœur des Québécois.

Il y a 15 ans, 30 000 personnes pratiquaient le kin-ball au Québec. On l’enseignait dans les cours d’éducation physique au primaire et au secondaire et il demeurait le sport parascolaire numéro un. En 2023, la situation est tout autre. Les participants, jeunes et moins jeunes, sont toujours au rendez-vous, mais leur nombre a considérablement diminué. Que s’est-il passé ?

Si François Bégin, président de la Fédération québécoise de kin-ball, « n’a pas réussi à mettre le doigt sur le bobo » pour expliquer la chute de popularité du sport, il est toutefois très motivé à le faire connaître davantage. « Mon plan de match du 30anniversaire, c’est que je suis en train de souffler sur les braises de plein de gens qui ont à cœur de faire bouger les jeunes. Le feu va repogner et on va écrire les 15 prochaines années du kin-ball. »

  • « Le kin-ball est extrêmement coopératif », souligne Lucas Dubé, 9 ans, qui ajoute ne pas aimer « les sports personnels ».

    PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

    « Le kin-ball est extrêmement coopératif », souligne Lucas Dubé, 9 ans, qui ajoute ne pas aimer « les sports personnels ».

  • Une équipe compte quatre joueurs.

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    Une équipe compte quatre joueurs.

  • Âgés de 8 à 12 ans, ces joueurs et joueuses du club les Dragonneaux s’entraînent au Centre Marie-Médiatrice dans Rosemont–La Petite-Patrie.

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    Âgés de 8 à 12 ans, ces joueurs et joueuses du club les Dragonneaux s’entraînent au Centre Marie-Médiatrice dans Rosemont–La Petite-Patrie.

  • L’esprit sportif tient une place centrale.

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    L’esprit sportif tient une place centrale.

  • Le kin-ball peut se comparer au volleyball… avec les glissades en plus.

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    Le kin-ball peut se comparer au volleyball… avec les glissades en plus.

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Dominic Courchesne, directeur général de l’Association régionale de kin-ball de Montréal et éducateur physique, estime quant à lui que le kin-ball reste encore méconnu, n’étant pas systématiquement enseigné dans les cours d’éducation physique. Les enseignants peuvent choisir les sports qu’ils souhaitent mettre de l’avant, et le kin-ball n’en fait souvent pas partie.

« À part tous les sports traditionnels que l’on connaît bien, les autres sports vont souvent être vus par les enfants dans les cours d’éducation physique. C’est là qu’on peut découvrir une passion pour un sport que l’on ne connaissait pas », analyse Dominic Courchesne en citant en exemple le handball, qu’il a lui-même découvert en éducation physique.

Un sport accessible

Il est donc difficile de comprendre que le kin-ball ne soit pas davantage enseigné, les règles étant simples à comprendre. Et nul besoin de matériel coûteux : un simple ballon Omnikin (la marque déposée), des dossards et un tableau de pointage suffisent pour jouer. Aucune habileté particulière n’est requise, de sorte que les participants peuvent rapidement embarquer dans le jeu, et ce, peu importe leur condition physique, le ballon de nylon ne pesant qu’un kilo.

C’est ainsi que des jeunes comme François Bégin, autrefois un peu enveloppé, subissant les moqueries des enfants de l’école lorsqu’il pratiquait le basket, a pu trouver dans le kin-ball une activité lui redonnant confiance.

PHOTO FOURNIE PAR FRANÇOIS BÉGIN

François Bégin, président de la Fédération québécoise de kin-ball

Pour la première fois de ma vie dans un sport, j’avais du monde qui me tapait dans les mains et me disait : ‟C’est beau ce que tu as fait”. Ça a marqué mon adolescence.

François Bégin, président de la Fédération québécoise de kin-ball

De même, les jeunes filles qui peinent à faire leur place au sein d’une équipe sportive, ou ne bougent pas suffisamment puisqu’elles n’aiment pas le sport, trouveront certainement leur compte avec le kin-ball. « Les filles ont un avantage. Elles sont capables de glisser partout dans le gymnase pour rattraper le ballon », explique M. Bégin. « Les filles, puisque leur croissance se fait plus rapidement, sont un peu plus importantes dans l’équipe que les garçons qui sont plus petits. Cet aspect-là les met en valeur », complète M. Courchesne.

De belles valeurs

En plus de favoriser l’inclusion, le kin-ball, pratiqué dans une vingtaine de pays, prône des valeurs de coopération, de respect et de plaisir. Les quatre membres de l’équipe touchent le ballon à tour de rôle, que ce soit lors de sa récupération ou de sa frappe. Impossible ainsi pour un participant d’être mis de côté par son équipe. Et d’être critiqué par ses coéquipiers, puisque les arbitres n’acceptent pas ces comportements. L’esprit sportif à son meilleur !

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Kiara Papapanagiotou, passionnée de kin-ball, en compagnie de son entraîneur Dominic Courchesne

Ces valeurs ont séduit Lucas Dubé, 9 ans, rencontré lors de l’entraînement des Dragonneaux de 8-12 ans au Centre Marie-Médiatrice dans Rosemont–La Petite-Patrie. « Le kin-ball est extrêmement coopératif. Je n’aime pas les sports personnels. Et l’entraîneur est le meilleur ! », s’enthousiasme celui qui pratique ce sport depuis deux ans. Même son de cloche chez sa collègue Kiara Papapanagiotou, 10 ans, une passionnée de kin-ball suivant les traces de ses deux sœurs, qui affirme y avoir noué de nouvelles amitiés.

Pour la remise en forme

Après les Fêtes, tout le monde aspire à bouger davantage. Le kin-ball est-il une bonne activité pour y parvenir ? S’il se compare au volleyball, avec les glissades en plus – « un peu comme les tacles au soccer ou au baseball pour se rendre au but » –, Dominic Courchesne, qui a compétitionné au niveau international en Coupe du monde, vante son côté cardio.

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Dominic Courchesne, directeur général de l’Association régionale de kin-ball de Montréal

C’est un sport hors norme qui utilise vraiment toutes les parties du corps. Je dirais que c’est assez complet si on veut se remettre en forme, puisque le haut et le bas du corps sont assez sollicités.

Dominic Courchesne, directeur général de l’Association régionale de kin-ball de Montréal et éducateur physique

Envie d’en découvrir davantage ? Le 18 mars, le cégep de Sainte-Foy, à Québec, accueille le Défi Kin-Ball Québec. Toutes les personnes intéressées par l’univers du kin-ball pourront s’y initier le temps d’une journée. Et le 23 avril, dans le cadre du Championnat provincial qui se tiendra à Longueuil, une demi-journée intergénérationnelle permettra aux enfants, à leurs parents et pourquoi pas à leurs grands-parents de former une équipe le temps d’une partie. Une belle façon de rallier toutes les générations.

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