Courir un marathon est en soi une réalisation extraordinaire. Le faire un mois après avoir souffert d’une mononucléose et d’une pneumonie relève pratiquement du miracle.

C’est ce que s’apprête à faire Nathan Marthouret. À 18 ans, il sera le plus jeune participant de l’Ironman de Mont-Tremblant. Avec ses coéquipiers Sacha Rousseau et Simon Gaudet, ils se diviseront les trois étapes de la compétition. Habile coureur, Marthouret s’occupera de la course à pied.

Alors que le mois dernier il était incapable de se lever de son lit, il participera à la plus importante compétition de sa vie, un peu contre l’avis de son médecin. Ce dimanche, il parcourra 42,2 kilomètres. Ce qui équivaut à la distance à vol d’oiseau entre Montréal et Saint-Jérôme ou entre L’Île-aux-Coudres et La Malbaie.

Avant de tomber malade, il avait un objectif de temps. Étant donné ce qui lui est arrivé et le fait qu’il a repris l’entraînement complet il y a peu, il aimerait maintenant terminer son marathon entre 4 h 15 min et 4 h 30 min.

Par ailleurs, ce que s’apprête à réaliser le jeune homme de Québec est d’autant plus spectaculaire qu’il s’agira de son premier vrai marathon. Il l’a fait à l’entraînement, mais la plus longue distance qu’il ait déjà parcourue dans un format de compétition est 10 kilomètres.

J’ai quand même fait beaucoup de course dans ma vie, donc je ne pars pas de rien pour faire mon marathon.

Nathan Marthouret

Malgré tout, la fébrilité et l’excitation du principal intéressé se ressentaient au bout du fil, vendredi, lorsqu’il s’est arrêté en voiture dans une halte routière de l’autoroute 40 pour discuter.

Il était accompagné de ses amis, tout aussi heureux. Ils s’offraient une dernière aventure avant d’entamer leur première année à l’université.

PHOTO FOURNIE PAR NATHAN MARTHOURET

Nathan Marthouret avec ses coéquipiers Sacha Rousseau et Simon Gaudet

Entre le corps et l’esprit

Pendant qu’il combattait la mononucléose et la pneumonie, Marthouret était tiraillé.

D’un côté, il voulait prendre part coûte que coûte à la compétition, l’une des plus importantes au monde dans la discipline. « Mon médecin m’avait dit d’abandonner l’Ironman, parce que je ne pouvais plus faire de sport pendant un mois, mais il n’y avait aucune chance que j’abandonne ce défi. »

De l’autre, son corps endolori et épuisé lui envoyait quotidiennement des signaux d’alerte. Mais il a persévéré. « C’est sûr qu’il y a un moment où je pensais abandonner, parce que pendant deux semaines je ne pouvais pas me lever de mon lit. Donc pendant deux semaines je n’ai pas pu courir du tout. »

La reprise [de l’entraînement] a été tellement dure, j’avais l’impression de recommencer à zéro. J’ai sérieusement hésité à abandonner, parce que je pensais que je n’allais pas être capable de le finir.

Nathan Marthouret

Heureusement pour lui, ses parents l’ont soutenu sans relâche. Il voulait aussi le faire pour Sacha et Simon, qui eux aussi s’étaient entraînés extrêmement fort pour ce monstrueux défi et qui, malheureusement, étaient dépendants de l’état de santé de leur camarade.

Lorsqu’il a été en mesure de sortir du lit, il a repris l’entraînement et peu à peu sa condition s’est améliorée. Il a pu reprendre un rythme optimal, de peine et de misère.

PHOTO FOURNIE PAR NATHAN MARTHOURET

Nathan Marthouret

Prouver que tout est possible

Nathan Marthouret ne veut pas franchir la ligne d’arrivée simplement pour se prouver à lui-même qu’il a eu raison de se battre.

En tant que plus jeune participant, il veut aussi montrer que la jeunesse est capable de faire de grandes choses. C’est d’ailleurs au cours de notre entretien qu’il a appris qu’il était le benjamin de l’Ironman.

Maintenant que je sais que je suis le plus jeune, il y a une fierté et j’espère pouvoir montrer que peu importe l’âge, on est capable de courir et faire de bons résultats.

Nathan Marthouret

Ses deux coéquipiers ont chacun 19 ans. Ensemble, ils avaient participé, il y a un an, au mythique Pentathlon des neiges, à Québec. « Par après, on voulait se lancer un nouveau défi et on avait pensé au Ironman en équipe. »

Athlète multidisciplinaire qui a joué au soccer pendant près d’une décennie, Marthouret tentera de se tailler un poste au sein de l’équipe de cross-country du Rouge et Or de l’Université Laval à l’automne.

Il restait deux heures de route à faire au trio avant d’arriver à la Place St-Bernard de Tremblant lorsque Nathan Martouret a raccroché. Ce dimanche sera une journée spéciale. Sa famille et ses amis seront au bas du téléphérique qui domine les installations pour l’accueillir. Ce sera aussi ça, sa plus grande récompense.