(Tokyo) Roulement de tambour de la chef de mission Marnie McBean : notre « quarantaine » de 14 jours est terminée. Adieu, bulle olympique, Tokyo, tiens-toi bien !

La « libération » a pris pour moi la forme d’une visite de la plus grande librairie de Tokyo, une succursale de la chaîne Junkudo. Pensez Renaud-Bray, en cinq fois plus grand et sans les bébelles.

La librairie fait neuf étages, auxquels on accède par un escalier roulant. Au neuvième, il y a une section de livres en langues étrangères : anglais principalement, allemand, espagnol, etc. Il y a un petit rayon de classiques français, mais pas de Michel Tremblay en vue.

J’ai pris un exemplaire du Financial Times pour Alexandre, qui l’a désigné « meilleur journal au monde » dans notre vol pour le Japon.

À la brunante, je suis revenu par un secteur résidentiel du quartier Ikebukuro, à la recommandation d’Alexandre.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Dans le quartier Ikebukuru, la quasi-totalité des Japonais portent le masque lors de leurs déplacements.

D’un seul coup, la foule des artères commerciales avait comme disparu. On emprunte de toutes petites rues, dans lesquelles on pourrait presque marcher en plein milieu. La devanture des maisons est séparée du trottoir par des jardins ornementaux manucurés. Ça respire malgré la densité.

Je me suis arrêté devant l’un des nombreux temples bouddhistes, ma curiosité piquée par un mantra qui provenait du deuxième étage. Un homme m’a indiqué de le suivre tandis qu’une vieille dame édentée descendait l’escalier avec sa canne. Elle est remontée avec nous pour servir d’interprète approximative.

J’ai été invité à pénétrer dans la salle des prières. Une dizaine de pratiquants récitait un mantra à la suite d’un moine assis en lotus devant un autel doré. J’ai eu droit au siège de la première rangée. L’homme m’a proposé de joindre les deux mains et d’ouvrir mon cœur.

« Myō hō ren ge kyō, myō hō ren ge kyō… » Enthousiaste, il a semblé satisfait de ma livraison. De ce que j’ai compris, ils font ça pendant trois heures. Avec un outil de traduction sur son téléphone, il a réussi à m’expliquer que sa mère avait été guérie du diabète grâce à ces prières.

J’étais dans un temple de la secte Nichiren Shoshu, une branche populaire du bouddhisme au Japon. Nichiren Shoshu signifie littéralement « école authentique de Nichiren », fondée par un certain Nikko Shonin au XIIIsiècle.

En sortant – je ne suis pas resté trois heures –, Cama, mon guide, m’a procuré un prospectus sur le Nichiren Shoshu et acheté un petit livre de prières en cadeau. La dame m’a offert le thé.

PHOTO SIMON DROUIN, LA PRESSE

Le petit livre de prières reçu en cadeau

Ils m’ont demandé si j’étais en voyage. Jamais n’ont-ils parlé des Jeux olympiques. La bulle est crevée.