(Montréal) Aaron Brown peut dire mission accomplie.

Après avoir coiffé Andre De Grasse par trois millièmes de secondes au 100 m vendredi soir, le sprinteur de 27 ans a de nouveau été sacré roi du 200 m, dimanche.

Brown a ajouté une autre couronne à sa fiche en remportant la finale masculine de la seconde épreuve de sprint, lors de la journée de clôture des Championnats canadiens d’athlétisme, à Montréal.

« Au début de la saison, j’avais deux buts en tête et d’être capable de les atteindre, ça fait du bien, s’est-il exclamé à l’issue de sa dernière compétition du week-end. C’était l’un de mes plus grands objectifs cette saison, surtout avec les Jeux olympiques qui s’en viennent l’année prochaine, alors je suis heureux. »

Le Torontois a survolé la distance en arrêtant le chronomètre à 20,03 secondes, pour conserver son titre qu’il avait acquis l’an dernier, à Ottawa.

« J’ai eu un bon momentum et je me sentais confiant. Je sentais que j’étais capable de réussir [à remporter] le 200 m. Je voulais simplement m’assurer que je ne prenais pas trop la victoire pour acquise, pour ne pas me faire surprendre. Je ne voulais pas agir comme si j’avais déjà gagné », a souligné Brown, qui participera aux Championnats du monde de Doha plus tard cette saison.

Au passage, il a devancé Brandon Rodney et Jerome Blake, qui ont croisé le fil d’arrivée en 20,50 et 20,57 secondes respectivement.

Les victoires qu’il a enregistrées sur la scène nationale ce week-end pourraient bien changer la donne pour Brown, qui évolue dans l’ombre de De Grasse depuis qu’il a fait vibrer le pays en entier en récoltant trois médailles aux Jeux olympiques de Rio, en 2016.

PHOTO PAUL CHIASSON, LA PRESSE CANADIENNE

Aaron Brown

« J’attends simplement de voir ce qui va se dessiner pour moi par la suite et peu importe ce que ce sera, je vais m’ajuster, a-t-il admis. Si je suis encore dans l’ombre, c’est correct, je suis habitué. Si les projecteurs sont un peu plus rivés sur moi, je vais conserver la même mentalité. Je veux demeurer humble, assoiffé et je veux rester concentré sur les compétitions à venir, même si j’ai davantage de notoriété. Il faut que je garde la même mentalité [de négligé] parce que ça m’aide quand je m’entraîne et que je veux de me pousser un peu plus. J’ai besoin de ça. »

Chez les dames, Leya Buchanan a profité de l’absence de Crystal Emmanuel, qui a choisi de faire une croix sur la seconde épreuve de sprint après avoir ressenti quelques douleurs à la suite de sa victoire au 100 m, vendredi soir. Buchanan a triomphé grâce à un chrono de 23,25 secondes.

Ashlan Best (23,32) et Aiyanna-Brigit Stiverne (23,36) ont quant à elles décroché la deuxième et la troisième position.

Le Québécois Gabriel Slythe-Léveillé est monté sur la plus haute marche du podium lors de l’épreuve masculine du 400 m haies.

Le Blainvillois, qui avait terminé troisième l’an dernier, a dominé la course du début à fin. Il a franchi le fil d’arrivée en 51,58 secondes, alors que Saj Alhaddad lui soufflait dans le cou. L’Ontarien s’est classé au deuxième rang avec deux centièmes de retard sur le vainqueur.

« J’ai donné tout ce que j’avais. Ce n’est pas la première fois que le même scénario se produit mais à la maison, j’ai toujours bien couru, j’ai toujours donné le meilleur de moi-même, a raconté l’athlète de 26 ans, qui avait décroché le titre national en 2015. D’être à la maison, ça m’a permis de gagner cette course-là.

« Le fait que ce soit à la maison, ça veut déjà dire beaucoup plus que le [championnat] précédent. Le fait de courir devant les gens qui te supportent et t’encouragent depuis le tout début, ça me fait du bien à moi, mais ça me fait du bien de leur faire plaisir aussi. »

Olivier Grant (52,53) s’est emparé de la médaille de bronze.

Chez les dames, Sage Watson a raflé les honneurs en l’emportant largement, arrêtant le chrono à 56,34 secondes. Noelle Montcalm et Kelsey Balkwill ont complété le podium avec des temps respectifs de 58,07 et 58,29.

Après avoir anéanti un record vieux de 33 ans détenu par Lynn Kanuka au 1500 m la semaine, à Londres, Gabriela DeBues-Stafford en a mis plein la vue en s’emparant du titre canadien.

Elle a parcouru la distance en 4:09,09 minutes. Elle s’est distancée du peloton dans les derniers mètres pour terminer la course sur un sprint qui lui a permis de devancer sa plus proche rivale, Jenna Rae Westaway (4:12,54) de plus de trois secondes. Avec un retard de 14 centièmes de seconde sur la deuxième place, Mariah Kelly a conclu au troisième rang.

William Paulson a pour sa part été sacré champion sur cette distance chez les hommes.

Maude Croteau-Vaillancourt s’illustre au saut en hauteur

Sur la pelouse, l’étudiante de l’Université de Sherbrooke Maude Croteau-Vaillancourt a conclu au deuxième rang au saut en hauteur avec une performance de 1,73 m.

Seule Emma Kimoto a fait mieux qu’elle, en vertu d’un saut de 1,79 m. Emily Branderhorst a pris le troisième échelon avec un saut de 1,73 m.

Agnes Esser a été sacrée championne canadienne au lancer du disque après avoir réalisé un jet de 58,80 m lors de sa deuxième tentative. Elle a ainsi devancé Rachel Andres (57,30) et Grace Tennant (50,34).

Du côté des messieurs, Tim Nedow a enlevé les honneurs au lancer du poids grâce à une marque de 20,53 m. Il a fait mieux que Nick Ponzio (19,83 m) et Mark Bujnowski (17,78 m).

Au saut à la perche, Deryk Theodore a franchi la barre à 5,11 m pour décrocher l’or.

Les conditions météorologiques — la chaleur, l’humidité et le vent — ont donné du fil à retordre aux athlètes lors de la dernière journée des compétitions.

Certains athlètes présents ce week-end s’envoleront vers Lima, au Pérou, pour participer aux Jeux panaméricains dans les prochains jours.

Les Championnats mondiaux d’athlétisme s’amorceront le 28 septembre, à Doha, au Qatar.