Les membres de l'équipe canadienne d'athlétisme avaient à peine mis le pied à Singapour pour leur camp d'entraînement qu'ils avaient déjà les autorités antidopage sur le dos.

Certaines des têtes d'affiche du monde de l'athlétisme se sont plaints de devoir subir un nombre anormalement élevé de tests antidopage à Pékin. Même si l'entraîneur de la formation canadienne Les Gramantik dit applaudir les efforts pour tenter de débusquer les tricheurs, il est loin d'être entiché du protocole agressif auquel ses athlètes doivent se soumettre.

«Il n'y a jamais de répit - pas qu'ils doivent faire preuve de laxisme au chapitre de la discipline - mais ils étaient sans pitié, ils se mettaient à la poursuite des gens», a déclaré Gramantik à l'occasion d'un point de presse d'Athlétisme Canada, jeudi, à la veille du début des 10 journées de compétitions dans cette discipline.

«Je suis totalement en faveur de la lutte contre le dopage, mais ils viennent de cultures différentes et leur façon de mener les tests n'est pas toujours des plus plaisantes dans sa phase finale. Ils sont agressifs, ils restent dans la salle, ils mettent les athlètes au défi.»

Et bien que les autorités antidopage à Singapour aient déclaré que les athlètes testés avaient été choisis «au hasard», ceux qui ont été sélectionnés du côté du Canada sont Tyler Christopher, Gary Reed et Priscilla Lopes-Schliep, tous des athlètes considérés comme des espoirs de médaille.

«Ils disent que c'est au hasard, a dit Gramantik. J'aimerais pouvoir choisir les numéros de mes billets de loterie avec le même degré de hasard.»

Les sprinters jamaïcains, dont Asafa Powell, l'ancien détenteur du record du monde au 100 mètres, ont signalé qu'ils ont fait l'objet d'un nombre anormalement élevé de tests antidopage. Ils affirment que chaque fois qu'ils subissent un test, cela risque de venir déranger le déroulement de leur séance d'entraînement.

Usain Bolt, qui a réédité la marque de Powell au 100 mètres au mois de mai, a fait l'objet de trois ou quatre tests au cours des 12 derniers jours.

Les athlètes peuvent à toutes fins utiles faire l'objet de tests n'importe où et n'importe quand, et ils doivent se rendre disponibles moins d'une heure après qu'on leur eut annoncé qu'ils seront testés.

«C'est pourquoi nous étions si préoccupés à Singapour, nous devons savoir où chaque athlète se trouve à chaque instant, a indiqué Gramantik. Si quelqu'un s'amène et demande, 'Où est (l'heptathlète Jessica) Zelinka?» et que je dis, 'Je ne sais pas, elle est partie marcher à la place Tiananmen'... J'espère que non, mais alors je dois me mettre à sa recherche.»