Après le fiasco de 2006, la présidente du circuit féminin, Stacey Allaster, est soulagée de constater la présence de sept des 10 meilleures joueuses au monde cette semaine à Montréal.

«Ce qui est arrivé en 2006 à Montréal est un désastre, a dit la présidente du circuit féminin. Je n'ai jamais rien vu de pareil au cours des 15 dernières années. Nous avions un peu peur cette année en raison des Jeux olympiques de Pékin, mais je suis agréablement surprise du calibre de jeu à la Coupe Rogers.»

>>> Consultez le blogue de tennis de Paul Roux

Stacey Allaster, qui a passé 15 ans à Tennis Canada avant de faire le saut à la tête de la WTA en janvier 2006, jure que les amateurs de tennis québécois ne revivront plus jamais le fiasco de 2006. À compter de l'an prochain, le circuit féminin introduira une série de nouvelles règles qui obligeront à toutes fins utiles Ana Ivanovic, Maria Sharapova, Serena Williams est les autres vedettes du circuit à prendre part à la Coupe Rogers.

En 2009, le circuit féminin garantira la présence de sept des 10 meilleures joueuses au monde à cinq tournois dont la Coupe Rogers. Chaque joueuse devra disputer quatre de ces cinq tournois dont la bourse totale sera de 2 millionsUS. Une joueuse ne pourra pas s'absenter du même tournoi deux années consécutives. Selon les nouveaux règlements de la WTA, Venus Williams - qui n'a jamais participé au tournoi montréalais en 14 ans de carrière - sera obligée de participer à la Coupe Rogers en 2010 si elle passe son tour en 2009.

Le circuit féminin a modifié son système de classement afin d'inciter les joueuses à participer aux tournois comme la Coupe Rogers. Les amendes ont aussi été revues à la hausse - jusqu'à 150 000$ pour une deuxième infraction dans le cas des meilleures joueuses au monde. Les joueuses du top 10 se partageront une cagnotte de 5 millions US si elles respectent leurs engagements.

Les joueuses blessées qui ne participeront pas aux tournois comme la Coupe Rogers ne seront pas pénalisées si elles se rendent sur le site du tournoi afin de promouvoir le tennis féminin. «Les blessures feront toujours partie du sport», prévient Stacey Allaster.

Grand Chelem

Malgré tous ses efforts, la WTA se bute à une autre dure réalité: l'objectif avoué de plusieurs vedettes du circuit féminin - Maria Sharapova et les soeurs Williams, pour ne pas les nommer - est de gagner des tournois du Grand Chelem et non de devenir numéro un mondiale.

«Les Grands Chelems restent les Grands Chelems, mais une joueuse comme Maria (Sharapova) a besoin de jouer des matchs avant les Grands Chelems, a dit Stacey Allaster. Elle a aussi besoin d'un bon classement afin d'être une tête de série dans les Grands Chelems et d'être une porte-parole intéressante pour ses commanditaires.»

Autre sujet à l'ordre du jour du circuit féminin: la parité entre les bourses offertes aux hommes et aux femmes. Contrairement à Roland-Garros et Wimbledon, la Coupe Rogers n'offre pas la parité.

Cette année, les hommes ont reçu 2,6 millions US à Toronto et les femmes 1,3 million US à Montréal. «Ce n'est pas le même produit, se défend le directeur du tournoi Eugène Lapierre. Nous n'avons que sept des 10 meilleures joueuses au monde, tandis que nous avons les 10 meilleurs joueurs. Le nombre de spectateurs se ressemble entre les deux tournois, mais pas les revenus corporatifs. Nous faisons environ les mêmes profits avec le tournoi masculin qu'avec le tournoi féminin.»