«Je n'ai pas lu les journaux dans les deux dernières semaines, mais j'ai entendu dire que les gens ont vraiment trouvé que c'était un match incroyable.»

Roger Federer avait sans doute envie de parler de ce qui l'attend à la Coupe Rogers et dans les prochains tournois, hier au Rexall Centre de Toronto, mais il a généreusement répondu aux questions des médias qui portaient plus sur l'Histoire que sur le futur.

L'histoire du 6 juillet, plus précisément, le jour où Federer a joué -et perdu - ce qu'il est désormais convenu d'appeler le plus grand match de tennis jamais disputé. Le jour où Federer a qualifié de «désastre» son échec en finale de Wimbledon face à son rival Rafael Nadal.

«Quelque 45 minutes après le match, j'ai dit que c'était un désastre. Mais avec deux semaines de recul, ce n'était pas un désastre. C'est un match qui était bien, mais au moment même, c'était très dur», a expliqué Federer en français.

Federer a pris quelques jours de vacances après le grand tournoi anglais. Il a repris l'entraînement au début de la semaine dernière avant d'atterrir à Toronto, samedi matin. Il n'a pas vu un seul point de son duel sur le gazon avec Nadal.

«Je n'essaie pas d'oublier le match ou d'oublier Nadal, mais j'essaie de faire le prochain pas, a précisé Federer. Je ne peux pas penser pendant des années à ce match à Wimbledon. Maintenant, il faut être mentalement frais. Nous n'en sommes qu'à la moitié de la saison et il y a beaucoup de grands tournois qui arrivent pour moi.»

«Il faut regarder vers le futur maintenant. Le futur, c'est sur la surface dure. Je suis vraiment excité d'y jouer à nouveau. La balle fera des bonds normaux, et ça fait du bien de voir ça», ajoute celui qui maîtrise pourtant le jeu sur gazon comme peu l'ont maîtrisé avant lui.

Le repos a été court pour Federer, la Coupe Rogers ayant été devancée en raison des Jeux olympiques. Les prochaines semaines s'annoncent assez exigeantes pour les joueurs, qui s'envoleront pour Pékin après les tournois de Montréal et Cincinnati, avant de revenir à New York pour le U.S. Open.

«Si vous faites les finales des tournois du grand chelem, cela vous demande encore plus de temps, souligne Federer. Donc pour Rafael et moi, je pense que c'est particulièrement difficile.»

Mais Federer est motivé au possible. Il n'a vraiment pas apprécié son début de saison (il a l'excuse d'une mononucléose). Il veut se reprendre, et ça veut dire gagner les Olympiques - «seule la médaille d'or me ferait bien dormir» - et gagner le U.S Open. Il compte sur une victoire à Toronto pour le lancer.

Tout ça pendant que Rafael Nadal, poussé par une force magique appelée momentum, lui souffle dans le cou. «Depuis que je joue au tennis, j'ai toujours essayé de rester au devant du peloton, raconte le Suisse. Beaucoup m'ont défié. Ça n'a pas vraiment changé. Évidemment, Rafael est venu un peu plus près maintenant.»

Mais Federer croit que son travail depuis le début de la saison sera récompensé d'ici à la fin de l'été.

Federer ne devrait pas disputer son premier match de simple de la Coupe Rogers avant mercredi. On le verra d'abord en double avec son partenaire olympique Stanislas Wawrinka.

Trois Canadiens sont en lice au premier tour du tableau en simple. Frank Dancevic affronte Mario Ancic, Peter Polansky fait face à Marcos Baghdatis, alors que Frédéric Niemeyer doit se débrouiller contre le 12e favori Tommy Robredo.

Hier, aucun match de qualification n'a pu être disputé en raison de la pluie qui s'est abattue sur la Ville reine.