Les athlètes canadiens ont su profiter de leurs chances aux Jeux de Pékin. Leur récolte de 18 médailles permettra peut-être même au Canada de se débarrasser de son étiquette de "champion de la quatrième place".

Les athlètes canadiens ont su profiter de leurs chances aux Jeux de Pékin. Leur récolte de 18 médailles permettra peut-être même au Canada de se débarrasser de son étiquette de "champion de la quatrième place".

"Ça commence à changer, dit Michael Chambers, président du Comité olympique canadien. Nous ne visons plus le top 10 ou le top 8, nous visons le podium. Les résultats des athlètes dépendent aussi de leur environnement. Dans le passé, les athlètes entendaient souvent dire qu'une 10e place était un bon résultat, que de faire partie de l'équipe olympique était suffisant. Si vous entendez sans cesse ce genre de propos, vous finirez par les croire."

À Pékin, le Canada a remporté 18 médailles, soit six de plus qu'à Athènes. L'équipe olympique canadienne a offert la troisième meilleure performance de son histoire aux Jeux d'été, à égalité avec les 18 médailles à Barcelone en 1992, mais derrière les 44 médailles de Los Angeles en 1984 (il y avait eu un boycottage des pays de l'Est) et les 22 médailles d'Atlanta en 1996.

Moins d'espoirs qu'à Athènes

Le pays comptait pourtant moins d'espoirs de médaille qu'il y a quatre ans. Selon le Comité olympique canadien, le pays comptait 27 espoirs de médaille à Pékin (des athlètes ayant terminé au moins cinquièmes aux derniers championnats du monde), contre 35 espoirs de médaille à Athènes. Le taux de conversion de ses espoirs en médailles olympiques a pratiquement doublé, passant de 34 % à 67 %. Le Canada a terminé 10 fois en 4e place et six fois en 5e place à Pékin.

L'équipe olympique canadienne a dépassé son objectif de terminer parmi les 16 premiers pays, prenant le 14e rang du classement des pays à égalité avec l'Espagne.

"Nous avons atteint notre objectif en terme de médailles, dit Sylvie Bernier, chef de mission du Canada à Pékin. Nos olympiens sont aussi devenus des modèles pour nos enfants, qui vont commencer à appeler dans les clubs sportifs afin de suivre leur exemple."

Plus de fonds publics

Le Canada espère se classer parmi les 12 pays les plus décorés aux Jeux de Londres en 2012. Le Comité olympique canadien estime toutefois qu'il lui faudra de nouveaux fonds publics afin de réaliser cet objectif.

Ayant reçu 24 millions par année en argent neuf du gouvernement fédéral lors du dernier budget en février, il veut au moins 6 millions supplémentaires en prévision des Jeux de Londres en 2012. "Si nous voulons jouer dans la cour des grands, nous devons faire comme les autres pays du G8 qui investissent plus d'argent, plus rapidement", dit Chris Rudge, directeur général du Comité olympique canadien.

Alors qu'une campagne électorale fédérale se pointe à l'horizon, le Comité olympique canadien pense que les contribuables sont prêts à appuyer davantage financièrement leurs olympiens.

"À chaque Jeux olympiques, les Canadiens posent des questions quand nous ne gagnons pas assez de médailles, dit Chris Rudge. Si les Canadiens pensent que c'est important, que nous formons un meilleur pays en raison de nos succès olympiques, alors ils doivent faire pression afin que les gouvernements investissent davantage dans le sport de haut niveau."

Le pays hôte des Jeux d'hiver de Vancouver s'est aussi fixé comme objectif d'être le pays le plus décoré en 2010. Aux Jeux de Turin, le Canada avait pris le troisième rang avec 24 médailles, cinq de moins que l'Allemagne, détentrice du premier rang au classement des médailles.