Le départ tardif de Benoît Groulx vers la Ligue américaine va nécessiter un réaménagement des tâches chez les Olympiques de Gatineau et le grand perdant semble être le gouverneur Charles Henry.

Le départ tardif de Benoît Groulx vers la Ligue américaine va nécessiter un réaménagement des tâches chez les Olympiques de Gatineau et le grand perdant semble être le gouverneur Charles Henry.

Joint hier alors qu'il préparait le tournoi de golf annuel des Olympiques, le président et propriétaire majoritaire Alain Sear a indiqué que le titre de M. Henry n'avait pas changé, mais que dorénavant, l'entraîneur-chef, Mario Richer, ainsi que le directeur du recrutement, Renaud Lemay, allaient se rapporter directement à lui.

L'an dernier, Benoît Groulx occupait les postes d'entraîneur-chef et de gérant. Cette année, Alain Sear compte être beaucoup plus présent lors des prises de décisions.

Pas de directeur général

"Pour le moment, il n'y aura personne qui occupera le poste de directeur général. Mario Richer prendra toutes les décisions du côté hockey alors que je prendrai les décisions administratives. Quand viendra le temps de bâcler une transaction, il faudra mon autorisation finale", a signalé Alain Sear.

Longtemps vénéré dans le domaine du hockey junior, "Charlie" n'aura donc plus la mainmise sur le recrutement et les affaires courantes du hockey. Alain Sear ne veut cependant pas faire tout un plat avec son remaniement organisationnel.

"Charles Henry va demeurer gouverneur et conseiller spécial de l'équipe comme il le faisait l'an dernier. Son titre ne change pas, mais l'entraîneur et le directeur du recrutement se rapporteront à moi", a dit Sear.

De moins en moins de place

Pour le partisan moyen des Olympiques, ce changement peut sembler radical, mais dans les couloirs de l'aréna Guertin, il est clair que M. Henry, un monument du hockey junior, prend de moins en moins de place dans l'organigramme des Olympiques. La croyance populaire veut que Charles Henry est derrière tous les bons coups de l'équipe gatinoise. C'était effectivement le cas lorsqu'il a pris les rennes de l'équipe au début des années 1980.

Par contre, la donne a changé graduellement sous l'ère de Benoît Groulx, qui était le véritable maître à penser de l'équipe au cours des dernières saisons. L'an dernier, la grande majorité des décisions importantes ont été prises par Groulx. Ce dernier avait même embauché l'ancien directeur général des Foreurs de Val-d'Or, Stéphane Pilotte, à titre de consultant au mois de novembre afin de préparer une banque de données sur les joueurs de la LHJMQ de la période des échanges.

Deux saisons plus tôt, Groulx avait été celui qui a forcé la haute direction à revoir le fonctionnement de son système de recrutement au grand complet.

Aucun problème

Malgré la réorganisation du président Alain Sear, le grand manitou a accepté son nouveau rôle avec diplomatie.

"J'accepte mon rôle et je suis très à l'aise avec ça. Alain Sear veut contrôler l'équipe et il veut être plus près de l'action. C'est son droit et je ne peux pas le blâmer pour ça. Je ne vois aucun problème. J'ai le titre de gouverneur et cela ne m'empêche pas de travailler dans le hockey. Je pensais réduire tranquillement mes tâches, mais avec le départ de Benoît Groulx, je vais me rapprocher de Mario Richer qui aura besoin d'appui. Mario est jeune et il devra se concentrer sur son travail d'entraîneur", a souligné M. Henry, qui assure ne pas sentir que le tapis lui glisse sous les pieds.

Henry avoue que Benoît Groulx était expérimenté et qu'il prenait beaucoup de décisions importantes depuis quelques années, mais il assure que l'entraîneur n'a jamais pris de décisions sans lui en parler. "En fin de compte, tout le monde devra se rapporter au président de l'équipe, mais l'arrivée d'un jeune entraîneur fait en sorte que l'équipe aura besoin de moi."

Charles Henry a réalisé une tonne de coups fumants au cours de son illustre carrière. Reste à voir combien il pourra en réaliser sous la nouvelle formule d'Alain Sear.

jfplante@ledroit.com