Les deux affaires Ekaterini Thanou seront au centre des discussions de la Commission exécutive du Comité international olympique (CIO) samedi et dimanche à Pékin, une semaine avant l'ouverture des Jeux auxquels la sprinteuse grecque prétend participer envers et contre tout.

Lundi, le comité olympique grec a ouvert le bras de fer avec le CIO en annonçant la sélection de sa vedette, exclue des JO d'Athènes il y a quatre ans pour s'être soustraite à plusieurs contrôles antidopage.

Suspendue alors pour deux ans, Thanou a officiellement purgé sa peine mais reste menacée par une nouvelle sanction du CIO: En 2004, ce dernier avait en effet accepté de suspendre la procédure disciplinaire à l'encontre de la Grecque en échange de la restitution de son accréditation olympique. Il devrait décider ce week-end, si la Grèce maintient sa position, de relancer la procédure afin de déclarer Thanou inéligible pour Pékin.

La jeune femme, qui n'a réussi aucun résultat notable depuis son retour à la compétition, est bien décidée à contester toute obstruction du CIO. Et d'abord devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui siège à Pékin depuis l'ouverture du Village olympique, dimanche dernier, avec pour mission de rendre une justice en accéléré pour les problèmes d'éligibilité ou de dopage.

Les dossiers chauds de Pékin hors sujet

Si la position du CIO sur ce dossier fait peu de doute, en dépit des actions en justice à prévoir, une décision de sa part dans la seconde affaire Thanou reste plus hypothétique. Par trois fois déjà, la commission exécutive a en effet ajourné sa décision concernant la réattribution des cinq médailles des JO-2000 retirées à l'Américaine Marion Jones après ses aveux de dopage.

Vice-championne olympique du 100 m à Sydney il y a huit ans, Thanou pourrait logiquement prétendre à l'or enlevé à Jones. Un dilemme pour le CIO qui, à l'inverse, en refusant de réattribuer les médailles de l'Américaine, punirait d'autres athlètes au casier antidopage vierge.

Depuis les aveux de Marion Jones, le CIO se donne du temps et a chargé la commission d'enquête sur l'affaire Balco -du nom du laboratoire américain de fabrication de produits dopants- de presser le pas afin de rassembler des preuves sur les possibles relations avec Balco de Thanou, ou d'autres athlètes potentiellement bénéficiaires de la disqualification de Jones. Son rapport sera rendu ce week-end mais la décision finale sur le sort des trophées orphelins pourrait être à nouveau ajournée.

Les couloirs de l'hôtel Beijing, où siège le CIO en plein coeur de la capitale chinoise, seront emplis de conversations sur les derniers préparatifs des Jeux de Pékin et leur escorte de sujets sensibles tels la pollution ou le libre accès à internet. Mais aucun n'est officiellement à l'ordre du jour. Après avoir digéré le dossier Thanou, les 15 membres de la Commission exécutive étudieront donc les rapports des commissions d'évaluation des sites des prochains JO: Vancouver-2010, Londres-2012 et Sotchi-2014.

A la demande du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), la CE devrait également régler son sort au badge «universel» proposé après l'abandon du signe exclusivement français. Sans beaucoup d'espoir cependant pour les militants du port du badge, la charte olympique, texte de référence, interdisant tout signe distinctif sur les sites olympiques.