«Je me sens bien, je suis heureux. Je connais la meilleure saison de ma vie, donc si je ne me sens pas bien maintenant, je ne me sentirai jamais bien.»

Rafael Nadal, champion de Roland-Garros et de Wimbledon, entreprend la Coupe Rogers et sa saison de surface dure dans d'excellentes dispositions, tant psychologiques que physiques, s'il faut en croire ses paroles lors de sa conférence de presse d'avant-tournoi, hier midi, au Rexall Centre de Toronto.

Moins bavard que son éternel rival devant la gente médiatique (peut-être parce qu'il est moins à l'aise en anglais), Nadal a assuré qu'il était en excellente forme, malgré le calendrier «incroyable, vraiment difficile» de l'ATP.

Et s'il ressent une quelconque pression à la suite de sa victoire épique à Wimbledon, il n'en montre aucun signe.

Son jeu sur surface dure, la surface qui lui va le moins, ne semble pas l'inquiéter. «On ne sait jamais combien ça prendra de temps pour s'ajuster. Mais je suis prêt à jouer sur le dur», a dit l'Espagnol.

Rafa n'a remporté que cinq tournois sur le dur depuis le début de sa carrière, dont la Coupe Rogers 2005 présentée à Montréal. L'ancien numéro un mondial Boris Becker remarque toutefois que Nadal a fait du chemin, beaucoup de chemin.

«Nadal a amené son jeu sur gazon à un niveau auquel personne ne s'attendait, a dit l'Allemand, champion du tournoi torontois en 1986. Je pense même qu'il faut s'attendre à de grosses améliorations sur la surface dure. Il a un bien meilleur service et un meilleur positionnement sur cette surface.»

Si Nadal réussit à faire juste un peu mieux que Federer sur surface dure, il pourrait enfin parvenir à prendre ce que le Suisse a de plus précieux: son trône de numéro un mondial. C'est que Federer a énormément de points à défendre durant les prochains mois, comparativement à Rafa.

«J'ai moins de points à défendre, mais il joue bien sur ce genre de surface, a noté Nadal. Ce n'est rien de nouveau pour lui de défendre beaucoup de points.»

Pour l'instant, Nadal préfère penser à court terme. «Je veux être numéro un, c'est sûr, mais actuellement, je veux seulement jouer un très bon tournoi ici à Toronto», a ajouté le Majorquin.

«Je suis encore numéro deux»

Nadal refuse de se considérer comme l'homme à battre sur le circuit. «Premièrement, je ne dirai jamais quelque chose comme ça sur moi. Deuxièmement, je ne pense pas que je suis l'homme à battre. J'ai une bonne saison, mais si j'avais perdu cette finale de Wimbledon, les choses n'auraient pas changé. Je suis content de la manière dont je joue, mais je suis encore le numéro deux et j'ai toujours la même motivation à améliorer mon tennis.»

Nadal soutient qu'il peut devenir encore meilleur, non seulement sur le dur, mais aussi sur la terre battue. Dimanche, Federer assurait ne pas avoir atteint le sommet de son jeu, qu'il pouvait lui aussi encore s'améliorer.

Si tout cela est vrai, le Suisse et l'Espagnol nous offriront encore de grands matchs, et peut-être même dès dimanche à la Coupe Rogers.

Nadal commencera son tournoi contre le gagnant du match entre le Canadien Peter Polansky (276e au monde) et un joueur issu des qualifications, Jesse Levine (123e). Polansky devait affronter le Chypriote Marcos Baghdatis (32e), mais celui-ci s'est retiré en raison d'une blessure au poignet.

Les Jeux olympiques

Nadal joue aussi en double avec son compatriote Tommy Robredo. «Je me concentre sur le simple, a souligné Nadal. En double, je vais essayer de faire du mieux que je peux, mais c'est différent. C'est un peu de pratique pour essayer de bien jouer durant les Jeux olympiques.»

Pour Rafa, l'or olympique ne vaut pas autant qu'un titre du grand chelem. «Je pense que les tournois du grand chelem sont quelque chose de spécial. Les Olympiques, c'est quelque chose d'important, mais probablement que ça vient tout juste après le grand chelem.

Roger Federer a une autre vision de la chose. «Pour moi, une médaille d'or a maintenant autant de valeur qu'un titre majeur. C'est peut-être parce que j'ai déjà 12 titres du grand chelem.»

Allons-y d'une prédiction: si Nadal et Federer s'affrontent en finale du tournoi olympique de simple, la médaille d'or aura un goût délectable pour qui l'emportera.

Rafael Nadal (5830 points ATP) pourrait détrôner Roger Federer (6600 points) s'il connaît un peu plus de succès que Federer au cours de la saison de dur. Voici l'horaire des tournois jusqu'au U.S. Open (outre les Olympiques) et le nombre de points que Nadal et Federer ont à défendre. On remarque que le premier a tout à gagner, alors que le second a beaucoup à perdre.

Nadal / Federer

Coupe Rogers

> 21 juillet 225 / 350

Masters de Cincinnati

> 28 juillet 5 / 500

internationaux des États-Unis

> 25 août 150 / 1000

Total 380 / 1850