La lutte de longue haleine menée par de nombreuses associations pour interdire au Québec le dégriffage et autres chirurgies de commodité est sur le point d’aboutir. Un projet de règlement visant à abolir ces pratiques sera déposé cet été par le gouvernement.

Mardi, en réponse à une pétition dénonçant cette pratique déposée par la députée libérale Kathleen Weil à l’Assemblée nationale, l’organisme dit avoir reçu une réponse favorable du gouvernement. Près de 22 000 signatures avaient été récoltées auprès du public et d’organisme, un nombre élevé.

« Compte tenu des dernières avancées scientifiques et des positions des parties impliquées, le règlement proposera d’interdire, sauf dans le cas d’une indication médicale recommandée par un médecin vétérinaire, les chirurgies suivantes : la dévocalisation, la caudectomie (taille de queue) et l’onyxectomie (dégriffage) effectuées à un chat ou un chien, ainsi que l’essorillement (taille d’oreilles) chez le chien. Le nouveau projet de règlement est prévu pour l’été 2022 », a officiellement indiqué André Lamontagne, ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, au leader parlementaire.

À l’heure actuelle, le dégriffage, qui consiste à amputer les troisièmes phalanges, notamment chez les chats, afin de prévenir l’utilisation de leurs griffes, est interdit dans une quarantaine de pays de par le monde. Ces dernières années, plusieurs provinces canadiennes l’ont tour à tour prohibé, dont l’Ontario, fin 2020.

Considérée comme une intervention « cruelle » par des associations, dont la SPCA de Montréal, elle est de plus en plus décriée au Québec, et la pression s’est faite de plus en plus forte de la part d’organismes et de professionnels pour en demander l’interdiction.

« Certaines études suggèrent une possibilité d’inconfort et de douleurs chroniques ainsi que des changements dans le comportement et la démarche de l’animal. De plus, cette intervention chirurgicale pourrait entrainer une déformation (contracture) des doigts causant des douleurs lors de la marche », indique l’Ordre des Médecins vétérinaires du Québec, qui « désapprouve cette chirurgie lorsque non médicalement requise ».