Photos aguicheuses, illustrations suggestives, accessoires coquins : vous trouverez un peu de tout cela, et plus encore, au tout nouveau festival Jouissif de Montréal. Un nom qui en dit long, mais qui ne dit toutefois pas tout.

C’est que ce nouvel évènement érotique, qui se déroule ce week-end au Bain Mathieu, se veut d’abord et par-dessus tout inclusif. Au menu : diversité sexuelle, de genre, mais aussi des corps, pour ce qui est des œuvres, mais aussi et bien sûr des artistes, qui se comptent ici par dizaines.

Parmi ceux-ci, mentionnons le photographe français Fabrice de Bray, l’illustrateur d’ici Jessi Tremblay, ou encore l’artiste visuel brésilien Raphael Hubner, sans oublier les artisans qui ont créé divers godemichés en céramique, de la lingerie fine, et des bijoux, disons, moins conventionnels.

Pendant deux jours, les visiteurs auront l’occasion de découvrir une variété d’œuvres, en plus d’assister à des ateliers sur des sujets nichés (le BDSM, par exemple). Une soirée festive est aussi prévue, avec diverses performances, pour célébrer l’art inclusif sous toutes ses formes et, bien sûr, toutes ses couleurs.

Un espace pour la communauté

L’idée du projet est née dans la foulée de l’affaire des faux festivals, souvenez-vous, plus tôt cette année. Parmi ceux-ci, le festival Sexposition promettait précisément une vitrine à plusieurs artistes issus de la diversité. Mort au feuilleton, ce festival a laissé plusieurs artistes en plan, parmi lesquels Alexis Genta. Ce dernier est allé chercher l’aide de Nadia Cardin, développeuse et organisatrice de métier, pour coorganiser avec lui ce nouvel et cette fois bien réel évènement.

Lisez le texte « Faux festival, vraie arnaque »

Parce que les lieux d’exposition pour les artistes des communautés LGBTQ+ ne sont pas légion, elle a accepté de relever le défi : « Il y a un besoin, il y a un défi, go, on le fait ! », a réagi avec énergie Nadia Cardin.

Ce qu’on veut, c’est permettre à la communauté LGBTQ+ de se retrouver et d’avoir un espace.

Nadia Cardin, organisatrice du festival Jouissif

Priorité, donc, aux sujets dits « queer et féministes engagés parce qu’il y a peu d’espace pour les mettre en valeur sans qu’ils soient noyés dans ce qui existe déjà ».

À quoi s’attendre ? À quelque chose de « coloré », promet l’organisatrice, « qui nous ressemble ».

L’objectif, au bout du compte, est ici d’« ouvrir le dialogue et la communication ». « La sexualité, l’érotisme, c’est super intime à chacun, avance-t-elle. Mais si on réussit à ouvrir les canaux de communication, à briser les tabous, à mieux comprendre les différences, ça peut aider dans plein de sphères de la vie. » Comment ? Le plus simplement du monde, « parce qu’on s’ouvre à la différence… », invite-t-elle.

Quoi voir

L'exposant

IMAGE TIRÉE DU SITE DU FESTIVAL

Ann-Aumalie Sauvage, artiste visuelle aux toiles aussi colorées qu’éclatées, s’inscrit dans la « réappropriation du sacré féminin ».

« C’est dur, il y en a tellement beaucoup ! », répond Nadia Cardin, avant de se fixer sur l’artiste Ann-Aumalie Sauvage, une artiste visuelle aux toiles aussi colorées qu’éclatées, qui s’inscrit dans la « réappropriation du sacré féminin ». Parmi les 43 exposants (artistes et artisans réunis), mentionnons aussi la présence de Charlie Bourdeau, illustratrice décomplexée, qui s’attaque de manière ludique aux questions entourant la liberté sexuelle, la grossophobie ou le féminisme intersectionnel, le tout sur des aimants et des collants. Samedi et dimanche.

L'atelier

IMAGE TIRÉE DE LA PAGE INSTAGRAM DE LA FAUVE

Céramiques et dessins vulvesques de l’artiste La Fauve

La Fauve présente dimanche à midi un « Atelier vulvaire » portant, comme son nom le suggère, évidemment sur la vulve, mais aussi la parole qui l’entoure, avec comme objectif de démystifier la question, dialoguer et informer. Avis aux intéressés : les participants seront même invités à créer de leurs mains une vulve en argile !

La performance 

IMAGE TIRÉE DU SITE DU FESTIVAL

L’artiste drag Sasha Baga animera la soirée.

La soirée qui s’annonce festive samedi soir sera animée par l’artiste drag Sasha Baga, laquelle fera en prime deux prestations, entre 21 h et 2 h. C’est l’artiste « phare » de la soirée, une personnalité engagée, laquelle a porté, plus tôt cette année, une robe fabriquée de toutes pièces à base d’affiches haineuses vues au Québec et aux États-Unis, lors de rassemblements anti-drags. Soirée festive payante.

Le festival Jouissif se tient les 17 et 18 juin au Bain Mathieu. Entrée libre pour l’exposition et le marché.

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