Les essais nous permettent de mieux comprendre les gens que nous côtoyons et le monde dans lequel nous vivons. En notre ère de bouleversements constants, les livres suivants abordent des sujets fondamentaux.

Sur la route

Récent Prix du Gouverneur général dans la catégorie essai, le livre du regretté Serge Bouchard et de Mark Fortier se base sur la recherche ethnographique, effectuée par le premier, dans les années 1970 au sein de l’univers des camionneurs. Au-delà des kilomètres avalés en route vers la Baie-James, des truckstops et des waitress croisés en chemin, cette analyse célèbre la vie, la liberté et la création.

Du diesel dans les veines – La saga des camionneurs du Nord, Serge Bouchard et Mark Fortier, Lux, 224 pages.

Qui annule qui ?

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Annulé(e) — Réflexions sur la cancel culture

Les politiciens, les médias, les réseaux sociaux, les universitaires en parlent, mais qui sait vraiment ce qu’est la cancel culture ou culture de l’annulation ? Entre les exagérations à droite et à gauche, Judith Lussier tente de cerner un concept flou qui sert souvent à faire dévier les débats autour de sujets controversés, permettant aux uns et aux autres de jouer les victimes. Qui annule qui et, surtout, pourquoi ? se demande l’autrice.

Annulé(e) — Réflexions sur la cancel culture, Judith Lussier, Cardinal, 254 pages.

En vert et contre tous

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L’heure des choix — Face à l’urgence climatique et sociale

Les auteurs Gérald Filion et François Delorme ont beau œuvrer en économie, ils militent d’abord pour le bien-être humain et la préservation de la nature. Ils déboulonnent quelques mythes sur la croissance économique et l’environnement en offrant des pistes de réflexion pour un avenir plus écologique et égalitaire. Les coauteurs estiment qu’il n’est pas nécessaire de sacrifier l’environnement et le filet social pour faire en sorte que l’économie progresse.

L’heure des choix — Face à l’urgence climatique et sociale, Gérald Filion et François Delorme, Édito, 272 pages.

La véritable réconciliation

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Shushei au pays des Innus

Avant de nous quitter au printemps dernier, l’anthropologue José Mailhot a terminé ce livre sur les relations entre le Québec et les peuples autochtones. Celle qui a cosigné le Dictionnaire innu-français analyse cette langue toujours vivante en décortiquant la façon de travailler de la grande poète innue An Antane Kapesh, qu’elle a elle-même traduite. La grande dame du dialogue entre les peuples nous offre une leçon de respect et d’amitié.

Shushei au pays des Innus, José Mailhot, Mémoire d’encrier, 224 pages.

La philo au quotidien

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La promesse de Juliette

Spécialiste de Shakespeare, Mustapha Fahmi convoque l’esprit de philosophes et d’artistes — Kant, Arendt, Beauvoir et Dante notamment — dans cette série de courts essais. Un livre de philosophie tout à fait accessible qui aide à éclairer avec bienveillance les bons et mauvais aspects de la vie quotidienne : identité, fragilité, dignité, égalité, liberté. L’auteur affirme que la paix et la gratitude sont des baumes à appliquer à notre époque.

La promesse de Juliette, Mustapha Fahmi, La Peuplade, 192 pages.

Les médias de demain

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Prendre parole

Affecté par la montée en puissance des réseaux sociaux et de la désinformation, le journalisme bat de l’aile. Des praticiens de la relève analysent le présent et l’avenir de la profession. Ils et elles nomment les problèmes en essayant d’entrevoir les façons de sortir de la crise des médias. Dans des lettres adressées au futur, ils affirment croire en leur métier pourvu que celui-ci revienne à l’essentiel : informer.

Prendre parole, sous la direction de Marie-Ève Martel et de Gabrielle Brassard-Lecours, Somme toute, 120 pages.

Paternel et patrie

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Pays barbare

La filiation est affaire de famille autant que de nation aux yeux de Jérémie McEwen. Ce livre dense comporte des images fortes s’approchant de la création littéraire. Revenant sur la vie et l’œuvre de son père, le peintre Jean McEwen, l’auteur pense à son fils en nommant ce pays barbare qu’est toujours le Québec, selon lui. L’auteur dit croire à une nation composée de diverses nations, au-delà des replis identitaires.

Pays barbare, Jérémie McEwen, Nota Bene/Varia, 118 pages.

Au-delà des trous noirs

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Rien du tout

Finaliste au Grand Prix du livre de Montréal ainsi qu’au Prix du Gouverneur général, c’est un livre d’une saisissante beauté et d’un propos percutant. Olivia Tapiero décrit les extinctions et les recommencements dans une langue poétique. Cette écriture de soi affiche un regard large qui englobe autant les abus que les amours, l’histoire familiale que celle des nations. Une insoumission aux trous noirs, pensées et actes délétères d’encore trop d’humains.

Rien du tout, Olivia Tapiero, Mémoire d’encrier, 136 pages.