On peut les accrocher au mur pour en faire un rangement décoratif ou encore les placer sur le comptoir de la cuisine. Les corbeilles en chanvre sont confectionnées par la designer textile Monique Ste-Marie, une passionnée d'art et d'artisanat qui vient de se lancer en affaires.

Dans l'univers de Monique Ste-Marie, meubles antiques, objets faits à la main et oeuvres de toutes sortes se côtoient. Entre une machine à coudre à l'âge avancé et un fauteuil en héritage, un vieux métier à tisser trône au milieu de l'étroite pièce de son appartement, son atelier.

«J'avais besoin d'un métier robuste. Ce modèle ne se fabrique plus», dit celle qui a abandonné une carrière en publicité et multimédia pour se consacrer entièrement à la création textile et fonder en mai dernier son entreprise, SAINTE-MARIE design textile.

«Je me suis inspirée de ce que faisaient nos ancêtres. Je voulais prendre des matières simples et brutes, mais leur donner un petit look contemporain», explique la Montréalaise au sujet de sa première collection, de petits contenants aux couleurs franches tissés en cordelette de chanvre.

Ornées d'un point de croix ou de franges, les corbeilles à motif de chevron font donc un clin d'oeil au passé et à ces mains habiles qui pouvaient confectionner de beaux objets fonctionnels à partir de matériaux souvent récupérés.

Le tout en s'associant à un design d'apparence simple (les formes sont rondes ou ovales), mais surtout sans prétention et dans le souci de concevoir un produit pour la maison durable et avec un fil écologique. «Le chanvre a de belles propriétés de durabilité, il est antibactérien et sa culture ne nécessite pas de pesticides», ajoute la designer.

Les petits paniers sont aussi dotés d'un fond en bois et d'un système d'accrochage à aimant. L'idée ingénieuse permet de les utiliser comme rangement mural original et ludique.

Pour ce qui est de l'aspect pratique, le tissu est lavé et enduit d'un imperméabilisant afin de prévenir les taches, puis d'un empois pour lui donner plus de rigidité.

«C'était mon projet de fin d'études, il fallait créer un produit en petite série. Comme j'aime la sculpture, le 3D et le design, j'ai mis tout ça ensemble pour créer un objet pour la cuisine», explique la diplômée du programme de construction textile au Centre des textiles contemporains de Montréal.

Mode d'expression

Le déclic pour le textile s'est fait il y a six ou sept ans, quand Monique Ste-Marie est tombée sur une exposition d'oeuvres miniatures qui provenaient de divers universités et collèges canadiens.

«J'ai même des frissons quand j'en parle. Ça m'a ramenée à mes racines, à ma mère que j'ai regardée coudre toute mon enfance, à mon arrière-grand-mère qui confectionnait de très jolis vêtements à partir de vêtements usagés et à mon arrière-grand-père qui avait une usine de fabrication de casquettes-bérets», confie-t-elle.

Il faut dire que l'artisanat a toujours été en trame de fond. Plus jeune, elle a étudié l'art et le design graphique. Puis, comme une vie parallèle à sa carrière professionnelle, elle a exploré diverses techniques de fabrication artisanale, en poursuivant des cours d'ébénisterie, de céramique, de mosaïque, de reliure ou en confectionnant de petits sacs en cuir, des mobiles en métal...

Après avoir exposé les premiers modèles de sa collection au Salon des métiers d'art de Montréal, Monique Ste-Marie a participé au Marché Haut+Fort avec succès au printemps dernier. Ses créations, dans une version améliorée, sont maintenant offertes à la galerie Monde Ruelle.

«Ma prochaine étape est de faire de la teinture, pour obtenir des couleurs moins fermes, puis de proposer des dégradés», affirme la designer, qui travaille aussi à élargir ses points de vente. Espérons que tout se déroule comme prévu.

Info: moniquestemarie.com

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE