La salle de bains est-elle en train de muter, de sortir du modèle conventionnel pour s'étendre à d'autres pièces de la maison? Jusque dans les années 70, la salle de bains se résumait à un bain-douche, une toilette et un meuble-lavabo.

Mais les années 90 apporteront des changements avec la multiplication des baignoires à remous et des douches multifonctions. À partir de cette époque, la salle de bains n'est plus considérée comme un endroit destiné aux simples ablutions, d'abord parce que l'espace plus grand comporte désormais un côté elle et lui.

Mais c'est au tournant des années 2000 que la salle de bains prend un virage santé. Elle devient un spa maison, un centre de soins pour le corps et l'esprit. L'hydrothérapie, la massothérapie, l'aromathérapie, la luminothérapie font progressivement leur apparition. De plus, la salle de bains s'affranchit des murs qui la cloisonnent. Les douches sans porte deviennent la norme, les baignoires commencent à migrer vers la chambre à coucher. Les chromes et les dorures se font plus discrets. On voit s'installer des designs audacieux, mais épurés, qui s'apparentent à des sculptures, à des éléments de la nature.

Pensée au féminin

Or, c'est précisément sur ces bases que repose la nouvelle collection Axor Hansgrohe, conçue par l'architecte-designer espagnole Patricia Urquiola pour le compte de la multinationale Masco Canada. Une collection pensée au féminin qui individualise l'espace et crée des lieux d'intimité. Son message est que la salle de bains doit correspondre à ce que l'on est, à ce que l'on ressent.

Plutôt que d'uniformiser, Patricia Urquiola privilégie les atmosphères. Les plantes y jouent un rôle en créant des zones d'intimité, mais, selon elle, le plus important est de répandre dans la pièce des aspects de sa culture, de son histoire personnelle. La designer cherche à sortir des patrons établis en mélangeant plusieurs éléments sans pour autant créer une cacophonie de styles. Elle suggère ainsi d'associer des vestiges du passé à des éléments plus modernes, de combiner nostalgie et nouveautés, souvenirs et raffinement technologique.

Sa philosophie est que la salle de bains doit correspondre aux besoins de chacun et à leur personnalité. Pour monsieur, ça sera un lavabo qui s'accroche au mur, pour madame une vanité avec rangement. Les deux peuvent parfaitement s'harmoniser, précise-t-elle. La question qui se pose : qu'est-ce qui vous arrange le mieux?

Dans ses aménagements, Patricia Urquiola aime mettre le bain en lien avec la chambre à coucher. Les bains autoportants se prêtent à ses plans parce qu'ils sont sculpturaux. Pour créer des zones d'intimité, pourquoi ne pas utiliser un paravent, propose-t-elle. Celui-ci peut comporter des miroirs, des céramiques, des vitraux, mais il peut aussi être chauffant et ainsi servir à réchauffer la pièce, à sécher les serviettes.

De plus, les formes des bains autoportants et des vasques de la collection Axor Urquiola sont moulées d'un seul morceau et se veulent une interprétation moderne d'une ancienne cuve de lessive. Et comme la tendance va aux salles de bains divisées en elle et lui, Patricia Urquiola propose toutefois une avenue plus audacieuse en intégrant deux baignoires autoportantes dans la chambre à coucher. "Ça facilite la communication, le contact, la détente", dit-elle.

Une des caractéristiques de la collection est son asymétrie, que représente bien le robinet Montreux. Cet équipement intègre un porte-brosses à dents d'un côté, tandis que la manette se lève en douceur de l'autre côté à la manière d'une branche d'arbre.

Pour plus d'information sur la collection : www.axor-design.com