La créatrice d'ambiance Vanessa Sicotte transforme une pièce sans dépenser, repeindre ou rénover... en une journée.

Avant la transformation

Les lieux

Située à Chambly, la maison de la famille Gagnon est animée de toute la vie que quatre enfants peuvent y apporter. Dévoués à leur marmaille, les parents ont mis de côté le confort de leur propre chambre à coucher.

Le défi

Trop souvent, au cours de mes interventions professionnelles, j'ai constaté que la chambre des parents est l'endroit où les objets «de trop» s'échouent. Chez les Gagnon, petits morceaux de jouets brisés et magazines à conserver, colliers de macaronis et factures à archiver, chaussettes solitaires et quelques oeuvres des petits artistes en herbe étaient du nombre des choses qui encombraient chaque surface de la pièce. Le défi était de taille, mais simple: désencombrer et redonner à la chambre des parents ses lettres de noblesse.

Après la transformation

Exit la filière

Ah! la paperasse! À son compte, madame doit en archiver une grande quantité. Ajoutons à cela les documents scolaires des enfants, ceux qui concernent la maison, les contrats légaux et carnets de santé, les comptes à payer et vite fait, on croule sous un amoncellement de papier. Le fait d'avoir un classeur pour les organiser est a priori une bonne idée, mais peut-être pas dans la chambre à coucher. La chambre est le seul refuge des parents, loin de l'activité de la maison, où ils peuvent se retrouver ensemble dans le repos et l'intimité. Ce n'est pas l'endroit idéal où voir peser sur son subconscient le poids des responsabilités. J'ai donc retiré de la chambre le classeur et proposé aux propriétaires de numériser leurs documents importants.

La commode de madame

Pour atteindre la commode de monsieur, il fallait faire le tour du lit. C'est donc celle de madame qui est devenue l'endroit de prédilection pour l'amoncellement de tous les petits objets orphelins de la maison. On ne voyait même plus le joli grain du bois de sa surface, tellement elle était encombrée. Si vous êtes dans une situation similaire, ne vous découragez pas, il faut l'attaquer de front avec les bons outils. Quels sont-ils ? Simplement trois bacs vides et identifiés comme suit: à conserver, à vendre ou donner, à recycler ou déchiqueter. Ensuite, vous évaluer un à un, de façon systématique, les objets qui s'y trouvent. Vous serez assurément étonné d'enfin retrouver vos lunettes préférées ou encore la fameuse boucle d'oreille qui s'était volatilisée depuis l'été dernier. Une fois le ménage fait, j'ai retiré la chaise rembourrée qui siégeait à côté de la commode et qui proposait un endroit d'accumulation futur trop tentant pour la remplacer par un bidon de lait rétro qui dormait au sous-sol. L'étagère flottante a subi le même exercice de rangement afin de créer un endroit où quelques objets de rangement pratique ou de collection peuvent maintenant trouver leur place et être appréciés. Finalement, une jolie pharmacie qui reposait sur un meuble a été accrochée au mur pour compléter la vignette et ajouter un peu de rangement mural.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Le fait d'avoir un classeur pour organiser la paperasse est a priori une bonne idée, mais peut-être pas dans la chambre à coucher.

Le lit et son tapis

Le lit était positionné de façon optimale dans la pièce pour favoriser une circulation fluide et profiter du maximum de place de part et d'autre du lit. Toutefois, coincé entre les deux commodes, il semblait ne pas prendre toute la place qui lui revenait. Un simple jeu de trompe-l'oeil est ici tout ce qu'il aura fallu pour rééquilibrer les volumes. J'ai tourné le tapis de façon à ce qu'il soit perpendiculaire au lit plutôt que totalement caché sous celui-ci. Un cadre déniché au sous-sol est venu, quant à lui, donner de l'ampleur à la vignette en habillant le mur au-dessus de la tête de lit.

Aller plus loin

Repenser les couleurs

La chambre, très lumineuse avec sa grande fenêtre, est assombrie par la masse des surfaces grises. Le gris est une couleur polyvalente qui s'agence bien avec un grand nombre de choses, j'en conviens. En psychologie de la couleur toutefois, le gris est aussi associé à la solitude, à la ville et sa grisaille, au mauvais temps et à la nostalgie. Le dosage est ici l'élément-clé, je crois. Si vous possédez une jolie courtepointe ou une housse de couette de couleur grise, c'est très bien. Un tapis au plancher dans les mêmes teintes s'harmonisera à merveille avec le tout. Repensez peut-être seulement alors la couleur pour les murs. Ajouter une autre couche de gris pourrait rendre le décor bidimensionnel et lui enlever un peu de son éclat. Peut-être que vous pouvez alors considérer une teinte soit de blanc, de crème, même de grège, ce mélange entre gris et beige qui revient en force au palmarès des tendances. Et si l'audace vous habite, optez alors pour une couleur plus vibrante comme bleu cobalt, corail (la couleur proposée par Pantone pour 2019), vert émeraude ou rose pâle.

Photo Martin Chamberland, La Presse

Un simple jeu de trompe-l'oeil est tout ce qu'il aura fallu pour rééquilibrer les volumes.