Comme les oies blanches, Michèle Poitras et son mari, le peintre Marcel Lefebvre, aiment bien migrer une ou deux fois par année. Mais jamais au moment où les oies s'arrêtent sur les berges du Saint-Laurent pour faire le plein de nourriture. Au printemps et à l'automne, ils ont plusieurs raisons de rester à la maison, dont la plus importante est qu'ils adorent ces oiseaux au long cours. Marcel Lefebvre, qui est aussi cinéaste, ne se prive pas de filmer l'oie des neiges en plus d'en avoir fait le sujet de prédilection de ses tableaux. D'ailleurs, au moment de notre visite, des oies fraîchement peintes séchaient sur le chevalet dans son atelier.

Les Lefebvre vivent au bord de l'eau dans les environs de Saint-Antoine-de-Tilly. Mais c'est dans leur galerie-boutique baptisée sans surprise Les oies blanches, située en plein coeur du village, que s'exprime leur passion pour les arts et la culture. Une boutique qu'ils ont ouvert en juillet dans le but de promouvoir diverses formes d'expressions, que ce soit la sculpture, la peinture, la céramique, l'ébénisterie, etc. Car l'un comme l'autre ont travaillé pendant de nombreuses années dans le milieu cinématographique avant de s'établir dans Lotbinière.

 

Le nom de Marcel Lefebvre, certains s'en souviendront peut-être, est associé à de grands événements dont la venue du pape au Stade olympique où Céline Dion avait chanté Une colombe. Mais on le connaît aussi pour ses célèbres jingles publicitaires tels Les petits poudings Laura Secord et Mon Bikini, ma brosse à dents. L'an dernier, Marcel Lefebvre signait une des chansons du 400e anniversaire de la ville de Québec, en plus d'organiser une émission de La petite séduction à Saint-Antoine-de-Tilly.

Sans prétention

Incapables de rester tranquilles bien longtemps, Michèle Poitras et Marcel Lefebvre décidaient au début de l'été d'ouvrir une galerie-boutique juste en face du Manoir de Tilly. «Nous nous sommes lancés dans cette aventure pour le plaisir de faire connaître des artisans et de rencontrer des gens», explique Michèle en entrevue.

La boutique au rez-de-chaussée d'une vieille maison est sans prétention. Ainsi, toutes les fins de semaine jusqu'à la fin d'octobre, Les oies blanches est ouverte aux visiteurs, aux curieux, aux flâneurs qui veulent admirer les tableaux de la galerie ainsi que les créations d'une quinzaine d'artisans.

«Or, les objets en montre ici sont tous des coups de coeur, tient à préciser Michèle. Je les ai choisis au hasard d'une rencontre ou parce que je connaissais les artisans. Certains sont du comté, dit-elle, d'autres de Québec, de Montréal, du Bas-Saint-Laurent. Et tous ont du talent.»

Ainsi, autour des céramiques rouge cuivrés de Stéphanie Blanchet, on peut admirer les bols et les cuillères d'Arts-Tis-Bois. On dit que cet artisan est le meilleur polisseur de bois au Québec. Dans un style plus éclaté, il y a les bijoux Tomate d'épingles faits de matière recyclée avec des trucs aussi inusités que des négatifs de films et des fermetures éclair. L'artiste Ketto, qui illustre des livres d'enfants, dessine aussi sur les céramiques des chats, des girafes, des monarques, des fées. Parmi les objets cadeaux de luxe, on retrouve les stylos Miraky de résine et de bois que l'artiste a numérotés. Donc, chaque exemplaire est unique.

Et pour créer une ambiance conviviale dans la boutique, Michèle sert du thé en racontant un peu l'histoire du comté, là où ses ancêtres sont nés, pendant que Marcel reçoit les visiteurs dans son atelier de peinture, histoire de les initier à l'abc de son art.

La galerie-boutique Les oies blanches est située au 3861, chemin de Tilly à Saint-Antoine-de-Tilly. Les jours d'ouverture sont les samedis et dimanches jusqu'à la fin d'octobre, avec reprise des activités en décembre.

lfournier@lesoleil.com