Depuis quelques années, la cuisine se fait plus grande que jamais. Elle devient ainsi le coeur de la maison, centre des échanges et des activités. Les cuisinistes privilégient une cuisine laboratoire ouverte sur la salle à manger. Elle permet de préparer les plats tout en gardant un contact avec les invités.

Depuis quelques années, la cuisine se fait plus grande que jamais. Elle devient ainsi le coeur de la maison, centre des échanges et des activités. Les cuisinistes privilégient une cuisine laboratoire ouverte sur la salle à manger. Elle permet de préparer les plats tout en gardant un contact avec les invités.

Les panneaux d'armoires de cuisine qui se lèvent permettent un accès facile, tout en empêchant de se cogner la tête sur une porte ouverte, souligne Steve Ross, de l'Atelier Avant-Garde. (Photo: Atelier Avant-Garde)

L'îlot occupe une place de choix dans cet environnement, indique Steve Ross, copropriétaire de l'Atelier Avant-Garde, spécialisé dans la rénovation complète de cuisines. «Cela permet d'avoir un grand espace de travail, ce qui est pratique pour les couples qui cuisinent de plus en plus à deux», indique M. Ross. L'îlot facilite le lien entre les différents points de travail comme le frigo, l'évier et le four.

Les consommateurs aiment aussi y ajouter un bloc de boucher et même un petit évier. «Je compare souvent l'îlot à un établi. C'est la place pour travailler, alors c'est agréable quand on est bien équipé», affirme Nicolas Baron, des Armoires G. Baron. Les îlots sont donc maintenant conçus avec beaucoup d'espace de rangement. On y place de la vaisselle, des marmites ou pourquoi pas des tiroirs réfrigérés ou un lave-vaisselle!

Les Québécois se préoccupent en effet beaucoup d'ergonomie et de rangement, souligne la designer d'intérieur Trinelle Cyr. Ils veulent que chaque objet soit à la bonne place et ils apprécient les armoires ingénieuses qui permettent de ranger aisément les casseroles ou les tiroirs à épices intégrés.

Le granit demeure très présent pour les comptoirs de cuisine, mais le quartz est ce qu'il y a de plus «in», souligne Mme Cyr. Et il faut oser pour des comptoirs d'un pouce à un pouce et demi plus haut, pour une question de confort et de look, ajoute-t-elle.

Armoires éclatées

Au chapitre des armoires, les cuisinistes s'éclatent. Le bois est encore un matériau de choix, mais il n'y a rien de monotone. «La tendance pour les années à venir est de placer les veinures du bois à l'horizontale», explique Steve Ross. Les essences exotiques, comme le zebrano, sont de plus en plus prisées pour leurs veinures saisissantes. De même, les essences claires telles que le bouleau, l'érable blanchi ou naturel et le hêtre sont privilégiées.

Les essences de bois claires telles que le bouleau, l'érable blanchi ou naturel et le hêtre ont la cote, indique Nicolas Baron, des Armoires G. Baron. (Photo: Armoires G. Baron)

Nicolas Baron confirme que le bois de teintes foncées a également la cote. «Environ 75 % des armoires que nous vendons sont en bois ou bien imitent le bois, indique-t-il. Les gens aiment le fait qu'ils peuvent choisir parmi un très grand éventail de couleurs et agencer le tout à leur décor.»

La designer Trinelle Cyr croit qu'on risque de voir davantage d'armoires en bois teintes en gris foncé. Ce bois se marie bien à des métaux comme l'aluminium et l'inox, qui demeurent très populaires.

Si le bois ne vous sourit pas, la laque est une solution de rechange. De plus en plus populaires en Europe, les armoires laquées et brillantes comme des pianos commencent à tenter les Québécois. «Ça donne du punch à coup sûr, mais la durabilité du design perd au change», estime Nicolas Baron. En effet, les consommateurs ont de l'expérience et veulent des matériaux durables, résistants et faciles d'entretien. «Ils pensent à moyen et à long terme et vont privilégier un aménagement simple et épuré qui va traverser le temps.»

Les données montrent que les Québécois continuent de rénover activement. Selon l'indice Rénovex, publié trimestriellement par l'Association des détaillants de matériaux de construction du Québec (ADMACQ), le marché de la rénovation est très actif au Québec. De fait, 16 % des ménages québécois ont rajeuni leur cuisine cette année, ce qui représente la même proportion qu'en 2005.

Le mariage des couleurs

Avec la popularité des aires ouvertes, on assiste à un mariage plus évident du design de la cuisine avec celui du séjour. Même revêtement de sol, mêmes luminaires, mêmes armoires. Le style est semblable, mais un plus habillé du côté du salon. «On reprend aussi les couleurs, ou à tout le moins on s'assure qu'il y a une continuité dans le style«, indique Trinelle Cyr. Le vert avocat, les kakis et les beiges ont la cote, de même que le brun chocolat qui compte beaucoup d'adeptes, ajoute-t-elle.

Enfin, les électroménagers se font plus compacts et plus discrets. Ils s'intègrent en douceur à l'aménagement, indique Trinelle Cyr. Le réfrigérateur adopte la profondeur des armoires et se camoufle sous un même revêtement que celui des armoires pour une cuisine traditionnelle ou se recouvre d'inox réfléchissant la lumière pour une cuisine contemporaine. Le micro-ondes se dissimule sous une apparence d'armoire avec une porte escamotable. Le four reprend sa place sous la surface de cuisson, combinant la plaque chauffante au four mural en un seul module. Sans oublier la hotte en inox.