Si les acheteurs veulent une qualité de l'image impeccable, ils exigent aussi un écran qui soit joli, même lorsque la télé est éteinte. Inanimé, l'écran n'est plus inutile. Il devient tableau.

Si les acheteurs veulent une qualité de l'image impeccable, ils exigent aussi un écran qui soit joli, même lorsque la télé est éteinte. Inanimé, l'écran n'est plus inutile. Il devient tableau.

René Corriveau, vendeur à la Clef de Sol, ne cherche jamais à vendre à ses clients le téléviseur le plus imposant en magasin. «S'il est trop gros, on ne verra que ça, affirme-t-il. Mais il faut continuer à vivre dans la pièce. Cent pour cent des gens qui achètent un téléviseur à écran plasma pensent à l'esthétique de l'objet.»

C'est le premier conseil du designer Michel Beaudry: «Dosez les dimensions des appareils par rapport à vos besoins.» Car le film passe, mais la télé reste.

Une erreur à ne pas commettre: jucher l'écran au-dessus du foyer. «Ça casse le cou», résume M. Corriveau. Mieux vaut le suspendre à côté, en l'alignant sur le manteau, par exemple, et en le soustrayant à la lumière du jour.

Aujourd'hui, personne n'enferme son écran de télé dans un meuble massif. On le met en valeur, comme un tableau. Et on camoufle les fils à tout prix. À l'intérieur du mur? Dans le plafond? Sous de belles moulures? Peu importe, pourvu qu'ils soient invisibles.

Et pour se sentir «comme au cinéplex», l'étanchéité acoustique de la pièce est aussi importante que l'équipement lui-même, fait remarquer l'architecte Yvan Deschênes. Loin des chambres, entre des murs de béton au fini imparfait, sous le garage ou dans le sous-sol, dans un endroit rectangulaire plutôt que carré, sur un tapis pour éviter la réverbération du son : ces conditions réunies maximiseront la qualité de votre cinéma maison.

Chez M. et Mme Tout-le-Monde, les téléviseurs trônent encore souvent dans le salon ou dans la salle de séjour. Mais René Corriveau leur en vend régulièrement pour la salle de bains, la cuisine et la chambre. Les télés intégrées dans la porte du frigo ou dans le miroir du meuble-lavabo demeurent marginales. L'idée de gagner de l'espace n'est pas un argument assez fort.

Le petit téléviseur à cristaux liquides de 15 pouces est parfait comme appareil d'appoint, soutient-il. Avec sa petite poignée, on peut l'apporter au chalet, en camping ou sur le bateau. «Quand un couple se sépare, ça se transporte bien», ironise le vendeur. Un dentiste lui en a acheté un, qu'il a fixé au plafond pour que ses patients se changent les idées pendant les traitements.

Écran à double face

Pierre Houle, de la compagnie In Vivo, a présenté en primeur au dernier salon Expo habitat un écran à double face, qui peut être installé au milieu d'une pièce, comme un foyer central ou comme un tableau. Il ne cache pas qu'il s'adressait à une clientèle commerciale avec son invention. Mais l'écran que Signature Cuisines AC avait installé à son stand a suscité un tel intérêt, que Pierre Houle a décidé d'en faire aussi la promotion pour la maison.

Bien sûr, cet écran sert pour la télé ou un film DVD. Mais Pierre Houle imagine très bien y voir défiler des photos, des reproductions d'oeuvres d'art ou des images pour égayer une fête d'enfants, par exemple. «L'écran devient alors un tableau vivant», a-t-il expliqué.

Un écran à double face de 46 pouces sur 36 se vend environ 545 $. Mais pour en jouir, il faut également un projecteur vidéo qui coûte deux fois plus cher, auquel se branchent la télé ou le lecteur DVD. «Il faut un projecteur de qualité qui fera concurrence à la lumière du jour», mentionne Pierre Houle.

Son écran présente en outre un désavantage: les gens qui le regardent à l'arrière voient les images inversées. «Pas trop pratique si on visionne un film en serbo-croate sous-titré en français», plaisante l'architecte Yvan Deschêsne.

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Information : 839-3099