Vos feuilles de rosiers sont minutieusement découpées en plusieurs demi-cercles? L'artiste répond au nom de mégachile ou encore à l'appellation plus explicite d'abeille découpeuse.

Elle taille de nombreuses plantes, mais chez moi, ce sont les rosiers et les azalées qui constituent sa matière première la plus importante. Il paraît que lorsque la feuille est charnue, on peut entendre l'insecte à l'oeuvre. Curieusement, en dépit de leur omniprésence manifeste dans mon jardin, je ne les ai jamais vues au travail. D'ailleurs, même si certaines feuilles sont très amputées après le passage de l'abeille, la plante n'en souffre guère.

À vrai dire, les mégachiles sont même considérées comme des insectes à protéger car ils sont d'excellents pollinisateurs et leur importance économique est considérable, nous indique la Toile des insectes du Québec.

Une espèce, le mégachile de la luzerne, est même l'objet d'élevage au Canada pour des fins de pollinisation. Les cocons sont exportés en Europe et en Amérique du Sud. En France, la productivité de certains champs de luzerne aurait été multipliée par trois ou quatre à cause de la présence de l'insecte.

Les abeilles découpeuses ne sont pas agressives et représentent rarement une menace pour le jardinier même si elles sont équipées d'un dard et peuvent piquer.

Les mégachiles sont habituellement des insectes solitaires qui se nourrissent de pollen et de nectar. Le corps est strié de bandes duveteuses de couleurs claires. Le bout des feuilles qu'elles prélèvent sert à tapisser les cinq ou six cellules que compte leur petit nid. Elles font partie des rares insectes qui peuvent transporter des objets en vol. Une fois découpé, le morceau de feuille est plié et l'insecte le transporte comme s'il était à cheval sur une monture.