Qui sont-ils ?
À part les abeilles domestiques, les gros bourdons poilus ou encore les guêpes surtout réputées pour leur piqûre douloureuse, les insectes pollinisateurs sont méconnus. On en compte des dizaines de milliers d’espèces, mais leur efficacité pollinisatrice varie beaucoup.
Le groupe des abeilles est passé maître dans le domaine en raison notamment d’un corps poilu qui permet au passage de recueillir le pollen et de le transporter d’une plante à l’autre, assurant ainsi leur fécondation. Il existe 350 espèces d’abeilles sauvages au Québec, qui jouent un rôle essentiel auprès de la flore québécoise. Habituellement solitaires, elles ont très peu de rejetons et sont actives sur une courte période. La championne pollinisatrice reste l’abeille domestique, active durant toute la belle saison, et dont les effectifs peuvent atteindre plus de 30 000 individus par ruche au cours de l’été.
Les mouches (les syrphes et bombyles, notamment) figurent parmi les petites bêtes qui visitent le plus souvent les fleurs. Elles ressemblent parfois à de petites abeilles et jouent aussi un rôle majeur, notamment chez les plantes peu prisées des vraies abeilles comme les carottes et les oignons.
Travaillent aussi à la pérennité végétale les papillons (136 espèces diurnes et 3000 espèces nocturnes) et l’immense regroupement des coléoptères, dont certains, il faut le dire, sont plus connus comme insectes nuisibles, comme ces scarabées dévoreurs de jardins et de gazon.
Des plantes indigènes difficiles à trouver
De la longue liste de végétaux propices aux pollinisateurs, les plantes indigènes sont toujours les plus recommandées, car elles favorisent particulièrement la faune entomologique locale tout en étant aussi appréciées de l’abeille domestique. Le hic, c’est que le choix de plantes indigènes en pot est souvent très limité dans les centres de jardin. La plupart du temps, on recommande de procéder avec un semis regroupant plusieurs espèces qui devraient fleurir à diverses époques de la belle saison. Aussi offerts sur l’internet, ces kits de semences exigent une bonne préparation du terrain et éventuellement une gestion serrée, sinon votre beau jardin de fleurs sauvages deviendra rapidement un champ de fardoches.
Pépinière spécialisée dans la production de plantes indigènes depuis des années, la maison Aiglon Indigo, de Lourdes, dans le Centre-du-Québec, privilégie la vente en gros volume. Mais elle vend aussi au détail (seulement en ligne) certaines plantes intéressantes en pots. En allant sur son site et en visitant le catalogue agricole, vous découvrirez un onglet qui mentionne les choix d’espèces attirant les pollinisateurs et leur disponibilité.
Du sorbier au minuscule crocus
Chez les arbres et arbustes favorisant les insectes pollinisateurs, amélanchier, cerisier décoratif, sureau, viornes, physocarpus et sorbier d’Amérique sont souvent les plus recommandés. Le choix des plantes herbacées, quant à lui, est considérable. Toujours d’actualité même s’il date de plusieurs années, le document Plantes mellifères du Québec suggère plus de 200 espèces indigènes ou horticoles, en incluant arbres et arbustes, par ordre d’importance. Par ailleurs, n’oubliez pas que certaines plantes bulbeuses extrêmement hâtives représentent souvent une planche de salut dès le mois avril. Crocus, scilles, pushkinias et les splendides éranthes sont de ceux-là. Le Jardin Daniel-A. Séguin nous fait aussi quelques suggestions.
Le choix de Maxim Larrivée
Directeur de l’Insectarium de Montréal, Maxim Larrivée cultive personnellement certaines plantes dans le but avoué d’attirer des insectes particuliers, notamment un papillon, le grand porte-queue. Il invite d’ailleurs le public à visiter le nouveau jardin des pollinisateurs ouvert en juin dernier en face de l’Insectarium et conçu spécialement pour les insectes.
Pour favoriser l’ensemble des pollinisateurs, M. Larrivée conseille d’abord de planter des espèces qui fleuriront à tour de rôle à partir des premiers jours du printemps jusqu’à l’automne. L’objectif est d’assurer une production de nectar pour de nombreux insectes dont la présence varie au cours de la belle saison. Par ordre de floraison, il préconise le trèfle et le pissenlit (certaines municipalités demandent à leurs citoyens d’éviter la coupe de gazon en mai), viennent ensuite le bleuet en corymbe, les lilas, les menthes, les liatris, puis les achillées millefeuilles, les monardes, les asclépiades indigènes, les rudbeckies, les échinacées et les odorants buddlejas. Le bouquet d’automne sera composé d’asters, de verges d’or et de sedums.
Consultez le site de l’Insectarium-
- 70 %
- de la reproduction des plantes à fleurs est attribuable au travail incessant des insectes pollinisateurs