La neige a fondu, la température est à la hausse et le sol s’est dégorgé de son surplus d’eau. Ces conditions réunies, il est enfin temps de céder à la fièvre du jardinage ! Des quelques gestes faits en amont de la plantation dépendront une partie de nos succès à venir au jardin. Pour démarrer la saison du bon pied, voici notre programme, étape par étape.

Prendre son temps… ou non

Le ménage du printemps est le genre de besogne qu’on fait en famille chez Mélanie Grégoire. « Comme mes enfants sont encore jeunes et se tannent rapidement, j’étire le travail sur plusieurs jours », indique la directrice des Serres Saint-Élie, à Sherbrooke. Qu’on échelonne ainsi le travail dans le temps ou qu’on soit plutôt du genre à tout faire d’un seul coup, les prétextes ne manquent pas pour profiter des belles journées qui accompagnent l’arrivée du printemps.

Faire l’inventaire

Après la pause hivernale, refaites connaissance avec vos outils de jardinage. Bien sûr, vous les avez déjà nettoyés et brossés à l’automne, mais les rafraîchir à l’eau savonneuse ne fait jamais de tort, et ce, tout au long de la saison. Un papier de verre fin permet d’enlever les points de rouille, une lime ou une pierre à aiguiser, de redonner du mordant aux outils tranchants. Tandis qu’une huile (végétale pour les parties métalliques et à moteur pour les mécanismes) leur refait une beauté tout en les protégeant et en assurant leur bon fonctionnement. De combien de paillis, de compost ou d’engrais aurez-vous besoin ? Prévoyez une visite au centre de jardinage au besoin.

Libérer les végétaux

Si, en avril, on ne se découvre pas d’un fil, il en va autrement pour nos végétaux. Pour éviter qu’ils ne souffrent de la chaleur ou d’un surplus d’humidité à la racine, il est temps de retirer leurs protections hivernales si ce n’est déjà fait. Procédez idéalement en fin de journée ou par une journée ombragée pour éviter un choc trop brutal aux feuillages et aux bourgeons.

Tailler

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Il est important de débarrasser les végétaux des branches et des feuilles mortes, abîmées ou malades.

Dans un souci de protéger les racines des végétaux du froid et de prévenir une érosion du sol, vous avez probablement repoussé le ménage automnal au printemps. Bien ! Arrachez les annuelles de l’année précédente, taillez les branches mortes, abîmées ou malades sur les arbres et arbustes, et coupez les tiges de vos vivaces herbacées pour faire place aux nouvelles pousses. Les arbustes qui fleurissent sur de nouvelles tiges comme l’hydrangée arborescente et paniculée ou la spirée du Japon peuvent être taillés du tiers pour obtenir un port plus esthétique et compact. « Personnellement, je ne taille jamais mes arbustes, sauf pour retirer les tiges abîmées », affirme Mélanie Grégoire. À votre choix, donc. Ceux qui fleurissent sur le vieux bois comme le lilas, l’hydrangée à grosses feuilles (H. macrophylla), le cornouiller ou le forsythia pourront être taillés dans la période de deux semaines qui suit leur floraison. Veillez à ce que vos outils soient propres. Pour éviter la contamination, nettoyez les sécateurs à l’alcool avant de procéder à la taille ou après avoir éliminé une branche malade.

Le grand nettoyage

Retirez les débris, dégagez le paillis de l’année précédente et binez la terre pour casser la croûte en surface. Les petites feuilles et celles qui ont été déchiquetées pour recouvrir le sol des plates-bandes à l’automne peuvent être remises en place en les aérant tout simplement. « C’est du compost ! », souligne l’horticultrice. Les grandes feuilles risquent toutefois d’entraver l’apport en eau aux racines. Si le sol est encore gorgé d’eau, évitez de le compacter en piétinant la pelouse et les plates-bandes.

Enrichir la terre

Si on jardine en pots, inutile de se débarrasser du terreau qu’ils contiennent chaque année. Il faudra toutefois y ajouter des nutriments. « Chaque printemps, ajoutez un tiers de compost au mélange et faites une rotation de culture pour réduire la propagation de parasites », conseille Mélanie Grégoire. Attendez le moment de planter, car il est inutile de nourrir les herbes indésirables au potager, dans ses jardinières ou en plates-bandes entre-temps. Autour des arbres, arbustes et vivaces, on peut toutefois amender le sol à la pointe des racines, soit à une largeur équivalente à la périphérie du feuillage.

Regarnir la pelouse

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Le printemps — une fois que le risque de gel au sol est chose du passé —, c’est la saison idéale pour regarnir la pelouse.

La pelouse est dénudée par endroits ? Quand tout risque de gel est écarté et avant que les mauvaises herbes envahissent le territoire, assurez-vous de le conquérir. Râtelez le sol pour le décompacter et en égaliser la surface. Semez, épandez une fine couche de terreau, puis compactez le sol avec les pieds ou un rouleau à gazon pour y enfouir les semences.

La touche finale

À ce stade-ci, vous pouvez vous féliciter du travail accompli… ou presque. Avant de passer à l’apéro, déposez une couche de paillis d’environ 10 cm dans vos plates-bandes et à la base des arbustes et arbres, en veillant à dégager le collet des végétaux pour éviter la pourriture. Vous préservez ainsi l’humidité au sol tout en vous épargnant du travail de désherbage durant le reste de la saison !