Canicules à répétition et sécheresses semblent devenir la norme climatique ces dernières années dans une grande partie du Québec. Mai, un mois crucial au jardin, a été parmi les plus secs des dernières décennies, sans oublier les épisodes de chaleur accablante. La situation s’est poursuivie jusqu’à la pluie abondante de la fin de semaine dernière. Mais l’été n’est pas fini. Voici quelques conseils pour bien abreuver vos plantes assoiffées.

L’essentiel binage

PHOTO PIERRE GINGRAS, COLLABORATION SPÉCIALE

Le binage est une opération essentielle avant l’arrosage du jardin. Plusieurs griffes existent à cette fin. Celle de gauche aux longues dents permet un travail en profondeur, surtout dans les sols lourds. Quant au râteau à droite, sa petite dimension permet de bien travailler au potager ou dans les plates-bandes où la densité des plantes est importante.

Un binage vaut deux arrosages, dit le vieil adage. En réalité, même s’il s’agit d’un travail fastidieux et peu gratifiant, le binage régulier est essentiel pour que l’arrosage donne des résultats optimums, surtout lors de sécheresses. Si elle n’est pas travaillée régulièrement, la surface du sol devient rapidement compacte et moins perméable. La situation est particulièrement évidente quand le sol est plus ou moins argileux comme c’est le cas dans la grande région métropolitaine. Même une bonne terre à jardin n’échappe pas au phénomène. Faites-en l’expérience. Avant de biner, arrosez votre jardin une minute, par exemple. Une grande partie de l’eau ruissellera sur le sol en pure perte. Mais après avoir brisé la croûte à la surface du sol, vous verrez l’eau s’infiltrer immédiatement. D’ailleurs, n’hésitez pas à biner en profondeur autour de vos plants. Il existe une foule de griffes de jardinage à cette fin.

Malgré la pluie…

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Un potager exige de 3 à 6 cm d’eau par semaine, selon les espèces cultivées.

Chaque averse est considérée comme une bénédiction pour le jardin. Même les orages sont bienvenus. Paradoxalement, non seulement leur apport en eau dans le sol est souvent négligeable, mais ils provoquent aussi l’illusion contraire en laissant croire qu’ils ont étanché la soif de nos végétaux. Une fois de plus, faites l’expérience et creusez un trou là où vous n’avez jamais arrosé. La vérité s’y trouve. Même après une averse d’une heure, l’eau n’aura humidifié le sol que sur quelques centimètres seulement. Le cas d’un orage est encore plus évident. C’est que le sol a une capacité d’absorption limitée dans le temps même s’il est très assoiffé. Un potager exige de 3 à 6 cm d’eau par semaine, selon les espèces cultivées, mais encore faut-il permettre au précieux liquide de se rendre aux racines. Même si cela peut sembler étrange, en période de sécheresse, je sors souvent le tuyau d’arrosage après une pluie de courte durée pour profiter justement du sol partiellement humidifié, ce qui rendra ma contribution encore plus efficace.

Un moment zen

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Pour la plupart d’entre nous, l’arrosage manuel est l’idéal, d’autant plus qu’il est habituellement permis en tout temps.

La gestion de l’eau est devenue un défi quotidien pour bien des jardiniers, autant dans le potager que dans la plate-bande fleurie. Si l’efficacité des systèmes d’arrosage goutte à goutte est éprouvée depuis longtemps, encore faut-il que la surface de votre potager ou de votre plate-bande en vaille la peine. Et ils sont soumis aux horaires fixés par la municipalité. Pour la plupart d’entre nous, l’arrosage manuel est l’idéal, d’autant plus qu’il est habituellement permis en tout temps. Arrosez le pied de chaque plante suffisamment longtemps pour que l’eau soit bien absorbée et évitez le plus possible d’asperger le feuillage, car cela demeure un vecteur important de maladie. La matinée est donc la période idéale parce qu’elle permet justement à l’eau de s’évaporer au cours de la journée. L’arrosage exige de la patience. C’est un moment zen pour observer la beauté végétale et en profiter. C’est l’occasion aussi de surveiller l’évolution des plantes, leur état de santé, si elles sont l’objet d’attaques par les insectes ou encore de vérifier si les écureuils, lapins et marmottes ont testé leurs papilles gustatives.

Les mauvaises herbes

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En période de sécheresse, les mauvaises herbes méritent une attention particulière parce qu’elles puisent l’eau autour de nos plantes préférées.

Le bonheur se mérite. Plate-bande fleurie et potager généreux exigent des efforts constants pour aspirer au succès. En période de sécheresse, les mauvaises herbes méritent une attention toute particulière. Elles puisent leur part d’eau autour de nos plantes préférées. Et elles poussent sans cesse. Il faut donc les éliminer régulièrement. La santé et l’aspect du jardin s’en porteront mieux. D’ailleurs, une couche de paillis réduira l’apparition des indésirables tout en maintenant une plus grande humidité, une solution qui s’applique toutefois davantage aux fleurs qu’au potager.

Ouverture des Jardins du Grand-Portage

PHOTO FOURNIE PAR LES JARDINS DU GRAND-PORTAGE

Les Jardins du Grand-Portage

Les Jardins du Grand-Portage à Saint-Didace, dans Lanaudière, ouvrent leurs portes aujourd’hui. Ces jardins potagers réputés sont le fruit de 42 ans de travail minutieux et incessant de Diane MacKay et d’Yves Gagnon, pionnier de l’agriculture bio au Québec et auteur de nombreux volumes sur le sujet. Fruits, légumes, plantes médicinales ou aromatiques attendent les visiteurs. Il y a des visites guidées les dimanches. Frais d’entrée.

Consultez le site des Jardins du Grand-Portage