Les avantages et vertus du jardinage sont connus depuis longtemps, mais plus que jamais, mettre ses mains à la terre et en récolter les fruits, légumes et autres petits trésors fait du bien.

Les plantes qui ont séjourné à l’extérieur pendant l’été doivent revenir à l’intérieur lorsque les nuits sont encore relativement chaudes et avant que la température ne bascule fréquemment sous les 10 °C. Il est temps de passer à l’action !

Une rentrée progressive

« Il y a encore de belles journées. C’est le temps idéal pour commencer à rentrer nos plantes d’intérieur, indique l’horticultrice Hélène Baril. Mais il faut garder le mercure à l’œil, surtout pour les nuits, qui sont plus fraîches. » Certaines plantes d’intérieur, comme les succulentes, sont moins frileuses et tolèrent des températures avoisinant les 5 °C, mais ce n’est pas le cas pour la majorité, précise-t-elle. Afin d’adoucir la transition entre l’extérieur et l’intérieur, il est conseillé de les rentrer la nuit et de les ressortir durant le jour pendant une période de sept à dix jours, si la température le permet.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Les succulentes tolèrent de grands écarts de température, ce qui n’est pas le cas pour la majorité des plantes d’intérieur.

Une inspection en règle

Les plantes bénéficient du bain de lumière, de la circulation d’air et du lessivage par la pluie que leur procure un séjour à l’extérieur. Toutefois, elles ont aussi été exposées aux insectes et aux maladies. Avant de les rentrer, examinez soigneusement les tiges et le feuillage en prêtant une attention particulière au dessous des feuilles pour y repérer les indésirables, suggère l’auteure de Jardiner à l’intérieur, sur la terrasse et au balcon. C’est à cet endroit que se cachent les œufs d’insectes comme les pucerons, les mouches blanches, les cochenilles ou les acariens qui se nourrissent de sève.

Avec un chiffon humide, nettoyez les tiges et les feuilles de la plante, sans oublier le pot. S’il y a des renflements, des amas d’œufs, des boules blanches qui ressemblent à du coton ou des fils d’araignée très fins sur les feuilles, coupez les parties infestées.

Il est inutile de prendre le risque qu’une plante en contamine d’autres. Si une plante est affectée par une maladie ou des ravageurs, traitez-la d’abord. Si les dommages sont trop importants, mieux vaut la jeter ou même la brûler.

Hélène Baril

Procédez à une vérification pendant toute la période d’acclimatation.

Un bon nettoyage de la plante est normalement suffisant pour la rentrer de façon définitive dans la maison. Mais si une plante est attaquée, il est possible que sa terre héberge des intrus. Dans ce cas, procédez à un arrosage au savon insecticide. On peut facilement faire sa préparation maison en ajoutant à 1 litre d’eau ¼ de c. à thé de savon à vaisselle, idéalement écologique et non parfumé, et autant d’huile végétale, conseille Hélène Baril. L’huile enveloppe les œufs tandis que le savon les tue. On peut aussi utiliser notre eau de vaisselle ramenée à température pièce, si elle n’est pas trop souillée. On arrose abondamment, puis on laisse la plante se drainer avant de la rentrer.

PHOTO LANNART TANGE, TIRÉE DE FLICKR

Une plante infestée peut contaminer l’ensemble des plantes de la maison, d’où l’importance d’inspecter chaque spécimen avant de le rentrer à l’intérieur.

En « quartorzaine »

« Il est important de ne pas mélanger les plantes qui reviennent de l’extérieur avec celles qui n’ont pas été sorties de la maison. On les met préférablement dans une pièce différente, souligne l’horticultrice. Des plantes qui semblent avoir été infestées ou qui l’ont été durant l’été devraient également être isolées des autres plantes en transition. »

Au bout de deux semaines, si elles paraissent saines, on pourra les redistribuer dans la maison.

Une chute de feuilles, c’est parfois normal

Les grosses plantes tropicales perdent généralement une bonne partie de leur feuillage au moment de la transition. Une fois acclimatées à leur environnement, de nouvelles pousses apparaissent.

« Leurs feuilles deviennent plus épaisses pendant l’été pour protéger la plante des rayons du soleil. Elles n’en ont plus besoin une fois à l’intérieur. Elles développent plutôt un feuillage fin qui leur permet de capter un maximum de lumière, explique Hélène Baril. Habituellement, les plantes vertes ne perdent pas leurs feuilles. Si ça se produit, on peut se poser des questions. » Vérifiez alors qu’elles reçoivent suffisamment de lumière et d’eau.

Les bons soins

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Pour voir prospérer le Neoregelia à l’intérieur, il faut le vaporiser régulièrement et conserver une bonne chaleur ambiante.

• Pour renforcer le plant, taillez les nouvelles pousses (plus pâles que les anciennes) sur un tiers à deux tiers de leur longueur.

• Il n’est pas nécessaire de changer la terre des plantes. À l’intérieur, les végétaux passent en mode repos et leur croissance ralentit. Si certaines ont pris du galon durant l’été et qu’elles sont trop à l’étroit dans leur pot, on procède à la transplantation un mois après les avoir rentrées pour leur éviter de subir trop de chocs à la fois. Perdue dans un trop grand pot, alors que ses racines ne se sont pas encore déployées, la plante risque d’avoir trop d’eau. Le nouveau pot ne devrait pas excéder le diamètre et la profondeur du pot d’origine de plus de 5 cm.

• Les plantes ne doivent pas être placées loin d’une source lumineuse en rentrant. Une fois acclimatées, on pourra les remettre à leur place habituelle dans la maison.

• Dehors, les plantes en pot perdent de leur humidité plus rapidement. Vérifiez à quelle vitesse elles s’assèchent à l’intérieur et adaptez l’arrosage en conséquence.