Envoi d’aide à Gaza Antony Blinken en demande davantage de la Jordanie

(Tel-Aviv) Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu mardi, lors d’une visite en Jordanie, auprès du premier convoi de camions d’aide jordanienne en partance pour Gaza via un passage nouvellement ouvert par Israël, soulignant des progrès mais appelant à davantage d’actions dans ce sens.  

M. Blinken a visité une zone de chargement d’aide humanitaire en périphérie d’Amman avant de s’envoler pour Tel-Aviv, pour des discussions avec les dirigeants israéliens.  

L’entrepôt de l’Organisation caritative hachémite de Jordanie était rempli notamment d’aides provenant d’associations caritatives américaines, de fournitures médicales et alimentaires, notamment de l’huile de cuisine, du riz et des fruits secs.  

M. Blinken a déclaré que les camions partiraient pour Erez, un passage donnant accès au nord de Gaza récemment rouvert suite aux pressions du président américain Joe Biden.  

« C’est un progrès réel et important, mais il reste encore beaucoup à faire, » a déclaré le secrétaire d’État américain. « Nous devons nous assurer que […] l’aide dont les gens ont besoin leur parvient de manière efficace ».  

M. Blinken a d’autre part dit avoir rencontré en Jordanie un groupe de femmes ayant fui Gaza et avoir « entendu leurs souffrances ».

Un responsable jordanien a indiqué que le chargement d’aide nourrirait 100 à 150 familles pendant environ une semaine, dans un territoire où la majeure partie des deux millions d’habitants a été déplacée par la guerre. Il a reconnu les problèmes logistiques à Gaza, notamment le manque de conducteurs et de réseaux de distribution.

Antony Blinken, qui effectue sa septième tournée dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a salué les efforts humanitaires de la Jordanie et le « travail extraordinaire » mené par les Nations unies.

« Liste claire »

« C’est un moment important pour nous assurer que tout ce qui doit être fait est en train d’être fait », a déclaré M. Blinken lors de sa rencontre à Amman avec la Coordonnatrice de l’action humanitaire et de la reconstruction à Gaza, Sigrid Kaag.

Il a également rencontré séparément le roi Abdallah II et le ministre des Affaires étrangères Aymane Safadi, pour discuter de l’aide et des efforts diplomatiques en vue d’un cessez-le-feu temporaire entre Israël et le Hamas associée à une libération d’otages retenus à Gaza.

Devant la presse, M. Blinken a appelé le Hamas à accepter « sans plus tarder » la proposition de trêve préparée par les médiateurs et soumise lundi au mouvement palestinien.  

« Plus de retards, plus d’excuses. C’est maintenant qu’il faut agir », a déclaré M. Blinken peu avant son départ pour Israël. « Nous voulons voir dans les jours à venir cet accord se concrétiser ».

M. Safadi a souligné « la nécessité de […] parvenir à une paix juste et globale dans le cadre de la solution à deux États », israélien et palestinien vivant côte-à-côte dans la paix et la sécurité.  

La Jordanie, qui entretient des relations diplomatiques avec Israël et compte une importante population palestinienne, est particulièrement sensible aux tensions dans les territoires palestiniens voisins.

Mi-avril, Amman a abattu des drones iraniens tirés sur Israël. Tout en travaillant avec les États-Unis, le royaume jordanien veut éviter d’être touchée par un éventuel conflit.

Malgré des critiques à l’étranger et la colère grandissante sur les campus universitaires américains, l’administration du président Joe Biden soutient Israël dans sa campagne contre le Hamas, tout en exhortant son proche allié à faire plus pour protéger les civils.

Les États-Unis font pression sur Israël pour qu’il facilite l’entrée de l’aide par la route et ont par ailleurs commencé à construire un port flottant face au littoral de Gaza, destiné à accueillir des cargaisons arrivées par bateau.

M. Blinken a dit espérer que le couloir maritime serait prêt dans la semaine.

Le secrétaire d’État américain, qui rencontre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mercredi a indiqué qu’il chercherait à obtenir d’Israël son accord sur une liste « claire » des produits nécessaires pour Gaza afin qu’ils ne soient pas soumis à des « refus arbitraires ».