(Jérusalem) L’armée israélienne a indiqué vendredi que « des dizaines de civils israéliens » avaient incendié un camion la veille au soir en Cisjordanie, blessé son conducteur ainsi que des soldats israéliens, des médias israéliens incriminant des colons qui soupçonnaient un chargement d’aide pour la bande de Gaza.

Les faits se sont déroulés vers Kokhav Hashahar, une colonie israélienne de la région appelée Benyamin par les Israéliens et qui se situe en Cisjordanie, territoire palestinien qu’Israël occupe depuis 1967.

Selon l’armée, des militaires israéliens sont intervenus pour « séparer les civils israéliens du chauffeur » israélien attaqué et prendre en charge médicalement ce dernier.

 « Des dizaines de civils israéliens » ont alors « répondu par la violence » et trois soldats israéliens ont été « légèrement blessés », poursuit l’armée qui « condamne toute forme de violence à l’encontre de ses soldats et de ses forces de sécurité et agira pour que les auteurs de ces actes soient traduits en justice ».

L’incident a eu lieu à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la frontière jordanienne.  

Lundi, des dizaines de personnes –– identifiées par des médias israéliens comme membres d’un collectif radical opposé à l’aide à Gaza - avaient bloqué des camions d’aide et saccagé leur contenu. Les camions avaient été attaqués en Israël, peu après le point de passage de Tarqumiya avec la Cisjordanie et près du village israélien de Shekef.

Sur des images postées sur les réseaux sociaux, on voit des militaires israéliens passifs face au saccage de l’aide.

Ce nouvel incident intervient quelques heures après que l’armée a annoncé jeudi que des points de passages de Tarqumiya et Bitounia, déjà existants, « fonctionnent désormais aussi comme points de passage pour l’inspection de l’aide » destinée à la bande de Gaza.

En outre, deux convois d’aide envoyés le 1er mai par la Jordanie, puis un autre convoi de 35 camions envoyé le 7 mai, ont été attaqués en Cisjordanie par « des extrémistes israéliens », ont dénoncé les autorités jordaniennes, sans préciser où ces convois avaient été bloqués.

L’entrée de l’aide humanitaire, strictement contrôlée par les autorités israéliennes et qui arrivait déjà au compte-gouttes, est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage – Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l’Égypte – depuis une dizaine de jours et le début d’opérations israéliennes dans le sud du territoire.

Au 224jour de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre contre Israël, la situation humanitaire dans la bande de Gaza assiégée et pilonnée est dramatique et des pans entier de cette langue de terre déjà minée par le chômage et la pauvreté avant ce conflit, sont en proie à des risques de famine, selon l’ONU.

En Cisjordanie, près de 500 000 Israéliens vivent dans des colonies – illégales au regard du droit international –, au milieu de trois millions de Palestiniens.