(Lahore) Le Pakistan vit une répression « jamais vue dans l’histoire », a dénoncé mercredi soir dans une adresse au pays l’ancien premier ministre pakistanais Imran Khan, alors que des militants et des responsables de son parti ont été arrêtés.

« C’est une répression que je n’ai jamais vue dans l’histoire du Pakistan », a déclaré l’ancien chef du gouvernement, lui-même arrêté quelques jours au début du mois, s’adressant dans une vidéo aux Pakistanais.

« Si vous dites que vous êtes membres du PTI (Pakistan Tehreek-e-Insaf, son parti) alors vous ferez face à l’oppression et à la violence, vous serez arrêtés », a-t-il fait valoir. « Si vous prononcez les mots magiques : nous ne sommes plus au PTI, alors vous serez libérés ».

Sympathisants et responsables de son parti sont persécutés, selon l’ancien premier ministre pakistanais. « Ils ont mis tout le monde en prison, je ne sais plus qui contacter », a-t-il expliqué depuis sa maison à Lahore (est).

Ces déclarations interviennent alors qu’une haute responsable du parti d’Imran Khan a annoncé mardi qu’elle quittait la politique, après avoir été plusieurs fois arrêtée dans la foulée des manifestations déclenchées par l’arrestation au début mai de M. Khan lui-même.

M. Khan, 70 ans, a été arrêté le 9 mai à Islamabad dans une affaire de corruption, puis remis en liberté sous caution trois jours plus tard. Son arrestation avait déclenché des heurts violents entre ses partisans et les forces de l’ordre, qui ont fait au moins neuf morts.

Depuis, les défenseurs des droits humains ont accusé les autorités de réprimer sévèrement les sympathisants et dirigeants du PTI.

Shireen Mazari, la vice-présidente du PTI, a expliqué mardi avoir ainsi été soumise à « 12 jours d’arrestation, libération, enlèvement et libération ».

« J’ai décidé que je quittais la politique active. À partir de maintenant, je n’appartiens plus au PTI ni à aucun parti politique », a-t-elle déclaré lors d’une brève conférence de presse.

Le PTI a annoncé qu’elle avait été arrêtée cinq fois, accusée notamment d’incitation à la violence. Plus d’une dizaine de hauts responsables du parti ont été arrêtés, et huit sont encore en détention.