Ils sont jeunes, armés et immensément populaires. Un nouveau groupe de combattants palestiniens tente de redéfinir la lutte contre Israël en Cisjordanie, où la violence a explosé depuis un an. L’armée israélienne multiplie les raids pour neutraliser ses meneurs, mais elle n’a pas brisé la vague, affirment leurs parents, amis et voisins à nos envoyés spéciaux. Incursion dans la « tanière des lions » de Naplouse.

(Naplouse, Cisjordanie) « Ibrahim a continué à se battre jusqu’à la dernière balle »

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Photo d’Ibrahim Nabulsi, un combattant de la Tanière des lions, au-dessus de sa tombe

Le soleil commence à baisser dans le ciel de Naplouse. À l’approche de la noirceur, des hommes surgissent et installent des obstacles antichars dans les allées de la vieille ville. Si l’armée israélienne lance un nouvel assaut cette nuit contre les combattants qui se cachent dans ce dédale d’allées étroites, sa progression sera ralentie par les lourdes structures d’acier.

Naplouse est l’épicentre de la flambée de violence qui secoue la Cisjordanie depuis un an. Les immeubles de la vieille ville sont nombreux à porter les impacts des balles. Les résidants se pressent devant les échoppes des marchands pour faire leurs derniers achats avant le souper. Un homme se tient bien droit devant un bâtiment en ruine, avec un air de défi.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Ale Nabulsi pointe l’endroit criblé de balles où son fils Ibrahim, surnommé le Lion de Naplouse, est mort dans une bataille contre l’armée israélienne, le 9 août dernier. « C’est la tanière. À l’intérieur, il y avait de vrais lions », dit-il solennellement. Un trou rond, gros comme un pneu de voiture, orne la façade de l’édifice. Les gens du coin affirment qu’il a été causé par un missile portatif tiré par les soldats qui peinaient à venir à bout du « Lion », âgé d’à peine 18 ans.

« Ibrahim a continué à se battre jusqu’à la dernière balle », insiste le père.

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Ale Nabulsi, père d’Ibrahim Nabulsi, un leader de la Tanière des lions tué par l’armée israélienne

Je suis si fier de mon fils. Le monde arabe au complet est fier d’Ibrahim.

Ale Nabulsi, père d’Ibrahim Nabulsi

Ibrahim Nabulsi faisait partie d’une génération de jeunes Palestiniens des territoires occupés qui n’a jamais connu l’époque des espérances et des négociations de paix, contrairement aux plus âgés. Il voulait se battre. Selon son père, dès l’âge de 16 ans, il a participé à un attentat à la bombe contre un avant-poste de l’armée israélienne. Il a ensuite réuni quelques amis armés de fusils pour mener des attaques à partir de leur fief dans la vieille ville de Naplouse. Lorsqu’il est mort l’été dernier, ses amis ont nommé leur groupe la Tanière des lions en son honneur.

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Les images de la Tanière des lions sont partout à Naplouse.

« Briser la vague »

En réponse à une série d’attaques de Palestiniens qui avaient fait 19 morts du côté israélien au début de l’année 2022, l’armée israélienne a lancé l’opération « Briser la vague » dans le nord de la Cisjordanie, avec des incursions militaires quasi quotidiennes qui visent à « appréhender ceux qui sont impliqués dans les activités terroristes contre les civils israéliens ».

La Tanière des lions, qui a revendiqué plusieurs attaques contre des militaires et des colons, est devenue pour un temps le principal antagoniste des forces israéliennes dans la région. Le groupe a réuni des membres de plusieurs factions palestiniennes, des nationalistes laïques affiliés au Fatah ainsi que des islamistes membres du Hamas et du Djihad islamique, de même que des jeunes sans affiliation. Tous s’entendent pour rejeter la négociation ou l’attentisme. Ils préfèrent en découdre avec l’occupant immédiatement. Sans se soucier des programmes politiques ou des idéologies. Ils défient aussi ouvertement l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, 88 ans, l’interlocuteur d’Israël et de la communauté internationale qui s’accroche à son poste sans qu’il y ait eu d’élections depuis 17 ans.

« Ibrahim a réussi à former un bataillon complet, ils sont maintenant des centaines », se réjouit Ale Nabulsi.

Les jeunes ont décidé de laisser leurs factions politiques de côté, ils se sont réunis sous une seule bannière et ont pointé leurs armes sur un seul ennemi.

Ale Nabulsi, père d’Ibrahim Nabulsi

Le groupe armé cartonne sur les réseaux sociaux. Les photos de ses membres morts tapissent les murs de la vieille ville de Naplouse. Les enfants collectionnent les médaillons à leur effigie et entament des chansons en leur honneur. Des marchands proposent même des parfums portant leurs noms. Un récent sondage du Centre palestinien pour la recherche sur les politiques et les sondages montrait un appui de 72 % des répondants aux activités des groupes armés comme la Tanière des lions.

  • Les images de la Tanière des lions sont partout à Naplouse.

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Sur la scène internationale, le Guide suprême de la révolution islamique en Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, s’est félicité publiquement de cette montée en puissance du groupe qui refuse toute discussion de paix. « La Palestine des accords d’Oslo est devenue la Palestine de la Tanière des lions. Le front de la résistance se dirige vers plus de force grâce à Dieu », a-t-il lancé.

Au cimetière de Naplouse, les jeunes hommes sont nombreux à venir se recueillir sur les tombes fleuries d’Ibrahim Nabulsi et des autres « martyrs » du groupe, marquées de slogans guerriers.

« Depuis ce matin, 40 personnes sont venues. Toutes les dix minutes, quelqu’un vient », confie Ahmad Derbes, un travailleur qui répare un muret du cimetière.

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Ahmad Derbes, qui travaille au cimetière, connaissait Ibrahim Nabulsi.

Il affirme que le jeune Nabulsi a déjà travaillé avec lui et ses collègues à l’entretien du lieu de sépulture. Tout le monde l’aimait lorsqu’il était vivant, mais maintenant qu’il est mort, il est devenu une véritable légende, selon lui.

« Avec ce qu’il a fait, maintenant, les colons n’osent plus venir en grand nombre. Même avec l’armée ! Ils osent juste venir de nuit, comme des chauves-souris, parce qu’il leur a appris… »

Naplouse en bref

  • Population : 200 000
  • Conquise par Israël en 1967, officiellement dirigée par l’Autorité palestinienne depuis 1995 à la suite des accords d’Oslo.
  • Trois camps de réfugiés palestiniens jouxtent la ville.
  • Site d’un lieu saint, le « Puit de Jacob », où Jésus aurait demandé à boire à une femme samaritaine, selon l’Évangile selon saint Jean.

« Plus ils tuent, plus il y aura de gens qui résistent »

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Samar Abou-Bakr, mère de Mohamed Abou-Bakr, un combattant de la Tanière des lions tué par l’armée israélienne

Plus de 150 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem-Est l’an dernier, selon les observateurs de l’ONU. Les offensives se sont poursuivies depuis le 1er janvier, avec plus de 80 Palestiniens tués.

Les responsables de la Défense israélienne ont déclaré que 90 % des victimes participaient aux attaques contre l’armée, tout en reconnaissant un certain nombre de victimes collatérales lors de combats en milieu urbain. Dans un récent communiqué, l’armée a indiqué que cet effort antiterroriste « a contrecarré des centaines d’attaques potentielles et sauvé les vies d’innombrables civils innocents ».

PHOTO RANEEN SAWAFTA, ARCHIVES REUTERS

Combat entre Palestiniens et forces israéliennes à Naplouse, le 22 février

L’un des assauts les plus meurtriers a eu lieu le 22 février dernier. Des membres des forces spéciales israéliennes déguisés en musulmans salafistes, avec des barbes et de longues djellabas, s’étaient postés près d’une maison où se cachaient trois membres de la Tanière des lions soupçonnés d’avoir participé à des attaques et d’en préparer d’autres. Les militaires ont sorti leurs pistolets-mitrailleurs de sous leurs tapis de prière et sont passés à l’attaque. Des tireurs d’élite postés sur les toits les appuyaient. Un groupe de soldats en uniforme est rapidement venu les épauler. La bataille a duré des heures. Elle a fait 11 morts et plus de 100 blessés chez les Palestiniens de Naplouse, du jamais-vu depuis la seconde intifada, au début des années 2000.

L’un des combattants ciblés dans l’opération se nommait Mohamed Abou-Bakr. Âgé de 23 ans, il était affilié à la Tanière des lions ainsi qu’au Djihad islamique. Pendant l’attaque, il a pris le temps d’appeler sa mère. « Je vous aime tous, je suis le chemin des autres martyrs, je meurs », l’entend-on dire sur l’enregistrement de l’appel.

Samar Abou-Bakr reçoit La Presse dans son appartement transformé en mausolée pour son fils. Son portrait, arme à la main, est partout dans le logement. Elle conserve comme une relique le chandail troué qu’il portait lors de sa mort et y enfouit son visage, les yeux fermés. Le garçon avait commencé à travailler dès l’âge de 10 ans pour aider sa mère seule à subvenir aux besoins de ses enfants : trois garçons et trois filles. « Il était mon partenaire dans la vie, mon ami, il était tout pour moi », dit la femme.

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Appartement de la mère de Mohamed Abou-Bakr, un combattant de la Tanière des lions tué par l’armée israélienne

Elle évoque un garçon « travaillant », « religieux », « un bon musulman » toujours prêt à aider. Aurait-elle aimé mieux qu’il fasse autre chose de sa vie ? Qu’il laisse à d’autres la violence, les armes, la mort ? La mère essuie les larmes au coin de ses yeux.

Aucune mère ne serait heureuse d’envoyer son fils à la mort. Mais il n’y a pas d’autres solutions pour ces jeunes hommes que de prendre les armes et se battre.

Samar Abou-Bakr

« Pour moi et pour tout le monde à Naplouse, c’est une réaction normale. C’est normal de réagir aux raids israéliens dans notre ville. Ils ont le droit de se défendre contre l’occupation », ajoute-t-elle.

Aujourd’hui, un autre des fils de Samar Abou-Bakr est détenu dans une prison israélienne. Seul le plus jeune demeure en liberté. Dans le salon tapissé des portraits de son aîné en tenue de combat, il écoute le discours de sa mère, le dos voûté. La pression semble être forte sur ses épaules.

« Plus ils tuent, plus il y aura de gens qui résistent », poursuit la mère, en dénonçant Israël et son occupation de la Cisjordanie. « Nos fils, nos combattants ne sont pas des terroristes. Nous sommes paisibles dans nos maisons. Nous n’allons pas vers eux, ils viennent ici. La solution, c’est qu’ils restent chez eux et qu’ils nous laissent tranquilles. »

« Nous voulons tous la paix. Nous ne voulons pas perdre d’autres de nos fils », conclut-elle.

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Oum Ahmad Al-Khalili, voisine dont le fils a été pris en otage par l’armée israélienne pendant une attaque

Oum Ahmad Al-Khalili, propriétaire de la boulangerie Al-Khalili dans la vieille ville de Naplouse, habite juste à côté de la maison où Mohamed Abou-Bakr et deux autres combattants ont été tués le 22 février. « C’étaient des combats très lourds. Nous étions otages, nous ne pouvions pas quitter la maison pendant plus de quatre heures », dit-elle. Elle montre une fenêtre éclatée dans le bâtiment de plus de 800 ans qui abrite à la fois sa résidence et son commerce. Son fils de 15 ans a été saisi brièvement par les soldats qui cherchaient l’endroit exact où se terraient les combattants, dit-elle.

Les membres de la Tanière des lions étaient retranchés si près d’elle qu’elle a entendu le dernier appel téléphonique de Mohamed Abou-Bakr. « Quand je l’ai entendu parler à sa mère, je ne pouvais plus respirer », laisse-t-elle tomber.

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Odai, 28 ans, résidant de Naplouse qui a fait deux ans et demi de prison pour avoir essayé de poignarder un colon israélien à un poste de contrôle

Plusieurs Naplousiens font un lien entre l’émergence du nouveau groupe armé et la tradition de résistance de leur ville. Le folklore local évoque les habitants qui auraient allumé d’immenses incendies pour repousser les armées de Napoléon en 1799 ainsi que les combattants locaux qui auraient joué un rôle clé dans la résistance contre le régime britannique après la Première Guerre mondiale. Pendant la première intifada, de 1987 à 1993, Naplouse était le théâtre d’affrontements constants.

« Les mères de Naplouse livrent toujours les combattants », affirme Odai, jeune homme de 28 ans rencontré dans la vieille ville. Il refuse de donner son nom de famille, vu ses antécédents. Il dit avoir fait deux ans et demi de prison en Israël pour avoir tenté de poignarder un colon israélien à un poste de contrôle routier.

« La Tanière des lions défend le peuple. Je respecte ses membres à cause de leur résistance. Nous sommes avec eux », dit-il. À ses côtés, un autre jeune homme porte sur le front un bandeau orné du logo du groupe.

« Il n’y a pas de solution politique, tranche Odai. Et la perte de l’espoir a fait augmenter la résistance. »

« Ce n’est pas la bonne façon de combattre Israël »

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Naplouse

« Mon opinion personnelle ? Ce n’est pas la bonne façon de combattre Israël », lance d’emblée le maire de Naplouse, Sami Hijjawi, lorsqu’on l’interroge sur la montée en influence d’un groupe armé comme la Tanière des lions.

Membre du parti Fatah du défunt leader palestinien Yasser Arafat et de son successeur Mahmoud Abbas, le maire croit encore qu’il faut travailler avec la communauté internationale afin de convaincre Israël de mettre fin à l’occupation militaire de la Cisjordanie, conquise lors de la guerre des Six Jours, en 1967. La lutte armée est une illusion dans le contexte actuel, croit-il. Les jeunes hommes armés de quelques fusils et d’explosifs ne pourront jamais remporter une vraie victoire contre l’armée moderne d’Israël.

« Il n’y a pas d’équilibre entre les capacités militaires », souligne le maire.

Mais dans une région où le taux de chômage avoisine les 30 %, où les contrôles militaires étranglent la circulation vers les localités voisines, où les raids des forces spéciales font souvent des victimes civiles et où les colonies juives, jugées illégales par l’ONU, prennent toujours de l’expansion, Sami Hijjawi reconnaît que de nombreux jeunes hommes appuient le recours aux armes.

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Le maire de Naplouse, Sami Hijjawi

Si Israël continue de démolir des maisons, de couper les arbres, de confisquer les terres, d’étendre les colonies, la frustration va augmenter et ce phénomène va attirer de plus en plus de gens.

Sami Hijjawi, maire de Naplouse

Libres de leurs choix

Il refuse de critiquer davantage les combattants. L’an dernier, le gouverneur de Naplouse, Ibrahim Ramadan, a été plongé dans une controverse après avoir critiqué durement les mères qui envoient leurs fils à la mort pour faire avancer la cause. « Il y a des mères perverses qui ont envoyé leurs fils dans des missions suicides », avait-il déploré en entrevue avec une radio locale. « Quelqu’un qui envoie son fils à la mort n’est pas une mère », avait-il ajouté.

Le gouverneur, membre de l’Autorité palestinienne, a tenté de calmer le jeu en incitant les jeunes hommes à déposer les armes, en échange d’une garantie qu’ils ne seraient pas arrêtés. Il a même proposé de leur trouver des postes dans la police locale et de leur racheter leurs fusils.

Le succès a été tiède. Chez les Palestiniens, même ceux qui abhorrent la violence sont nombreux à déclarer que les groupes armés ont le « droit » de résister à l’occupant israélien. « Pour toute personne sous une situation injuste, c’est une réaction normale de se défendre avec tout ce qu’elle a sous la main », affirme Osama Herzallah, dont le frère Mohamed, membre de la Tanière des lions, est mort le 23 novembre à la suite de blessures subies au combat.

« Il était libre de faire ce qu’il voulait. C’était son choix », lance-t-il, en soulignant que selon lui, le processus de paix entamé avec les accords d’Oslo en 1993 n’a mené « nulle part ».

Lui-même n’a aucune envie de se battre. Il aimerait émigrer aux États-Unis.

Chaque personne a sa propre opinion. Parfois, des gens peuvent inspirer les autres à travers leur peinture, par exemple. Ce n’est pas nécessaire d’être un martyr pour inspirer les jeunes. Moi, personnellement, je n’aime pas les armes et la violence.

Osama Herzallah, dont le frère Mohamed était membre de la Tanière des lions

Montrer que la Palestine est vivante

La popularité d’un groupe comme la Tanière des lions, qui ne propose pas de programme politique, représente un changement de perspective dans les territoires palestiniens. Les autres groupes palestiniens ont pour la plupart des objectifs stratégiques et un plan pour les accomplir. La Tanière des lions vise seulement à se battre, alors que pratiquement tout le monde s’entend pour dire qu’elle ne peut pas remporter de réelles victoires.

« Le but est seulement de montrer à Israël que la Palestine est bien vivante et se bat », affirme Samer Anabtawi, homme d’affaires et analyste politique fréquemment cité à Naplouse.

« C’est normal. Sous occupation, il faut résister », renchérit Ayman W. Shakaa, directeur du Centre polyvalent de ressources communautaires de Naplouse. Celui-ci reconnaît que la Tanière des lions ne pourra jamais chasser l’armée israélienne et les centaines de milliers de colons juifs installés en Cisjordanie.

« Les résistants font leur maximum, mais est-ce suffisant pour les chasser ? Non. Il n’est jamais mentionné de les faire partir. Ce qui est dit, c’est qu’ils ne seront jamais à l’aise. Ils seront chassés, persécutés », explique-t-il.