(Dublin) Deux victimes d’une attaque au couteau visant de jeunes enfants jeudi, suivie d’émeutes d’extrême droite à Dublin qui ont fait « honte à l’Irlande » selon son premier ministre, se trouvent toujours à l’hôpital, ont annoncé les médias locaux lundi.

Une fillette de cinq ans poignardée à plusieurs reprises est dans un état critique, tandis que celui d’une femme d’une trentaine d’années, assistante éducative des enfants blessés, reste grave mais stable, selon l’Irish Times.

Les deux autres enfants également blessés ont pu quitter l’hôpital.

Le suspect, un homme d’une cinquantaine d’années, souffre de blessures importantes à la tête, affirme quant à lui l’Irish Mirror.

La police, qui n’a pu entendre le suspect en raison de son état de santé, n’a pas encore pu établir les raisons de l’attaque.

Celle-ci a été suivie de violents heurts impliquant près de 500 émeutiers, une « extraordinaire explosion de violence » que les forces de l’ordre ont imputée à l’extrême droite, durant lesquels des véhicules de police et de transport en commun ont été incendiés, ainsi que des magasins pillés.

PHOTO PAUL FAITH, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des ouvriers ramassent les restes d’un autobus incendié alors qu’un tramway Luas endommagé par le feu se trouve en arrière-plan, le 24 novembre à Dublin.

La police a évoqué des rumeurs propagées sur les réseaux sociaux au sujet des origines de l’attaquant, dans un contexte de montée en puissance d’un discours anti-immigration.

Entre jeudi et dimanche, la police a arrêté 48 personnes, promettant des arrestations à grande échelle dans les prochaines semaines, et évoquant des scènes inédites « depuis des décennies ».

Les émeutiers « affirment défendre les ressortissants irlandais », mais « ils font honte à Dublin, honte à l’Irlande », a fustigé vendredi le premier ministre, Leo Varadkar, ajoutant que les dommages causés aux infrastructures publiques allaient coûter des « dizaines de millions d’euros ».

Ces heurts ont placé la ministre irlandaise de la Justice et le chef de la police sous pression, le principal parti d’opposition envisageant une motion de défiance au Parlement cette semaine.