(Moscou) L’ex-combattant nazi ukrainien Yaroslav Hunka, honoré au Parlement canadien le mois dernier, est poursuivi en Russie pour « génocide » sur des civils en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale, a annoncé vendredi le comité d’enquête russe.

M. Hunka, 98 ans, a été inculpé par contumace, a précisé le comité, en ajoutant que la possibilité du lancement d’un mandat d’arrêt international et d’une arrestation par contumace était « en train d’être tranchée ».

Accusé d’avoir combattu avec les SS, il avait été applaudi en septembre par les parlementaires canadiens, le premier ministre Justin Trudeau et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, de confession juive, qui ignoraient son passé.

PHOTO PATRICK DOYLE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky salue Yaroslav Hunka lors de son passage à la Chambre des communes, le 22 septembre.

L’unité à laquelle il aurait appartenu est accusée d’avoir tué « au moins 500 citoyens de l’URSS », notamment des juifs et des Polonais, dans un village de la région de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine.

Le comité d’enquête a indiqué avoir demandé l’aide du Canada, de la Pologne et de la Biélorussie pour son enquête.  

Le ministre polonais de l’Éducation avait déjà annoncé demander une enquête pour vérifier si ce vétéran ukrainien n’avait pas commis de crimes en Pologne, en vue de son éventuelle extradition.

Le président russe Vladimir Poutine avait estimé début octobre qu’il était « absolument dégoûtant » que l’ancien soldat ait été applaudi, notamment par M. Zelensky.

« Le président de l’Ukraine s’est levé et a applaudi un nazi qui a assassiné des Juifs. N’est-ce pas un signe de la nazification de l’Ukraine ? », a-t-il ajouté.

La Russie accuse les dirigeants ukrainiens d’être des « néo-nazis » et avance, comme justification à l’offensive, la nécessité de « dénazifier » son voisin.