Paris mettra à son tour fin aux trottinettes électriques en libre-service à compter du 1er septembre, emboîtant ainsi le pas à l’administration Plante qui a écarté cette option dès 2020, à l’issue d’une seule saison. À Montréal, un projet pilote doit toutefois se tenir cet été au parc Jean-Drapeau, et pourrait éventuellement faire des petits.

Près de 90 % des quelque 100 000 Parisiens s’étant prononcés ont voté contre la poursuite des trottinettes en libre-service, lors d’une « votation » tenue ce week-end par l’administration de la mairesse Anne Hidalgo. C’est dans le 16arrondissement où l’opposition a été la plus forte, avec presque 92 %.

Le hic, c’est que le taux de participation, lui, demeure très faible, à environ 7 %. Sur un total de plus d’un million de personnes inscrites et habilitées à voter, à peine 103 000 d’entre elles se sont présentées aux urnes.

En mêlée de presse, Mme Hidalgo a néanmoins fait valoir que les citoyens « nous ont donné une feuille de route très claire et nous allons suivre leur décision ». « Le 1er septembre prochain, il n’y aura plus de trottinette en libre-service à Paris », a-t-elle confirmé.

À l’instar de Montréal, le phénomène du « free-floating » des trottinettes était largement critiqué dans la Ville Lumière depuis leur arrivée il y a quelques années. On reprochait notamment aux usagers de stationner les engins n’importe où, de façon chaotique, et d’adopter des comportements dangereux sur la route.

En tout, près de 800 emplois seraient menacés par la fin des quelque 15 000 trottinettes dans la capitale parisienne. La Ville promet d’ailleurs d’être « vigilante sur la situation des salariés des opérateurs » dans les prochains mois.

Dimanche, le jour de la « votation », les principaux opérateurs des trottinettes avaient annoncé une gratuité complète de tous les trajets, dans l’espoir de sauver les meubles. Dans un communiqué conjoint, cité par plusieurs médias français, les compagnies Lime, Tier et Dott ont dénoncé dimanche que « la mobilisation aurait pu être plus large et représentative si les modalités de la votation avaient été différentes », avec plus de bureaux de vote et un scrutin électronique, entre autres.

« Pas l’intention d’élargir »

Dès février 2020, en constatant qu’à peine 20 % des trottinettes utilisées en 2019 étaient stationnées dans les aires dédiées, la Ville de Montréal avait mis fin à la présence des trottinettes électriques sur son territoire, en disant ne pas vouloir devenir « la police des trottinettes ». Une seule saison avait alors été tenue.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Une utilisatrice de trottinette à Montréal, en août 2019

Cet été, les trottinettes électriques en libre-service seront toutefois de retour au parc Jean-Drapeau, avec un parc de 100 à 200 trottinettes. Le tout sera en opération du 24 juin au 15 novembre 2023. Il faudra toutefois implanter un système GPS pour localiser chaque trottinette en temps réel, empêcher son verrouillage au-delà des zones prévues, limiter la vitesse et empêcher l’accès à certaines zones.

« Nous avons limité l’expérimentation à un territoire qui nous semble plus propice », affirme la responsable de la mobilité, Sophie Mauzerolle, jugeant que le parc Jean-Drapeau « est un site intéressant, notamment parce que l’offre de mobilité collective y est limitée ». « Nous n’avons toutefois pas l’intention d’élargir le territoire couvert », tranche-t-elle.

Selon nos sources, l’expérience pourrait être répétée ailleurs, si tout se passe bien, mais toujours dans un circuit « fermé » et restreint comme le parc Jean-Drapeau. « On est actuellement toujours en période de projet-pilote du gouvernement du Québec, qui va mener notamment à une intégration de ces modes de mobilité au Code de la sécurité routière », affirme Mme Mauzerolle.