(Miami) Le chef républicain Mike Johnson a rencontré Donald Trump vendredi en Floride pour évoquer une série de dossiers brûlants au Congrès américain et essayer, au passage, de sauver son poste.

Menacé par une procédure de destitution, le président de la Chambre des représentants a pu bénéficier du soutien de l’ancien locataire de la Maison-Blanche.  

Lors d’une conférence de presse à Mar-a-Lago, la luxueuse résidence du milliardaire, Donald Trump, candidat à la présidentielle de novembre, a ainsi dit de l’élu de Louisiane qu’il faisait « du très bon boulot ».

« Ce n’est pas une situation simple, pour n’importe quel speaker », a déclaré l’ex-président, faisant référence au titre officiel de Mike Johnson, qui se tenait à ses côtés.

Après leur rencontre, les deux républicains ont exprimé leur inquiétude sur les possibilités de fraude électorale à la présidentielle de novembre, comme un écho aux affirmations infondées de Donald Trump autour de sa défaite lors de l’élection de 2020.

Donald Trump et Mike Johnson ont également évoqué l’aide à l’Ukraine, l’ex-président se disant une nouvelle fois en faveur de prêts à Kyiv plutôt que d’une aide directe.

Le dossier est bloqué au Congrès depuis des mois, malgré les pressions répétées du président démocrate Joe Biden et de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

De loin le premier soutien militaire à l’Ukraine, les États-Unis n’ont plus envoyé de grande enveloppe à Kyiv depuis décembre 2022.

Une enveloppe de 60 milliards de dollars d’assistance militaire et économique pour l’Ukraine a certes été adoptée au Sénat, à majorité démocrate, en février.

Bras de fer électoral

Mais les républicains de la Chambre des représentants refusent d’examiner le texte – en raison, entre autres, d’un autre différend, sur la question de l’immigration.

Mercredi, Mike Johnson était resté très prudent sur l’avenir de cette enveloppe.

« Il y a beaucoup d’idées différentes à l’étude », a-t-il simplement dit, sans s’avancer sur un quelconque calendrier ni fournir de détails sur ces pistes.  

En pleine année électorale, la question s’est transformée en bras de fer entre Joe Biden et Donald Trump.

Or, Mike Johnson veut tout sauf froisser l’ancien président républicain, qui conserve une influence énorme sur son parti.  

PHOTO AMANDA ANDRADE-RHOADES, REUTERS

Le président de la Chambre des représentants Mike Johnson et Marjorie Taylor Greene

Surtout à l’heure où il se bat pour conserver son poste.

Le « speaker » Mike Johnson est en effet sous la menace d’une procédure de destitution – une initiative menée par une des plus proches alliées de Donald Trump au Congrès, Marjorie Taylor Greene.  

Cette élue, de la frange la plus extrême du Parti républicain, accuse le quinquagénaire de ne pas assez défendre les intérêts des conservateurs et veut pour cette raison l’évincer de son siège.  

La majorité des républicains à la Chambre des représentants est actuellement si mince, que son calcul n’est pas irréaliste, à partir du moment où les démocrates votent eux aussi contre le « speaker ».

Reste à savoir si, malgré son soutien affiché, Donald Trump sauvera Mike Johnson. L’aide à l’Ukraine pourrait s’avérer une monnaie d’échange.