(Washington) Seule encore en lice côté républicain face à l’ancien président, l’ancienne ambassadrice à l’ONU Nikki Haley s’est retirée mercredi, sans appeler formellement à voter en novembre pour Donald Trump.

Nikki Haley n’a pas soutenu l’ancien président lors de son discours. Elle l’a plutôt encouragé à gagner le soutien de la coalition des républicains modérés et des électeurs indépendants qui l’ont soutenue.

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La républicaine a estimé que Donald Trump devrait « mériter les voix » qu’elle a obtenues lors de la primaire, celle d’un électorat plus modéré, sensible à son appel, encore répété mercredi, à surmonter « la division ».

Un duel entre Trump et Biden

Donald Trump et Joe Biden, après avoir fait le vide autour d’eux mardi lors du « Super Tuesday », ont embrayé mercredi sur une nouvelle phase de leur duel pour la Maison-Blanche : partir à la conquête de l’électorat modéré et indépendant.

L’ancien président républicain de 77 ans, et l’actuel président démocrate, 81 ans, et qui n’a aucune opposition sérieuse, sont assurés sauf surprise ou accident de santé de remporter cet été l’investiture de leur parti respectif, après avoir très largement dominé une journée qui concentre les primaires de nombreux États.

Le républicain, qui avait attaqué sa rivale avec violence ces derniers mois, a invité mercredi ses partisans à « rejoindre le plus grand mouvement dans l’histoire de la nation ».  

CAPTURE D’ÉCRAN DU RÉSEAU TRUTH SOCIAL

Quant à Joe Biden, il a déclaré sur le réseau social X : « Vous n’avez pas besoin d’être d’accord avec moi sur tout pour savoir que l’extrémisme trumpiste est une menace pour le pays. Tout le monde doit être sur le pont, rejoignez ma campagne. »

Côté démocrate, Dean Phillips, un élu du Congrès qui n’a jamais représenté une menace sérieuse pour Joe Biden, s’est rangé mercredi derrière le président.

Il a appelé ses partisans à « faire tout ce qui est possible pour que la Maison-Blanche reste aux mains d’un homme intègre et respectable. C’est-à-dire Joe Biden. »

Déclin et démocratie

Donald Trump a toutefois engrangé mercredi l’appui officiel du chef de file des sénateurs conservateurs Mitch McConnell.

PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Mitch McConnell a soutenu publiquement Donald Trump mercredi.

« Il aura mon soutien. Pendant son mandat, nous avons travaillé ensemble pour accomplir de grandes choses », a dit cet élu influent, qui n’est pas l’un des plus fervents trumpistes, au Washington Post.

L’ancien président républicain, qui a occupé la Maison-Blanche de 2017 à 2021, a raflé 14 des 15 États en jeu mardi, et son successeur démocrate, qui ne fait face à aucune opposition sérieuse, l’a emporté dans tous ceux qui votaient.

Donald Trump, cerné de poursuites judiciaires qui n’entament ni la ferveur de sa base ni son emprise sur le parti conservateur, se présente en homme providentiel face au « déclin » généralisé de l’Amérique, là où Joe Biden, impopulaire et critiqué sur son âge, se voit en rempart de la démocratie.

À en croire les sondages, ce duel entre un septuagénaire et un octogénaire n’enthousiasme guère les électeurs.

Pour l’emporter, dans une Amérique polarisée à l’extrême, Joe Biden comme Donald Trump devront à la fois mobiliser leurs bases et séduire le plus possible d’électeurs indépendants dans une poignée d’États indécis.

Procès

« Novembre est encore loin, et la grande question est de savoir quel partira souffrira le plus de la désaffection d’une partie de sa base, qui préférera rester à la maison plutôt qu’aller voter », analyse la politologue Wendy Schiller.

Pour la campagne du président en exercice, le discours sur l’état de l’Union de jeudi, ce rituel très solennel, « pourrait être un point de bascule », selon elle.

La manière dont Joe Biden livrera cette longue allocution – plus de 70 minutes l’an dernier – comptera autant que le contenu : l’Amérique guettera le moindre signe de fatigue, le moindre souci d’élocution de la part de son président.

PHOTO JIM WATSON KAMIL KRZACZYNSKI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Donald Trump et Joe Biden, après avoir fait le vide autour d’eux mardi lors du « Super Tuesday », ont embrayé mercredi sur une nouvelle phase de leur duel pour la Maison-Blanche : partir à la conquête de l’électorat modéré et indépendant.

L’âge et les capacités de Donald Trump, qui a lui aussi de réels moments de confusion dans ses discours, ne suscitent pas les mêmes réticences de l’électorat.

Mais l’ancien président fait face à un autre défi : jongler entre une campagne et un calendrier judiciaire surchargé, avec ce que cela implique de dépenses pharaoniques.

Son premier procès au pénal débute le 25 mars, à New York.

Le républicain assure être « bien plus populaire » depuis qu’il a été inculpé au pénal à quatre reprises mais nombre d’enquêtes d’opinion montrent que le soutien à sa candidature s’effriterait s’il était condamné.