Le processus pour désigner les candidats à l’élection présidentielle américaine est long et complexe. Si les courses sont moins enlevantes cette année, une date marque habituellement le calendrier électoral : le « Super Tuesday » ou « super mardi », au cours duquel les partisans se prononcent dans le plus grand nombre d’États en même temps.

Primaires et caucus

Il faut compter des mois pour nommer officiellement les candidats démocrate et républicain à l’élection présidentielle. Dans chaque État et pour chaque parti se déroulent des consultations populaires – un scrutin (primaire) ou un processus plus local, dans lequel les militants peuvent débattre des candidats (caucus). Les règles diffèrent d’un État à l’autre, mais le but est le même : attribuer des délégués à l’un ou l’autre des aspirants candidats en fonction des résultats. Ces délégués sont ensuite appelés à exprimer officiellement leur appui à leur candidat lors d’une convention nationale, en juillet pour les républicains et en août pour les démocrates.

Super mardi

Le coup d’envoi de la saison électorale est toujours donné par l’Iowa, suivi de certains États spécifiquement désignés par les partis. Le premier mardi où n’importe quel État peut tenir ses primaires est le super mardi. « Au moment où le super mardi se termine, on a généralement une bonne idée des candidats », explique Barbara Norrander, professeure émérite à l’Université de l’Arizona. D’autant plus que des prétendants se désistent au fil de la course à l’investiture. Des États préfèrent donc tenir leurs primaires ou caucus le plus tôt possible, en espérant avoir une plus grande influence sur le choix définitif.

Qui vote ?

Généralement, les participants aux primaires et aux caucus sont particulièrement militants. Ils doivent être membres en règle du parti ou pas, selon les États. Cette année, 15 États tiendront leur primaire lors du super mardi : l’Alabama, l’Alaska, l’Arkansas, la Californie, la Caroline du Nord, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, le Minnesota, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, l’Utah, le Vermont et la Virginie. Un caucus se déroulera dans le territoire des Samoa américaines. Le nombre d’États qui votent un super mardi varie. En 2008, ils étaient 24 à se prononcer en même temps, pour désigner quelque 40 % des délégués des partis.

Résultats

Le nombre de délégués varie selon la taille d’un État et son importance pour le parti. La Californie et le Texas, les États les plus populeux, tiennent les primaires républicaines et démocrates le 5 mars. En tout, environ 36 % des délégués totaux de chaque parti seront désignés lors du super mardi. Il existe plusieurs façons de départager le résultat de la primaire ou du caucus, selon les États : un nombre de délégués peut être attribué à chaque aspirant candidat selon le pourcentage reçu ou un seul nom peut récolter tous les appuis en cas de majorité, selon une formule « le gagnant rafle tout ». Pour devenir candidat, une personne doit obtenir l’appui de 50 % + 1 des délégués.

Suspense

Cette année, le suspense n’est pas très grand, ni chez les démocrates, où Joe Biden mène, ni chez les républicains, où Donald Trump est en tête. Mais les primaires peuvent tout de même être révélatrices de certaines tendances. « Ce que je vais regarder, ce sont des choses comme le taux de participation, mais aussi n’importe quelle expression de mécontentement avec les options offertes », explique Rebecca Eissler, professeure agrégée de science politique à l’Université de l’État de San Francisco. Au Nevada, par exemple, où Trump n’était pas en lice, les participants ont préféré à Nikki Haley l’option « aucun des choix ci-dessus ».