(Washington) La procureure qui instruit le dossier contre Donald Trump dans l’État américain de Géorgie a proposé vendredi que le procès de l’ex-président et ses 14 coprévenus s’ouvre le 5 août 2024 pour manipulations illicites afin d’inverser les résultats de l’élection de 2020.

La procureure Fani Willis demande également, dans cette motion adressée au juge du comté de Fulton à Atlanta, capitale de cet État du sud-est du pays, Scott McAfee, qui aura le dernier mot, de fixer au 21 juin la date limite pour plaider coupable.

L’avocat de Donald Trump en Géorgie, Steven Sadow, a répondu qu’il s’opposait à cette date et a demandé au juge de fixer une audience pour entendre les arguments des deux parties.

Quatre des 19 prévenus initialement visés par l’acte d’accusation délivré le 14 août, en vertu notamment d’une loi de Géorgie sur la criminalité en bande organisée utilisée par la procureure, ont déjà plaidé coupable. Ils ont été condamnés à des peines réduites, sans prison ferme, en échange de leur témoignage au futur procès des autres accusés.

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Donald Trump

Mme Willis fait valoir que la date du 5 août permettrait d’éviter un chevauchement avec les procès fédéraux de Donald Trump, à Washington pour des faits connexes, et en Floride, où il est accusé de négligence dans la gestion de documents confidentiels après son départ de la Maison-Blanche, prévus respectivement à partir du 4 mars et du 20 mai 2024.

La procureure insiste pour que les 15 prévenus restants soient jugés ensemble, tout en soulignant que « l’accusation envisagera des accords de plaider coupable jusqu’à la date limite ». Passée cette échéance, elle ne proposera plus d’accords aux prévenus et réclamera systématiquement la peine maximale, prévient-elle.

Mme Willis a dit cette semaine dans une interview au Washington Post s’attendre à ce que « le procès dure des mois » et ne soit pas achevé avant la fin de l’année prochaine ou tout début 2025.

Parmi les coprévenus de M. Trump figurent son ancien avocat personnel, Rudy Giuliani, et son dernier chef de cabinet à la Maison-Blanche, Mark Meadows.

Tous sont en liberté sous caution, mais la procureure a demandé la révocation de cette mesure pour l’un d’entre eux, Harrison Floyd, l’accusant d’« intimidations » envers les témoins, notamment sur les réseaux sociaux. Le juge McAfee entendra les deux parties le 21 novembre lors d’une audience à laquelle il a convoqué ce prévenu.  

Donald Trump, favori des primaires républicaines, dénonce ses tracas judiciaires comme autant d’« ingérences électorales » à l’instigation de l’administration démocrate pour l’écarter de la course à la Maison-Blanche et réclame que ses procès ne se tiennent pas avant l’élection, prévue le 5 novembre 2024.