(Washington) Les républicains ont abandonné vendredi la candidature du représentant Jim Jordan à la présidence de la Chambre, prenant la décision lors d’une séance à huis clos après que l’allié intransigeant de Donald Trump eut échoué à se faire élire au troisième tour.

Par la suite, M. Jordan a simplement dit à propos de ses collègues : « Nous leur avons posé la question, ils ont pris une décision différente. »

Le président du Comité judiciaire a déclaré que les républicains de la Chambre doivent maintenant se rassembler et « déterminer qui sera [le] président ».

L’impasse à la Chambre des représentants s’aggrave et se transforme en une véritable crise, les républicains n’ayant aucun plan réaliste pour unir la majorité fracturée du parti, élire un nouveau président et reprendre le travail au Congrès qui languit depuis que les partisans de la ligne dure ont évincé Kevin McCarthy au début du mois.

Le chef de la majorité, Steve Scalise, a déclaré qu’ils allaient « revenir et recommencer » lundi.

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Le représentant Steve Scalise

Les républicains en colère et frustrés, qui ont vu leur contrôle majoritaire sombrer dans le chaos, ont quitté la séance privée en se reprochant mutuellement les divisions qu’ils ont créées. Les prochaines étapes sont très incertaines alors que les législateurs commencent à proposer de nouvelles idées pour un éventuel président. Mais il semble que personne ne puisse actuellement obtenir la majorité républicaine.

« Nous sommes dans une très mauvaise situation en ce moment », a déclaré M. McCarthy plus tôt.

Lors d’un vote vendredi matin, le troisième essai de M. Jordan, sa candidature a été rejetée par 25 de ses collègues républicains, un résultat pire que ce qu’il avait connu plus tôt dans la semaine, et loin de la majorité nécessaire.

Avec une majorité des républicains de 221 contre 212 à la Chambre, tout candidat ne peut perdre que quelques détracteurs. Il semble qu’aucun républicain ne puisse actuellement obtenir une majorité claire, soit 217 voix, pour devenir président.

Beaucoup considéraient que l’extrémisme de M. Jordan, membre fondateur du House Freedom Caucus, formation d’extrême droite, le disqualifiait pour la présidence de la Chambre, un siège central du pouvoir américain.

« Une chose que je ne peux ni tolérer ni supporter, c’est un tyran », a dit dans une déclaration la représentante Mariannette Miller-Meeks, républicaine de l’Iowa, qui a voté contre M. Jordan au deuxième tour et a déclaré avoir reçu des « menaces de mort crédibles ».

Le plan d’aide de Biden

Une idée extraordinaire, consistant à donner au président par intérim, le représentant Patrick McHenry, plus de pouvoirs pour les prochains mois afin au moins de ramener la Chambre en session et de mener des affaires cruciales, a été rapidement rejetée par les alliés ultraconservateurs de M. Jordan.

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Le président par intérim de la Chambre, Patrick McHenry

Le leader démocrate Hakeem Jeffries a réitéré que son parti était « prêt, disposé et capable » de s’associer avec des républicains plus traditionnels sur la voie de la réouverture de la Chambre – d’autant plus que le Congrès est invité à examiner le programme d’aide du président Joe Biden pour Israël, l’Ukraine et la gestion de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, entre autres éléments.

Le ton a monté lors d’une réunion à huis clos jeudi, les factions républicaines se reprochant mutuellement d’avoir plongé leur majorité dans le chaos, ont indiqué des législateurs.

Élever M. McHenry au rang de président élargi de la Chambre pourrait être une possible sortie de crise, mais cela ne serait pas aussi simple politiquement qu’il y paraît.

Les républicains sont réticents à s’associer aux démocrates de manière bipartite sur cet accord, et il est très peu probable que les républicains puissent accepter de donner plus de pouvoirs à M. McHenry par eux-mêmes, puisque cette approche déplaît à leurs partisans de la ligne dure.

M. McHenry a lui-même a rejeté les tentatives visant à occuper ce poste de manière plus permanente.