(Washington) La vice-présidente américaine Kamala Harris a endossé vendredi un nouveau rôle dans la prévention des violences par armes à feu, susceptible de lui donner encore plus de visibilité avant l’élection de 2024.

La démocrate de 58 ans supervisera le nouveau « Bureau de prévention de la violence par armes à feu » voulu par Joe Biden, un organisme doté d’un rôle de coordination, mais sans pouvoirs contraignants.

« Il n’y a pas de liberté possible lorsque l’on ne se sent pas en sécurité », a déclaré Kamala Harris dans un communiqué.

« Nous ne pouvons pas perdre une minute de plus, nous ne pouvons pas perdre une vie de plus » alors que les États-Unis sont « déchirés » par la violence causée par les armes à feu, a-t-elle ajouté lors d’un discours à la Maison-Blanche.

« Après chaque tuerie, nous entendons un message simple, le même dans tout le pays […] Faites quelque chose, s’il vous plaît faites quelque chose », a souligné de son côté le président américain.

PHOTO JACQUELYN MARTIN, ASSOCIATED PRESS

Joe Biden

Joe Biden n’a pas le pouvoir de limiter le nombre d’armes à feu en circulation, par exemple en interdisant les fusils d’assaut comme il voudrait le faire, car il s’agit d’une prérogative du Congrès.

Or les républicains, farouchement opposés à toute régulation, y disposent de fait d’un pouvoir de veto.  

Joe Biden essaie donc de contourner le problème par des initiatives administratives et réglementaires, à la portée limitée.

Sa décision de confier la supervision de ce nouvel organisme à Kamala Harris reste néanmoins significative, à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle, à laquelle le démocrate de 80 ans et la vice-présidente sont déjà candidats, sur le même « ticket ».

La vice-présidente est jusqu’ici chargée de dossiers politiquement compliqués tels que l’immigration. Avec la question des armes à feu, cette ancienne procureure de Californie voit ainsi son rôle s’étoffer dans la campagne pour la présidentielle de 2024.

Première femme à accéder à la vice-présidence, et aussi première représentante à ce poste à la fois des Afro-Américains et des Américains d’origine asiatique, elle s’est lancée récemment dans une tournée de « défense de nos libertés » dans plusieurs universités américaines.

Elle y a le plus souvent été reçue avec enthousiasme, contrastant avec la faible popularité dont la créditent les sondages.