(New York) Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé vendredi l’Inde « à coopérer » avec le Canada après qu’Ottawa eut suggéré l’implication de New Delhi dans l’assassinat d’un leader sikh au Canada.

« Dans notre perspective, il est crucial que l’enquête canadienne se poursuive », a affirmé M. Blinken, interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse à New York.

« Et il serait important que l’Inde collabore avec les Canadiens dans cette enquête », a-t-il ajouté.

Il a souligné que les États-Unis étaient en contact avec les autorités indiennes et que Washington souhaitait que l’enquête aboutisse et permette que justice soit rendue et les responsabilités établies.

« Nous sommes extrêmement vigilants dès lors qu’il y a des allégations d’une répression transnationale, c’est quelque chose que nous prenons très, très au sérieux », a-t-il dit.

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a déclenché une crise diplomatique majeure en suggérant que les autorités indiennes étaient impliquées dans l’assassinant en juin dernier devant son temple dans l’ouest du Canada d’un leader sikh, Hardeep Singh Nijjar, par ailleurs citoyen canadien.

PHOTO CHRIS HELGREN, ARCHIVES REUTERS

Le leader sikh Hardeep Singh Nijjar a été assassiné à Surrey, en Colombie-Britannique, en juin dernier.

La crise a été marquée par des expulsions réciproques de diplomates.

L’affaire est délicate pour les États-Unis, pays voisin et allié historique du Canada, mais qui ont entrepris, sous l’impulsion du président Joe Biden, de se rapprocher à marche forcée du gouvernement indien dirigé par Narendra Modi.

La Maison-Blanche s’était empressée jeudi de nier toute « discorde » entre les États-Unis et le Canada à propos de l’Inde, en réaction à des informations de presse.

Le Washington Post affirmait, dans un article qui par la suite a été corrigé, que le Canada avait demandé sans succès à ses alliés, et notamment aux États-Unis, de condamner publiquement l’assassinat du leader sikh, en pointant la responsabilité de New Delhi.